Parmi les domaines caractérisés par une charge patrimoniale forte, la littérature continue d’occuper une position de premier plan dans les sociétés contemporaines. Si nous connaissons la littérature du passé et lui accordons une valeur, c’est en effet dans une large mesure parce qu’elle fait l’objet de processus de patrimonialisation multiples, qui lui confèrent sa place en la dotant de fonctions et valeurs spécifiques. Les modes de patrimonialisation de la littérature reposent sur un panel d’articulations entre la constitution d’un savoir historique et l’affectivité spécifique que suscite un passé rendu présent, disponible et légitime. L’une des principales finalités du dossier présenté par Marcela Scibiorska, Mathilde Labbé & David Martens pour la revue Culture & Musées, consiste à identifier certaines des lignes de force de ce processus multiforme de Patrimonialisations de la littérature, en contribuant ainsi au dialogue et à la convergence de recherches émanant de champs disciplinaires restés longtemps relativement étanches, en raison de la diversité des types de discours, de médiums et d’institutions qui font de la littérature et des écrivains des "êtres culturels" investis d’une valeur patrimoniale.
(Illustration : Centre François Mauriac à Malagar)