
Le sujet de ce livre, ce sont les atteintes dont Paris et notamment son cœur ont été victimes ces derniers temps. A la destruction systématique de quartiers entiers qui a été la marque des années 60 à 90 du siècle dernier a succédé une forme plus subtile mais qui étend son emprise au point de rendre méconnaissables des pans entiers de la ville, littéralement offerts à l’exhibition capitaliste et à la servilité qu’elle appelle.
Mais à cette ville qui est à la fois celle du pouvoir et celle qui se vend continue de s’en opposer une autre, indifférente aux formes réifiées du patrimoine, qui continue de se vivre comme le champ d’une expérimentation quotidienne. Cette lutte entre une ville prête à réciter la leçon que les « décideurs » lui imposent et une ville consciente de ce qu’elle a porté dans l’histoire et qui se réinvente à partir de ses traces, Paris quand même la décrit à travers trente-sept courts chapitres qui sont autant de promenades où, d’un quartier à un autre, d’un désastre à un miracle, l’on passe de l’effarement à la joie, de la colère à l’émerveillement, et du ton du pamphlet à la logique filée de la glissade.
Découvrir le sommaire et lire un extrait : "L'escarpin de Montaigne"…
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Paris dévitalisé", par Jean Lacoste (en ligne le 22 octobre 2022).
« La forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel. » Ce poncif – baudelairien, mais poncif « quand même » pour reprendre le titre du livre –, Jean-Christophe Bailly en montre la profonde vérité, dans un petit livre dense et attachant, au gré des lieux, un guide intime qui hésite entre la leçon d’architecture et la déambulation, entre la nostalgie d’un vieux Paris populaire un peu idéalisé (Belleville…) et la colère bien actuelle face aux projets arrogants et monumentaux des architectes à la mode, et d’abord la luxueuse rénovation, pour lui symbolique, de la Samaritaine, qu’il voit comme un « attentat contre l’être même de Paris ».