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La jalousie,

La jalousie, "un monstre aux yeux verts" (Sfax)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Ola Boukadi)

Le Département d’études italiennes et le Laboratoire de Recherche Metint (Méthodes interprétatives) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax organisent les 27, 28 et 29 octobre 2022 un Colloque International intitulé : La jalousie, un monstre aux yeux verts

« Ma main droite est jalouse quand la gauche peint un beau tableau », voici ce que confesse Andy Warhol qui se définit comme une des personnes les plus jalouses au monde.

La jalousie, terme qui vient du latin zelosus, adjectif de zēlus, qui dérive à son tour du grec ζñλος [zēlos], émulation, avidité, désir, est un sentiment qui caractérise l’être humain et qui nait de la peur de perdre quelqu’un ou bien de la préoccupation qu’un bien, une affection ou une chose entre en possession de quelqu’un d’autre. Un tel sentiment devient, dans certains cas, une obsession. « Comme jaloux, je souffre quatre fois: parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l’être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l’autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité : je souffre d’être exclu, d’être agressif, d’être fou e d’être commun », écrit Roland Barthes dans ses Fragments d’un discours amoureux (1977: 173). La jalousie, telle qu’elle a été décrite plus haut, mais aussi telle qu’elle est définie dans une perspective psychanalytique, est un sentiment complexe et incompréhensible dans lequel convergent des émotions confuses et parfois contradictoires qui, dans la majeure partie des cas, franchissent les limites de la “rationalité” et de la “normalité” de ce sentiment, portant au délire. Dans ce cas précis, il s’agit de jalousie pathologique diagnostiquée comme: Jalousie Obsessionnelle, Jalousie Délirante appelée “Syndrome d’Othello” et Jalousie hyperstatique nommée “Syndrome de Mairet”.

La jalousie est un thème central qui a nourri l’imagination d’un grand nombre d’adeptes aux travaux dans diverses disciplines: art, théâtre, cinéma, musique, philosophie, psychologie, études sociales. De telles disciplines ont sans cesse dédié d’amples pages à ce “feu sacré” qui devient impossible à gérer au moment de son explosion. Ce sentiment intense, récité et chanté à toutes les époques, amène dans son sillage une palette d’émotions très diverses: amour, haine, tristesse, douleur, colère, rage, antipathie, suspicion, souffrance, amertume, convoitise, résignation, peur, honte, renoncement, etc. Le thème de la jalousie surgit dans les narrations de la mythologie grecque. Dans ce cadre, nous citons deux exemples (typiques de la jalousie féminine) représentés par la figure de la déesse Héra, épouse de Zeus, et par celle de Phèdre, fille du roi de Crète Minos et de Pasiphaé. Comme l’explique Davide Algeri (2019) , la première, « pour se rebeller choisit de molester les maîtresses de son mari, plutôt que d’affronter directement avec lui l’infidélité subie » . La seconde, « après être tombée follement amoureuse de Hippolyte, poussée par un subtil sens de la vengeance, l’accuse de l’avoir violentée et quand il est tué par un monstre marin, elle préfère renoncer à la vie car elle ne tolère pas son absence » . Dans l’ouvrage La gelosia. Una passione inconfessabile, l’auteure Giulia Sissa (2016) fait une ample et approfondie analyse en prenant comme point de départ la Grèce antique. Les intellectuels de l’époque s’intéressaient essentiellement à la jalousie féminine. Il suffit de penser à l’histoire de Médée qui, par jalousie, tue ses fils. Par la suite, on note un changement de perspective dans le monde chrétien puisque la jalousie masculine commence à occuper le devant de la scène.

