Les poètes et la langue française de Malherbe à Boileau
Colloque international
La Chaise-Dieu, les 9 et 10 juin 2022
Organisé par
G. Peureux (CSLF, Université Paris Nanterre) et D. Reguig (IHRIM, Université Jean Monnet – Saint-Étienne)
Avec le soutien du projet ARTS et de la Société d'étude du XVIIe siècle
Au tournant des XVIe et XVIIe siècles on observe une rupture dans le rapport des poètes à la langue : alors que des poètes et des théoriciens de la poésie, comme Du Bellay ou Ronsard revendiquaient l’enrichissement de la langue par la poésie, des auteurs commencent à inverser les positions ; Malherbe ou Deimier prétendent désormais régler la poésie en fonction de l’usage, selon un principe qui semble s’être largement imposé et avoir été peu discuté au cours des décennies suivantes. Ce qui pourrait passer pour une facilité – écrire comme on parle – relève pourtant du défi. Comment ce défi est-il relevé, de Malherbe qui aurait prétendu vouloir être compris des « crocheteurs du port au foin », à Boileau, qui fait quant à lui de la clarté malherbienne la condition de la noblesse de la poésie ? C’est le caractère central du rapport à la langue dans la pensée de la poésie dans son développement au XVIIe siècle que ce colloque entend explorer.
Programme
9 juin
9h00 : introduction par G. Peureux et D. Reguig
9h30-10h30 – Langue poétique et société – présidente : Claudine Nédelec
- Jeffrey N. Peters (University of Kentucky), « Parole d’usage et air poétique au XVIIe siècle. »
- Charlotte Détrez (Sorbonne Université), « ‘Plus j’enrichis ma langue, et moins je deviens riche’ (Colletet) : langue poétique et construction de carrière. »
10h30-10h45 pause
10h45-12h15 – Penser les frontières de la poésie française – président : Bernd Renner
- Claire Fourquet-Gracieux (Université Paris Est Créteil), « De la prose à la poésie : les mots ‘farouches pour la poésie’, ‘faiblesse de notre langue’ ou du poète Pierre Corneille ? »
- Vincent Adams--Aumérégie (Sorbonne Université), « Langue et vers à l’épreuve du fragment chez Malherbe (Œuvres, 1630). »
- Giovanna Bencivenga (Sorbonne Université/UFI), « Le Conseiller des poètes à l’épreuve. Gilles Ménage et ses Poemata(1656) entre héritage italien et observations sur la langue française. »
Déjeuner
13h45-15h30 – Poésie et renouvellements linguistiques – président : Yves le Pestipon
- Stéphane Macé (Université Grenoble Alpes), « ‘Fait pour vaincre la mort et pour étonner l'œil’ : à propos de l’enrichissement de la métaphore chez quelques poètes du premier dix-septième siècle. »
- Antoine Simon (Sorbonne Université), « ‘Un stile simple et bas’ : dépouillement de la langue dans les Satyres françoisesde Jean Vauquelin de La Fresnaye. »
- Melaine Folliard (Aix-Marseille Université), « ‘Inventer quelque langage nouveau’ : les pointes de Théophile de Viau ou la tentation d’une langue neuve en 1620. »
- Antoine Bouvet (Université Jean Moulin-Lyon 3), « Éloquence et modernité de la langue poétique dans la pointe de sonnet au xviie siècle. »
15h30-15h45 pause
15h45-17h15 – La poésie encodée – présidente : Sophie Tonolo
- Yves Le Pestipon (Lycée Pierre de Fermat – Toulouse), « ‘Cerdis Zerom deronty toulpinye’ : audaces de Papillon avec la langue. »
- Philippe Chométy (Université de Toulouse – Jean Jaurès), « La langue poétique comme ‘anagrammatisation généralisée’ au xviie siècle : quelques hypothèses et éléments de réflexion »
Concert - auditorium – 18h
10 juin
9h00-10h30 – Genres poétiques et choix linguistiques – présidente : Karine Abiven
- Sophie Tonolo (Académie Française/ DYPAC Versailles Saint-Quentin), « En vers et en phrases, en mots et en images : la langue à l’épreuve de l’épître, de Tristan à Boileau »
- Bernd Renner (CUNY), « Satura quidem tota nostra est ? Satura, satyre et satire : pratique et théorie chez Régnier, Vauquelin de la Fresnaye et Viau. »
- Emily Lombardero (Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle), « ‘Vieux langage’ contre ‘beau langage’ : le cas du conte en vers. »
10h30-10h45 pause
10h45-11h45 - La langue face au burlesque – président : Stéphane Macé
- Claudine Nédelec (Université d’Artois), « ‘Écrire d’une façon que personne n’oserait parler’ : les poètes burlesques et la langue. »
- Karine Abiven (Sorbonne Université) et Gilles Couffignal (Sorbonne Université), « La dissidence linguistique dans un corpus de libelles burlesques du xviie siècle. »