L’écriture de soi au prisme des études postcoloniales. Éclairages transversaux. (Programme CUSO, Université de Lausanne)
L’écriture de soi au prisme des études postcoloniales. Éclairages transversaux.
Programme CUSO, automne 2022
Très présente dans les milieux universitaires anglo-saxons, la question postcoloniale n'est que peu abordée dans le champ académique francophone. Or, de plus en plus de chercheur·euse·s et doctorant·e·s en Suisse s'appuient sur les textes fondateurs des penseurs des études postcoloniales. Nous entendons donc créer un temps d'échange à l'Université de Lausanne en invitant quelques spécialistes internationaux à partager leur expertise. Il s'agit de rassembler des chercheur·euse·s de plusieurs disciplines tout en proposant une approche fédératrice autour de l'écriture de soi. Ceci permettrait notamment de s'intéresser à la prise de parole des sujets postcoloniaux, mettant en lumière les spécificités esthétiques et épistémologiques de tels discours. La ligne directrice de cette journée porte sur de multiples intersections: entre géographies – monde francophone et monde hispanophone –, entre disciplines – anthropologie, sociologie et études littéraires – et entre différentes approches du sujet colonial – postcolonialisme et décolonialisme. Cette méthodologie se présente comme volontairement large afin de favoriser le dialogue entre les participant·e·s et les conferencier·ère·s ainsi que pour s'adresser à plusieurs disciplines dans le but d'initier un dialogue entre des jeunes chercheur·euse·s du milieu académique suisse. Finalement, l'enjeu de ce croisement de perspectives et d'approches consiste à situer l'endroit où – à l'intersections d'horizons multiples – le récit a lieu. À titre d'exemple et de manière non-exhaustive, voici quelques-uns des axes qui animeront notre réflexion: quelles sont les identités mobilisées par le sujet postcolonial? Comment s'écrit-il? Dans quel sol – social et politique – le récit s'enracine-t-il? Quels héritages dialoguent au sein des textes? Le programme se déroulera en deux parties. La première journée consistera en trois panels thématiques: littérature postcoloniale latino-américaine, littérature postcoloniale francophone et théories postcoloniales. Chacun des panels sera ouvert par la conférence de l'un·e des professeur·e·s invité·e·s, et sera suivi de présentations de participant·e·s. Un temps sera ménagé à l'issue de chaque panel pour une séance de questions et de discussion. La deuxième demi-journée consistera en une matinée de travail destinée au partage des travaux des jeunes chercheur·euses qui souhaitent échanger librement sur leurs intérêts de recherche (sujet de thèse, articles sur lesquelles ils travaillent, ou matériaux qu'ils jugent pertinents) avec d'éventuelles perspectives de publication.
Organisateur·rice·s :
Ana Marina Gamba, doctorante, UNIL
Julia Cela, doctorante, UNIL
Anaïs Stampfli, première assistante, UNIL
Intervenant·e·s :
Prof. Sarah Burnautzki (Heidelberg)
Dr. Sophie Large (Tours)
Louisa Yousfi
Michael Roch
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20 places disponibles pour les étudiants des universités suisses romandes, inscription jusqu'au 13.10.2022 sur le site de la CUSO.
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Programme
Jeudi 13 octobre :
10 h – 10h45 : Conférence de Sarah Burnautzki (Docteure en anthropologie sociale et en littérature française, professeure à l’Université de Heidelberg)
10h45-11h : Pause-café
11 h – 12h00 : Communications des doctorant·e·s en littératures francophones et comparées
12h -13h30 : Pause repas
13h30 – 14h15 : Conférence de Sophie Large (Spécialiste en études décoloniales et littérature centraméricaine et caribéenne contemporaine, Maîtresse de conférence à l’Université de Tours)
14h15 – 15h15 : Communications des doctorant·e·s en littératures hispanophones
15h15 – 15h30 : Pause-café
15h30 – 16h15 : Conférence de Louisa Yousfi (Journaliste et auteure du livre Rester Barbare)
Dans son essai, paru en 2022, la journaliste Louisa Yousfi explore les manifestations de la parole artistique (de la langue orale, de la littérature, du rap) qui réussissent à créer un espace de résistance et à projeter une nouvelle imagination politique décoloniale. La barbarie, comme lieu d'énonciation des sujets racialisés et colonisés, constitue l’envers de l’assimilation civilisatrice, elle est à la fois la contrepartie de l’intégration et ce qui la conteste en son propre sein. Dans ce contexte “rester barbare” veut dire se réaffirmer dans cette altérité constitutive pour proférer des manières d’être autrement.
16h15 – 17h00 : Conférence de Michael Roch (écrivain, auteur du roman Terre Marron).
L’écrivain Michael Roch, membre de la Fabrique décoloniale (regroupement de sociologues, politologues et artistes autour de problématiques de la décolonialité) propose avec son dernier roman paru en mars 2022 une fiction afrofuturiste où la décolonisation des esprits passe par une écriture mêlant français et créole et revisitant la pensée glissantienne du Tout-Monde.
17h00 – 17h30 : Débats
Vendredi 14 octobre :
10h-12h : Échanges entre doctorant·e·s
12h-13h30 : Pause repas