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Imaginaires des milieux aquatiques (UQAM / en ligne)

Imaginaires des milieux aquatiques (UQAM / en ligne)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Catherine Cyr)

Séance inaugurale du séminaire L'Imaginaire comme éthique du Centre de recherche Figura

L’étude de l’imaginaire, dès lors qu'elle implique de réfléchir sur les rapports qui existent entre les êtres humains et le monde, se déploie essentiellement comme une éthique. Si elle conduit à une analyse approfondie des faits, elle engage aussi la chercheuse et le chercheur à prendre acte des résultats obtenus, pour elle et lui, tout autant que pour le monde ou la pratique considérés. C’est ce que nous entendons par « l’imaginaire comme éthique » : c’est-à-dire l’imaginaire et son exploration critique comme manière de vivre et de penser, comme programme de recherche, à caractère essentiellement interdisciplinaire, portant sur nos modes de compréhension, de représentation et d’interprétation du monde. L’époque nous convie non pas à un savoir désincarné et retranché, insouciant des crises qui secouent notre quotidien, mais à un savoir engagé qui entend déconstruire ces crises, en travaillant sur ce qui les déclenche et les constitue, sur ce qu’elles présupposent et ce qui pourrait ultimement les contenir.

Il y a une dimension éthique intrinsèque à une recherche sur l’imaginaire, sur tout imaginaire; car il ne s’agit pas seulement d’étudier des formes et des présupposés, des manières d’habiter le monde, de le penser et de le représenter, mais aussi de reconnaître que, comme chercheuses et chercheurs, nous participons à ce monde et devons assumer que notre investigation puisse le transformer. Sans un passage par l’imaginaire, sans un examen des croyances et des habitudes qu’il engage, on ne peut pas débusquer et déconstruire les idées reçues qui les surdéterminent, on ne peut pas mettre en examen notre expérience contemporaine marquée par des instabilités multiples (pandémie, réchauffement climatique, guerre), et corriger le tir s’il le faut.

L’imaginaire comme éthique s’ouvre aux multiples dimensions du travail de l’imaginaire dans notre rapport au monde : aux dimensions culturelles (imaginaire collectif, culture), processuelles (imaginaire comme interface et dispositif), sémiotiques (représentations et significations), créatrices (création littéraire et artistique) et critiques (épistémologique, politique, contestataire, etc.). Ces dimensions sont explorées à partir soit de figures qui permettent d’offrir un condensé de préconceptions et de modes d’action (boys club et filles en séries, figures de l’idiot, de l’ours polaire, de l’arbre, etc.), soit de constellations notionnelles (humanités environnementales, littératie numérique) ou de traits synthétisant des habitudes (soif de réalité, archiver le présent, etc.) dont l’étude peut avoir une efficacité symbolique tout autant que politique.

Afin de réfléchir à cette problématique, nous tiendrons un séminaire tout au long de l’année universitaire 2022-2023, en mode hybride. Six rencontres sont prévues. D’une durée de trois heures, les séances prendront la forme de tables rondes thématiques où trois chercheuses et chercheurs seront invité.e.s, dans un premier temps, à présenter leurs recherches et travaux pendant une vingtaine minutes; ces présentations seront suivies d’une période de questions et de discussions.

La première rencontre, "Imaginaires des milieux aquatiques" réunira les professeures Catherine Cyr, Rachel Bouvet (UQAM) et Kateri Lemmens (UQAR). Elle sera animée par le professeur Jonathan Hope (UQAM).