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Hélène Gaudy, s’immiscer dans

Hélène Gaudy, s’immiscer dans "la matière meuble des histoires" : le lieu, l’image et la trace

Publié le par Marc Escola (Source : Laurent Pagès)

Hélène Gaudy, s’immiscer dans « la matière meuble des histoires » : le lieu, l’image et la trace

Journée d’étude organisée par Marion Grange, Maud Lecacheur et Laurent Pagès à l’Université Grenoble Alpes

Le 21 avril 2023

Plasticienne de formation, commissaire d’exposition, membre du collectif Inculte, autrice de romans, de récits, d’ouvrages pour la jeunesse et de livres d’art – les multiples visages d’Hélène Gaudy disent la place singulière que l’écrivaine occupe dans le paysage littéraire contemporain. Depuis une quinzaine d’années, Hélène Gaudy bâtit une œuvre riche aux multiples sillons, dont cette journée voudrait retracer les contours. De Vues sur la mer à Un monde sans rivage, l’écrivaine explore un double versant, à la fois romanesque et documentaire. Tandis que les premiers textes (Vues sur la mer en 2006, Si rien ne bouge en 2009 et Plein hiver en 2014) déploient une veine fictionnelle, les trois livres qui suivent s’inscrivent quant à eux dans le sillage des écritures de l’enquête : plongée dans la ville de Terezín, lieu de mémoire qui servait de « ghetto-modèle » pendant la Seconde Guerre mondiale (Une île, une forteresse, Inculte, 2016) ; arpentage du lac de Grand-Lieu près de Nantes (Grands Lieux, Joca Seria, 2017) ; retour sur l’échec de l’expédition Andrée dans le Grand Nord à la fin du XIXe siècle (Un monde sans rivage, Actes Sud, 2019).

Tout en prenant la mesure de ces infléchissements dans l’écriture et la pratique d’Hélène Gaudy, cette journée invite à mettre en lumière les lignes de force qui sous-tendent l’œuvre dans son ensemble, sans négliger les liens de l’écrivaine avec le monde de l’art et ses textes pour la jeunesse. Car dès les premiers récits, apparaissent déjà les thèmes et enjeux centraux qui ressurgissent jusqu’à Un monde sans rivage : l’attention au lieu, l’attrait du paysage, l’ouverture de l’enquête sur l’imagination et la rêverie, le rapport du texte à l’image, la question de la mémoire ou encore la quête d’une écriture qui fait la part belle à la lacune, au vide et au blanc. Ces multiples questions peuvent être déclinées en quelques axes :

(1) « L’esprit des lieux » : l’espace et l’habiter

D’Une île, une forteresse à Un monde sans rivage en passant par Grands Lieux, les récits d’Hélène Gaudy sont aimantés par la triple question du lieu, de l’espace et de l’habiter, prolongeant le tournant spatial de la littérature contemporaine tout en contribuant à l’essor des enjeux de l’écopoétique[1]. Dans ces trois textes, l’écriture s’attache à saisir un lieu énigmatique, objet de multiples strates de discours et de pratiques, propice à l’enquête comme à la rêverie. Chaque récit s’articule étroitement à une investigation voire une immersion sur le terrain, qui combine exploration en première personne et rencontre des habitants ou usagers du territoire[2].

Toutefois le lieu, chez Hélène Gaudy, ne fait jamais l’objet d’une appréhension univoque et définitive. Les contributions pourront interroger la manière dont l’écriture révèle cette épaisseur du territoire. Ainsi, Une île, une forteresse et Un monde sans rivage se présentent comme deux récits de l’inhabitable et de la survie : alors même qu’ils sont centrés sur des expériences extrêmes (le ghetto nazi et l’expédition polaire sans retour), les deux livres basculent vers une écriture qui tente de saisir la vie ordinaire, scrute les tentatives de recréer un quotidien et de s’approprier des lieux où l’être humain est voué ou exposé à la mort. Quant à Grands Lieux, le texte invite à étudier le croisement de ces enjeux et le cadre du dispositif résidentiel[3], puisque le livre résulte de l’expérience d’une résidence d’artiste mise en place par l’association « L’Esprit du lieu » autour du lac de Grand-Lieu[4]. S’y rejoue une fois de plus l’oscillation frappante entre l’exploration concrète et l’ouverture sur la rêverie poétique. Insaisissables, les lieux arpentés par Hélène Gaudy appellent à être appréhendés par une multiplicité de perspectives et suscitent leur propre écriture kaléidoscopique. Comment les textes confrontent-ils le geste d’exploration du lieu et le feuilletage des représentations qui composent le territoire ?