Les œuvres de la littérature et du théâtre illustrant la jalousie féminine sont peu nombreuses; le grand jaloux – à commencer par Othello – est toujours un homme. Dans la poésie arabe, il est important de se rappeler d’une figure féminine du XIe siècle particulièrement importante, la poétesse andalouse Wallada bint al-Mustakfi. Elle est notamment connue pour avoir inspiré au poète Ibn Zaydun les plus sensuels vers d’amour. Parmi ses poèmes qui expriment la jalousie, on compte cinq satires adressées à son amant qui eut une aventure avec une de ses esclaves. Dans la littérature moderne, l’écrivain français Marcel Proust est considéré comme le plus grand expert de la jalousie dans la littérature, toutes époques confondues. L’auteur et critique littéraire américain Harold Bloom affirme : «Proust lui-même considérait que la partie principale de Du côté de chez Swann, dans À la recherche du temps perdu, était l’extraordinaire compte-rendu des souffrances causées à Swann. Et en effet, quand je repense à Swann, je me rappelle en premier lieu de la trajectoire de sa descente dans l’enfer de la jalousie». La jalousie est un terme polysémique dont le sens varie d’une culture à l’autre. De la culture arabe, dense de chefs-d’œuvre qui ont amplement traité le thème de la jalousie, comme par exemple Kalila et Dimna de Ibn al-Muqaffa’, Les mille et une nuits, etc., à la culture italienne, riche d’œuvres axées sur ce thème. Les exemples que nous pouvons citer sont très divers et nombreux: de la prose (Il marchese di Roccaverdina (1882) de Luigi Capuana, L’innocente (1892) de Gabriele d’Annunzio, Gelosia (1894) de Alfredo Oriani, Senilità (1898) de Italo Svevo, etc.), à la poésie (L’Orlando Furioso (1516) de Ludovico Ariosto, Gelosia de Alda Merini, etc.), au cinéma (Gelosia (1953) de Pietro Germi, Dramma della gelosia – Tutti i particolari in cronaca (1970) de Ettore Scola, Pane e tulipani (2000) de Silvio Soldini, L’ultimo bacio (2001) de Gabriele Muccino, etc.), au théâtre (La locandiera e Il geloso avaro (1753) de Carlo Goldoni), à la musique (Gelosia de Nilli Pizzi, Tango ... (della gelosia) de Vasco Rossi, etc.). 

Les contributions qui seront présentées pourront porter sur l’un des arguments suivants: 

1) La jalousie entre amour et refus de l’amour 

2) Gender, éros, jalousie 

3) La jalousie entre romantisme et pathologie 

4) Jalousie et féminicide 

5) Jalousie, identité, possessivité 

6) Psychologie humaine et jalousie 

7) La peur de l’autre, le jaloux 

8) Jalousie, us et coutumes, cultures 

9) Le ménage à trois et la jalousie 

La participation est gratuite. Les intéressés sont invités à envoyer un résumé accompagné d’une brève bibliographie avant le 30 juin 2022 aux courriels suivants: soufiane.chaari@flshs.usf.tn 

khadija.selmi@flshs.usf.tn 

meriem.zlitni@flshs.usf.tn 

Les contributions seront publiées avant fin mars 2023. Les langues du Colloque sont l’italien, l’espagnol, le français, l’arabe et l’anglais. 

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La gelosia,“un mostro dagli occhi verdi” 

