
Giovanni Pico della Mirandola (le fameux Pic de la Mirandole, 1463-1494), surnommé « le phénix de son siècle », est l’un des personnages les plus fascinants de l’humanisme de la Renaissance.
Protégé et ami de Laurent de Médicis, fils spirituel du platonisant Marsilio Ficino, il est l’incarnation exemplaire des changements radicaux dans la pensée européenne.
Nourrie du platonisme, de l’hermétisme et des textes grecs sur la création du monde, le cosmos, l’alchimie et la magie, sa philosophie, élaborée hors de tout système défini, est plutôt une quête sur la sagesse humaine et divine qu’un aboutissement.
Pico est l’ami du plus grand éditeur de son époque, Aldo Manuzio, le « Michel- Ange » du livre ; de Johannes Reuchlin, le premier hébraïste allemand ; et de Girolamo Savonarola, dominicain réformateur et un des plus éminents personnages politiques de Florence. Il soutient avec le savant vénitien Ermolao Barbaro, grand expert d’Aristote, une polémique épistolaire demeurée célèbre.
Grand amateur de langues anciennes, Pico possède une érudition incomparable. Son constat : « Je sais beaucoup de choses que beaucoup ignorent » lui vaut l’admiration d’Érasme et de Thomas More.
Sous la plume alerte de Verena von der Heyden-Rynsch, la vie de Pico devient une étonnante galerie de portraits, où l’on croise aussi Nietzsche, Joyce, Yourcenar et Michelet qui vit en lui un précurseur de l’homme des Lumières et de sa révolte contre l’autorité ecclésiastique.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Le radieux génie de la Renaissance", par Marc Lebiez (en ligne le 4 mai 2022).
Il est mort jeune. Il était supérieurement riche, beau, intelligent, cultivé. Célèbre, donc. Pic de la Mirandole fut une des grandes figures de la Renaissance italienne, peut-être pas la plus exemplaire mais une des plus fascinantes. Les Français, qui tournent le dos à la culture italienne, le connaissent mal. C’est dommage.