À cette multiple saisie s’ajoute un puissant moteur de l’écriture, qui touche à l’inscription de ces espaces dans le temps et dans l’Histoire. Fragiles, recouverts, les lieux auxquels s’attache l’écrivaine menacent de disparaître, l’écriture venant témoigner de la « disparition sûre et progressive de ces territoires[5] » tout en sondant les liens entre le lieu et la mémoire (comment la mémoire s’inscrit-elle dans les lieux sous forme de traces et comment, en retour, les lieux s’inscrivent-ils dans la mémoire individuelle et collective ?). Cette dynamique de l’effacement et cette urgence de consigner les traces avant qu’il ne soit trop tard courent d’Une île, une forteresse à Un monde sans rivage, où la disparition des explorateurs laisse place à la destruction du paysage, provoquée par la fonte de la banquise et l’altération des territoires arctiques. Ce dernier livre suggère ainsi une évolution dans l’attention portée aux lieux : l’émergence de la question écologique marque-t-elle un infléchissement dans la manière d’aborder le motif de la disparition[6] ?

Cependant, au-delà des derniers livres, l’attrait pour les lieux surgit bien en amont des récits d’enquête, constituant une basse continue de l’œuvre. Dès Vues sur la mer, le récit s’ouvre sur le rêve de l’hôtel, chronotope qui cristallise tant le désir de fuite que l’envie d’un lieu à soi, construction mentale et support de la rêverie que le livre décline sous sept formes différentes. Dans Si rien ne bouge (où l’intrigue se déroule sur une île, lieu porteur de significations multiples qui ressurgit d’un livre à l’autre), et surtout dans Plein hiver, le roman se construit autour d’un lieu qui excède le simple décor. Dans Plein hiver, roman d’atmosphère, la ville de Lisbon dans le nord des États-Unis, envers négatif de la capitale portugaise, est conçue comme un personnage à part entière qui exerce une puissance d’aimantation et de répulsion pour les figures évoluant dans cet « univers étriqué » marqué par le froid, l’ennui et le figement. Les épigraphes de chaque partie, empruntées à L’Amérique du Nord d’Ivan T. Sanderson, préfigurent en outre certains enjeux des enquêtes à venir : intérêt pour la représentation cartographique du territoire et ses déformations[7], attrait pour le Nord et ses dangers, ou encore tension entre le lieu réel et l’ouverture sur des lieux fictifs en guise de refuge. Sur le versant romanesque comme sur le versant documentaire, les livres d’Hélène Gaudy appellent à retracer les continuités et infléchissements de l’écriture du lieu sous toutes ses formes.

(2) Pratiques et écritures de l’enquête

Ce deuxième axe s’articule étroitement au premier, dans la mesure où la réflexion sur les lieux passe le plus souvent par la méthode et la forme de l’enquête : se mêlent dans la pratique d’Hélène Gaudy l’investigation sur le terrain et un travail à partir des archives visuelles et écrites, particulièrement saillant dans Un monde sans rivage[8].

À cet égard, si les premiers textes de l’écrivaine relèvent du genre romanesque, les trois derniers s’inscrivent plus nettement dans le contexte de l’inflation de l’enquête dans la littérature contemporaine[9]. Comment Hélène Gaudy décline-t-elle le modèle de l’enquête au fil de ses récits ? Comment définir les contours de sa pratique ? Là encore, la question de l’enquête invite à décliner plusieurs pistes. Celle, d’abord, d’une pratique d’investigation et d’une écriture attentives à l’expérience sensible, qui accordent une place centrale aux sensations de l’enquêtrice comme aux corps des protagonistes sur lesquels porte l’enquête.

