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Appels à contributions
L’atelier comme œuvre (Revue Ligeia)

L’atelier comme œuvre (Revue Ligeia)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Ramzi TURKI)

Résumé : Ligeia, dossiers sur l’art : revue fondée à Paris par Giovanni Lista, en avril 1988, sur un programme critique du post-modernisme, ouvre un numéro spécial sur l’atelier de l’artiste comme œuvre. Ce numéro entend accentuer la visibilité des problématiques liées à l’atelier comme lieu de création qui doit être conservé (Clothilde Roullier, 2019), lieu d’origine du travail (D. Buren, 1971), œuvre d’art représentée par les artistes ou également comme « organisation hiérarchique » (S. Korff-Sausse, 2016) ou encore comme espace de discussion. Les relations entre l’œuvre et l’atelier font une seconde œuvre qui peut être le fondement de l’œuvre même.

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 « Tant de peintres ont dit que les choses les regardent » (M. Merleau-Ponty, 1964)

La revue Ligeia, dossiers sur l’art, consacre un numéro à l’atelier comme œuvre. Ce numéro tend à montrer qu’on peut donner un nouveau regard à l’atelier de l’artiste voir on peut « l’artialiser ». L’atelier, lieu d’apprentissage, de création et de vente, s’impose comme source d’inspiration de l’artiste.   Cet espace « hétérogène et complexe » (F. PROT et J. TERRASA, 2021) connait depuis des siècles un regain d’intérêt. De Vélasquez à Buren, en passant par les courants de l’art moderne et contemporain, l’atelier a présenté une forme de mise en abime de la création, c’est-à-dire une création dans la création. L’atelier c’est présenté également dans le non-lieu dans les livres d’artiste, dans l’interface numérique, dans le corps, dans le vide traçant ainsi des nouveaux motifs de conceptualisation de l’espace. C’est dans ce sens l’atelier, support de l’œuvre, devient supporté par l’œuvre même.

Entre le dedans et le dehors, l’artiste présente de nouvelles façons qui articulent l’intérieur et l’extérieur de son atelier. Il le transforme en espace de travail et de logement au milieu des feuilles de papier, des livres, des crayons des couleurs. Dans cette reconfiguration du lieu que né un espace idyllique ou encore « lieu de l’univers secret de la création » (S. Korff-Sausse, Le Carnet PSY, 2016). L’atelier s’impose ainsi comme milieu psychiatrique reflétant ce dialogue spatial entre l’artiste et son environnement. Ces interactions se convertissent en une œuvre ouverte dans un espace fermé, mais qui est « habité par le vide ou conquis par les accumulations d’objets divers » (Sophie Gravereau, Ethnologie française, 2012)

 Merleau-Ponty s’attache à ce regard phénoménologique nous menant à vivre « l’espace expressif » qui peut représenter un lieu fantastique, imaginaire, chimérique. Cette question de l’œuvre d’art dans sa relation au lieu en générale et de l’atelier en particulier paraît absolument cruciale. Elle permet de dynamiser la surface pratiquée par les artistes à travers des idées prolongées, ce qui entérine l’idée que l’artiste peut « approcher l’œuvre à partir de son lieu » (M. Zarader, Le lieu de l’art, 2008). Mais une autre question de l’artiste dans sa relation à son atelier comme lieu se pose. C’est donc dans cette altérité que l’on peut entrevoir une diversité de manières de configuration des lieux.

L’atelier, territoire de création et d’expérimentations, s’impose comme sujet qui peut être abordé sur plusieurs plans : historique, philosophique, psychologique et dans plusieurs champs : Architecture, Arts plastiques, écriture cinématographique, poésie, etc.) d’autres réflexions peuvent traiter des problématiques relatives des conflits entre « l’autonomie et l’hétéronomie, entre les exigences du discours artistique et les réalités de la vie d’artiste » (Rachel Esner, Perspective, 2011).

Qu’est-ce qu’on doit entendre par l’atelier comme œuvre ? Quelle forme d’échanges et d’interaction l’artiste peut-il vivre dans son atelier ? Que devient l’œuvre sans l’atelier ? Que devient l’atelier sans artiste ? Comment caractériser le processus de création dans et par l’atelier ? Et si on parle aujourd’hui de l’« atelier bureau » ou encore de l’atelier dématérialisé, peut-on confirmer que l’atelier est à un tournant ? Que devient l’atelier à l’ère du numérique et des pratiques conceptuelles ?

Ce prochain numéro a déjà réuni des textes d’enseignants-chercheurs, d’artistes, de théoriciens et de critiques d’art. C’est dans ce cadre que la revue Ligeia, dossiers sur l’art souhaite accueillir des articles supplémentaires.

Modalités de contributions

Les articles doivent être adressés, sous format électronique, à turki_ramzii@yahoo.fr et à lista@club-internet.fr. Ils doivent être accompagnés d’une bio-bibliographie succincte. Les dimensions des illustrations et des tableaux ne doivent en aucun cas dépasser 10 cm de largeur et 15 cm de longueur (Format :  jpg).

Calendrier 

  • 15 novembre 2022 : Date limite d’envoi de l’intitulé, d’un résumé de 500 mots et d’une courte notice biobibliographique (150 mots).
  • 30 novembre 2022 : Les résultats de la sélection seront communiqués aux auteurs.
  • 10 février 2023 : Date limite d’envoi de l’article (35 000 signes, espaces compris)
  • Octobre 2023 : Parution du numéro

Rédacteur en chef de la revue

  • Giovanni LISTA,  Directeur de recherche au CNRS

Directeur du numéro

  • Ramzi TURKI, MCF-HDR, Université de Monastir.

Évaluation

Les articles soumis font l’objet d’une évaluation pouvant être confiés à des membres du Comité de rédaction ou des rédacteurs associés au numéro. Sur la base de ces évaluations, le rédacteur en chef de la revue et le directeur du numéro décident de publier en l’état ou sous condition de modifications ou bien encore de refuser l’article proposé.