Il Dipartimento di italianistica e il Laboratorio di Ricerca Metint (Méthodes interprétatives) della Facoltà di Lettere e Scienze Umane di Sfax organizzano il 27, 28 e il 29 ottobre 2022 un Convegno Internazionale dal titolo: “La mia mano destra è gelosa se la sinistra dipinge un bel quadro”, così confessa Andy Warhol che si definisce una delle persone più gelose al mondo. La gelosia, termine che viene dal latino zelosus, aggettivo di zēlus, derivato a sua volta dal greco ζñλος [zēlos], emulazione, brama, desiderio, è un sentimento che caratterizza l’essere umano e nasce dal timore di perdere qualcuno o dalla preoccupazione che un bene, un affetto o una cosa entri in possesso di qualcun altro. Tale sentimento diventa in certi casi ossessivo. «Come geloso, io soffro quattro volte: perché sono geloso, perché mi rimprovero di esserlo, perché temo che la mia gelosia finisca col ferire l'altro, perché mi lascio soggiogare da una banalità: soffro di essere escluso, di essere aggressivo, di essere pazzo e di essere come tutti gli altri», scrive Roland Barthes in Frammenti di un discorso amoroso. La gelosia, come viene manifestata qui e anche come si è definita in prospettiva psico-analistica, è un sentimento complesso e incomprensibile in cui confluiscono emozioni confuse e a volte contradditorie che, nella maggior parte dei casi, varcano i limiti della “razionalità” e della “normalità” di questo sentimento, portando al delirio. Proprio in questo ambito, si parla di gelosia patologica diagnosticamente inquadrata in Gelosia Ossessiva, Gelosia Delirante detta“Sindrome di Otello” e Gelosia iperestetica denominata “Sindrome di Mairet”. La gelosia è un tema centrale che ha nutrito l’immaginazione di molti addetti ai lavori in varie discipline: letteratura, arte, teatro, cinema, musica, filosofia, psicologia, Social Studies. Tali discipline hanno dedicato incessantemente ampie pagine a questo “sacro fuoco” che diventa impossibile da gestire nella sua deflagrazione. Questo sentimento intenso recitato e cantato in tutte le epoche, porta con sé una gamma di emozioni diverse: amore, odio, tristezza, dolore, rabbia, antipatia, sospetto, sofferenza, amarezza, invidia, rassegnazione, paura, vergogna, autodiniego, ecc. Il tema della gelosia erompe nelle narrazioni della mitologia greca. In quest’ambito, si citano due esempi (tipici della gelosia femminile) rappresentati dalla figura della dea Era, moglie di Zeus, e quella di Fedra, figlia di Minosse, re di Creta e di Pasifae. La prima, «per ribellarsi sceglie di molestare le amanti del marito, piuttosto che affrontare direttamente con lui l’infedeltà subita». La seconda, «dopo essersi innamorata follemente di Ippolito, spinta da un sottile senso di vendetta, lo accusa di averla violentata e quando egli viene ucciso da un mostro marino, preferisce rinunciare alla vita, non riuscendo a tollerare la sua assenza» (Davide Algeri, Liberati dalla gelosia, Dario Flaccovio editore, 2019). Nel libro La gelosia una passione inconfessabile, l’autrice Giulia Sissa fa un’ampia ed approfondita analisi partendo dalla Grecia antica. Gli antichi erano interessati prevalentemente alla gelosia femminile. Basti pensare alla storia di Medea, che per gelosia uccide i suoi figli. In seguito, si assiste ad un cambiamento di prospettiva nel mondo cristiano, la gelosia maschile occupa il proscenio. Poche sono le opere europee della letteratura e del teatro che illustrano la gelosia femminile ; il gran geloso - a cominciare da Otello - è sempre un maschio. Nella poesia araba, ricordiamo una figura femminile molto importante dell’XI secolo. È Wallada bint al-Mustakfi, una poetessa andalusa. Ella diventa famosa per aver ispirato al poeta Ibn Zaydūn i più sensuali versi d’amore. Le sue poesie esprimono la gelosia, cinque sono le satire contro il suo amante, il quale ebbe un’avventura amorosa con una sua schiava. Nella letteratura moderna, lo scrittore francese Marcel Proust è considerato il più grande esperto di gelosia della letteratura di ogni epoca. L’autore e critico letterario americano Harold Bloom afferma: “Proust stesso riteneva che la parte principale di Dalla parte di Swann, in Alla ricerca del tempo perduto, Milano, 2012, fosse lo straordinario resoconto delle sofferenze causate a Swann dalla gelosia. Ed effettivamente, quando penso a Swann, ricordo innanzitutto la traiettoria della sua discesa nell’inferno della gelosia”. La gelosia è un termine polisemico il cui significato varia da una cultura all’altra. Dalla cultura araba, densa di capolavori che hanno ampiamente trattato il tema della gelosia, come per esempio Kalila e dimna di Ibn al-Muqaffa’, Le mille e una notte, ecc., alla cultura italiana, ricchissima di opere incentrate su questo tema. Sono vari e numerosi gli esempi che possiamo citare: dalla prosa (Il marchese di Roccaverdina (1882) di Luigi Capuana, L’innocente (1892) di Gabriele d’Annunzio, Gelosia (1894) di Alfredo Oriani, Senilità (1898) di Italo Svevo, ecc.) alla poesia (L’Orlando Furioso (1516) di Ludovico Ariosto, Gelosia di Alda Merini, ecc.) al cinema (Gelosia (1953) di Pietro Germi, Dramma della gelosia-Tutti i particolari in cronaca (1970) di Ettore Scola, Pane e tulipani (2000) di Silvio Soldini, L’ultimo bacio (2001) di Gabriele Muccino, ecc.) al teatro (La locandiera e Il geloso avaro (1753) di Carlo Goldoni) alla musica (Gelosia di Nilla Pizzi, Tango… (della gelosia) di Vasco Rossi, ecc.). Si invita a presentare contributi sui seguenti argomenti: 

1) La gelosia fra amore e rifiuto dell’amore 

2) Gender, eros, gelosia 

3) La gelosia fra romanticismo e patologia 

4) Gelosia e femminicidio 

5) Gelosia, identità, possessività 

6) Psicologia umana e gelosia 

7) La paura dell’altro, geloso 

8) Gelosia, usanze, culture 

9) Le ménage à trois e la gelosia 

La partecipazione è gratuita. Gli interessati sono invitati a mandare un abstract corredato da una breve biografia entro il 30 giugno 2022 ai seguenti indirizzi mail: soufiane.chaari@flshs.usf.tn 

meriem.zlitni@flshs.usf.tn 

khadija.selmi@flshs.usf.tn 

I contributi verranno pubblicati entro la fine del mese di marzo 2023. Le lingue del Convegno sono l’italiano, lo spagnolo, il francese, l’arabo e l’inglese.