Celle, ensuite, du rapport entre l’enquête et la fiction. Si elles s’inscrivent dans l’essor des « narrations documentaires[10] », les enquêtes d’Hélène Gaudy reflètent moins l’avènement d’un nouveau « réalisme documentaire[11] » que le désir d’ouvrir documents et archives au travail de l’imagination. La dimension lacunaire des sources (partielles ou peu fiables) et l’insuffisance des traces (du fait de leur altération ou de leur disparition) servent d’impulsion à l’imagination et la rêverie. Autour de la trace émerge donc un double mouvement en tension, entre volonté de combler les manques pour reconstituer un récit et souci de travailler avec les lacunes et les blancs, sans les résorber complètement. Dès lors, la fiction s’immisce dans les interstices des sources : on pense par exemple aux rêves prêtés aux explorateurs, ou encore aux deux versions possibles de la biographie de Knut Frænkel, le plus insaisissable des trois protagonistes d’Un monde sans rivage. On pense encore au travail d’association et de superposition dans Une île, une forteresse, lorsque l’enquête multiplie les liens entre figures du présent et celles appartenant à d’autres époques et d’autres récits. Cette tension ressurgit dans la forme même de l’écriture de l’enquête, qui oscille entre élan narratif et modèle de la fragmentation ou de la constellation : l’entreprise de reconstitution semble vouée à l’incomplétude, comme le symbolise le motif récurrent du puzzle inachevé pour figurer l’enquête ou le livre à écrire.

Enfin, l’écriture de l’enquête rejoue et déplace la réflexion sur la mémoire et l’oubli : à la fois parce qu’elle interroge les modes de reconstitution du passé, et parce qu’elle est animée par le souci de faire mémoire, de retenir et de garder trace. À cet égard, le dialogue qu’instaurent Une île, une forteresse et Un monde sans rivage avec les enjeux de la muséographie reflète ce faisceau de questionnements.

(3) Arts et littérature : le creusement des images

La réflexion sur le musée renvoie à un troisième axe, qui touche au dialogue entre les arts : depuis Vues sur la mer, où chacun des sept récits joue avec un répertoire d’images collectif (la carte postale, la miniature, l’aquarelle, la série télévisée américaine), les images et les références aux arts visuels sont omniprésentes dans les livres d’Hélène Gaudy[12]. Comment texte et image s’articulent-ils ? Qu’est-ce qui se joue dans ce rapport de la littérature aux images ?

Ce dialogue continu entre la littérature et les arts visuels tient d’abord au parcours de l’écrivaine. Formée à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, Hélène Gaudy est aussi photographe (en témoignent les photographies dans Grands Lieux), autrice de livres d’art chez Palette (L’art de l’ailleurs en 2013 ; Picasso, le magicien des formes en 2013 et Matisse, l’éblouissement de la couleur en 2011), et commissaire d’exposition, à l’instar de « Zones blanches : récits d’exploration », organisée en 2018 à La Roche-sur-Yon et qui a donné lieu à la publication d’un livre[13]. Centrée sur le thème de l’exploration et de la disparition des terra incognita, l’exposition confronte œuvres de plasticiens et textes d’écrivains contemporains. C’est aussi l’antichambre d’Un monde sans rivage, puisque Hélène Gaudy y sonde déjà les photographies les plus illisibles de Nils Strindberg qui nous sont parvenues de l’expédition Andrée, en dialogue avec l’artiste Joachim Koester.

