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Le Goncourt de l'année

Le Goncourt de l'année

Publié le par Université de Lausanne

Pendant que d'autres sites s'adonnent au jeu des pronostics sur les prix littéraires de l'automne, Fabula est fier(e) de dévoiler dès le 1er septembre le Goncourt de l'année : le grand public continue de l'ignorer, mais Edmond et Jules de Goncourt furent d'abord deux immenses romanciers naturalistes, en même temps que les diaristes d'un fameux Journal et les biographes de quelques hautes figures féminines du XVIIIe siècle. Sous le titre Les hommes de lettres et autres romans, Robert Kopp a réuni pour la première fois les six romans écrits par les deux frères entre 1860 et 1870 dans un fort volume de la collection "Bouquins". Les romans des "bichons", comme les appelait Flaubert, leur grand admirateur, sont des études de cas. Ils n’ont, en apparence du moins, aucun lien entre eux. Avec une précision de cliniciens, les auteurs analysent les caractères, les mœurs, les comportements, les singularités, les extravagances de quelques figures, qui représentent de manière exemplaire les traits les plus saillants, les travers les plus criants et les monstruosités les plus affligeantes de leur époque. Les Hommes de lettres voient un auteur se débattre à en devenir fou dans la jungle de la vie littéraire, où seule commande la loi du succès acheté à n’importe quel prix. Manette Salomon présente le milieu non moins frelaté du monde de l’art et des ateliers. Sœur Philomène et RenéeMauperin suivent le destin de deux jeunes femmes que la quête d’une vérité personnelle et un désir d’authenticité font quitter le monde. Germinie Lacerteux est l’histoire stupéfiante de la double vie de leur propre bonne, servante attentionné le jour et créature méconnaissable la nuit. Madame Gervaisais, enfin, montre que le mysticisme peut pousser une conscience jusqu’à l’hystérie. "Un des caractères les plus particuliers de nos romans, ce sera d’être les romans les plus historiques de ce temps-ci, ceux qui fourniront le plus de faits et de vérités vraies à l’histoire morale de ce siècle", notent les deux frères dans leur Journal en janvier 1861.