Nous sommes entrés dans le troisième âge des ruines. Après les ruines anciennes et les ruines modernes, nos territoires se couvrent à présent de ruines instantanées, de ruines si immédiates et si totales qu’elles ne sont plus à proprement parler des ruines, mais des tas de décombres. L’obsolescence programmée des nouveaux édifices, conçus non pour durer mais pour se dégrader rapidement, inaugurerait-elle une civilisation des gravats ?
Dans cet essai aussi passionnant que fouillé, Bruce Bégout nous propose une radiographie de cette nouvelle production architecturale. À travers l’analyse des œuvres de Tocqueville, Riegl, Smithson, Koolhaas, Arendt, et quelques autres, il interroge le nouveau visage du monde : un monde sans ruines.
Bruce Bégout, né le 21 mai 1967, est un philosophe et écrivain français. Il est maître de conférences à l’université de Bordeaux III.
Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis – L’expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun – Le motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien – Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la décence ordinaire, 2008), mais aussi un « documentaire fiction » à la manière de certains cinéastes, tiré de son roman L’Éblouissement des bords de route (éditions Verticales, 2004).
Il dirige également la collection « Matière étrangère » aux éditions Vrin.
Il est membre du collectif inculte.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau un article de Philippe Artières sur cet essai…