Dans certains livres, les images fonctionnent comme l’embrayeur du récit : l’enquête d’Un monde sans rivage procède de la découverte des photographies de l’expédition, exposées en 2014 au musée Louisiana, près de Copenhague, et qui exercent sur l’écrivaine une puissante fascination. Mais dans les textes d’Hélène Gaudy, l’image s’avère souvent profondément ambivalente : si la photographie témoigne et sauvegarde, la mise au jour de son histoire révèle souvent une volonté de captation et renvoie au désir de conquête et de possession de l’espace et du temps. Ambivalente, l’image l’est encore en cela qu’elle obéit à un double régime : souvent manipulée, comme dans le film de propagande tourné par les nazis pour tromper la Croix Rouge sur le sort des Juifs et sur lequel Une île, une forteresse ne cesse de revenir, l’image peut occulter certains pans du réel ou le falsifier. Elle voile et dévoile à la fois, donne accès et fait écran, si bien qu’elle suscite une certaine méfiance, appelant son creusement par l’écriture.

(4) Littérature jeunesse et thématisation de la jeunesse

Le dernier axe invite à mettre en lumière l’attention que cette œuvre porte à la jeunesse. D’abord, parce qu’Hélène Gaudy est l’autrice de nombreux ouvrages pour la jeunesse publiés au Rouergue, chez Cambourakis ou encore chez Gallimard Jeunesse, dont on aimerait retracer les thèmes et les enjeux, des albums en collaboration avec des illustratrices (Je veux enlever la nuit en 2015, Mon tout petit pays en 2016, Minuit, le chat du bois perdu en 2019, ou encore Je veux manger mon frère, à paraître en janvier 2023) aux romans jeunesse comme Atrabile (Rouergue, 2007), centré sur la fugue d’un adolescent. Comment les préoccupations de l’écrivaine pour les lieux lointains, l’image ou l’entre-deux circulent-elles entre les œuvres qui sont destinées à un jeune public et celles qui ne le sont pas ? Quels enjeux spécifiques les albums et récits pour la jeunesse soulèvent-ils ?

Sans doute la frontière entre écriture pour la jeunesse et écriture de la jeunesse est-elle ténue : en témoignent deux des romans de l’écrivaine, Si rien ne bouge (2009) et Plein hiver (2014), qui s’attachent à leur tour à saisir des figures adolescentes, interrogeant le passage de l’enfance à l’âge adulte. La jeunesse, dans ces deux romans, s’écarte des représentations vitalistes que l’on trouve par exemple dans l'œuvre de Maylis de Kerangal, pour privilégier une saisie de l’adolescence en clair-obscur qui ausculte de multiples zones d’ombre. Les relations entre les êtres (rapports de filiation qui révèlent l’ambivalence des figures parentales, constitution de bandes d’adolescents aux jeux cruels) explorent la complexité du rapport à l’autre, où le désir se mêle souvent à l’emprise. Par le travail sur les points de vue, sur la chronologie et sur la tension narrative, Si rien ne bouge et Plein hiver entrecroisent l’analyse psychologique et le jeu sur les codes du thriller, chaque intrigue revêtant une dimension hallucinatoire et ménageant dans le dénouement une large part de mystère. Dans ces récits, loin d’incarner une forme de plénitude, l’écriture de l’adolescence soulève la question de l’indécision du visage et donc de l’identité : les textes sondent l’inquiétude d’un âge où la malléabilité des corps oscille entre menace du vide et promesse d’une plasticité qui ouvre à la possibilité de se réinventer.  

Pistes complémentaires

Au-delà de ces quelques axes, l’œuvre d’Hélène Gaudy appelle d’autres pistes d’étude, qui pourront être complétées par vos propres propositions :
            - les filiations littéraires dans lesquelles l’écrivaine s’inscrit : Georges Perec (de l’attention aux lieux réels et aux lieux communs à un goût pour les écritures de la contrainte – perceptible dans Vues sur la mer –, en passant par les dispositifs d’enquête lacunaire chers à l’auteur de W ou le souvenir d’enfance) ; W. G. Sebald (pour sa conception de l’enquête et ses questionnements sur le sens et le statut des images, comme en témoigne Hélène Gaudy dans les hommages qu’elle lui a rendus[14]) ; 
            - les pratiques d’écriture collective, en lien avec le collectif Inculte ; 
            - l’intérêt pour les personnages secondaires : celles et ceux qui restent au bord de l’aventure et de son récit (de la figure d’Anna Charlier à celle de la « doublure » Vilhelm Swedenborg dans Un monde sans rivage) ;
            - le « blanc » dans l’œuvre d’Hélène Gaudy : omniprésente, au propre comme au figuré, la couleur s’y déploie sous des formes et significations diverses, de la neige à la glace et au ciel, de la lacune à l’oubli, du blanc laissé sur l’espace de la page à l’effacement et au rêve.

