Le cinéma est l’invention des Lumières, il semble qu’on l’ait toujours su. Mais on aura peut-être eu tort de dater sa naissance de 1895, et d’écrire Lumière au singulier. Car il n’était pas impossible de se rendre au cinéma à la fin des années 1750 déjà, et Diderot fut l’un des premiers à installer "comme devant une toile" les spectateurs de son Fils naturel. Il faut en croire Eisenstein : "Diderot a parlé de cinéma". Dans un essai accueilli par la collection "L'esprit des signes" des éditions Mimèsis, Marc Escola nous fait entrer dans Le Cinéma des Lumières, pour une séance sous-titrée Diderot, Deleuze, Eisenstein, et tout entière vouée à méditer ce mot abyssal du réalisateur russe : le cinéma est le fils naturel du théâtre.
Fabula donne à lire l'introduction de l'ouvrage…
(Illustr.: Carmontelle, transparent issu des Quatre Saisons, 1798, Musée du Domaine Départemental de Sceaux).