Modalités

Les propositions de communication (titre provisoire et résumé de 500-600 mots maximum), accompagnées d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer d’ici le 15 janvier 2023 à Marion Grange (marion.grange@ehess.fr), Maud Lecacheur (maud.lecacheur@univ-grenoble-alpes.fr) et Laurent Pagès (laurent.pages@sorbonne-nouvelle.fr).  
 


[1] Voir par exemple Alison James et Dominique Viart (dir.), « Les Littératures de terrain », Fixxion, n° 18, 2019 ; Michel Collot (dir.), La Pensée-Paysage, Arles, Actes Sud/ENSP, 2011 ; Pierre Schoentjes, Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Marseille, Wildproject, coll. « Tête nue », 2015.
[2] L’écrivaine est revenue sur l’importance des lieux dans son article : « Sur les lieux : construire, se repérer, fabriquer, arpenter », Devenirs du roman, Écriture et matériaux, vol. 2, Paris, Inculte/Naïve, 2014, p. 193-204.
[3] Voir Mathilde Roussigné, « Habiter le temps, publier local : poétique de la résidence d’écrivain contemporaine », COnTEXTES, Varia, 2020, en ligne : https://journals.openedition.org/contextes/8795.
[4] Voir le site de la résidence : http://lespritdulieu.fr/residences-d-artistes/#:~:text=Comme%20la%20r%C3%A9sidence%20d'auteur,aux%20plans%20national%20et%20europ%C3%A9en
[5] Hélène Gaudy, Grands Lieux, Nantes, Joca Seria, 2017, p. 69.
[6] Voir Hélène Gaudy, « Les métamorphoses que subit notre monde changent tout notre régime de valeur, et le langage lui-même », entretien réalisé par Johan Faerber, Diacritik, 11 septembre 2019, en ligne : https://diacritik.com/2019/09/11/helene-gaudy-les-metamorphoses-que-subit-notre-monde-changent-tout-notre-regime-de-valeur-et-le-langage-lui-meme.
[7] Voir sur ce point l’article de Manon Delcour, « Traces “photocartographiques” dans Un monde sans rivage d’Hélène Gaudy », Littérature, n° 207, 2022, p. 76-92.
[8] Voir l’article de Laurent Demanze, « “L’œil est une plaque photographique” : résistance mélancolique de l’archive chez Hélène Gaudy », Minuit, Critique, n° 879-880, 2020,  p. 706-717 ; voir également Laurent Pagès, « Enquêtes d’aujourd’hui sur les explorations polaires d’autrefois : le récit d’une expédition en Arctique dans Un monde sans rivage d’Hélène Gaudy », Klincksieck, Études Germaniques, n° 301, 2021, p. 117-133.
[9] Laurent Demanze, Un nouvel âge de l’enquête, Paris, Corti, coll. « Les Essais », 2019.
[10] Lionel Ruffel, « Un réalisme contemporain : les narrations documentaires », Littérature, n° 166, 2012, p. 13-25. 
[11] Ibid.
[12] Le dossier du Matricule des anges consacré à l’écrivaine insistait sur ce point. Voir Chloé Brendlé, « Hélène Gaudy, photosensible », Le Matricule des anges, n° 207, octobre 2019.
[13] Zones blanches : récits d’exploration, Marseille, Le Bec en l’air, 2018.
[14] Hélène Gaudy, « W ou La mémoire potentielle », dans l’ouvrage collectif Face à Sebald, Paris, Inculte, coll. « Monographie », 2011, p. 261-287 ; « Lieux du crime », En attendant Nadeau, 23 juillet 2019, en ligne : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/07/23/lieux-crime-sebald/.