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Appels à contributions
Le récit de voyage à l’épreuve du fait historique

Le récit de voyage à l’épreuve du fait historique

Publié le par Marc Escola (Source : Faculté Polydisciplinaire à larache)

Faculté Polydisciplinaire à Larache, Cellule Langue Française

 

Appel à contributions pour un ouvrage collectif :

Le récit de voyage à l’épreuve du fait historique

 

A l’orée du XIXe siècle, le Maroc accueillit sur son territoire un bon nombre d’écrivains voyageurs, particulièrement des Français, sans pour autant connaître les raisons profondes de leur débarquement. Il aurait fallu attendre que la critique littéraire s’exprime sur la littérature des écrivains explorateurs qui ont séjourné au Maroc pour comprendre que leurs récits respectifs, plutôt que de répondre à un besoin propagandiste, se donnent la tâche noble de peindre un territoire et des mœurs qui échappent à l’œuvre prétendument civilisatrice de la machine impériale. Il faudrait donc tout de suite se demander s’il est envisageable de faire l’impasse sur les faits validés par et dans l’Histoire et de tenir cette littérature pour le simple fait d’une conscience exotique où s’exprime souterrainement une révolte contre les excès de la modernité. Pour faire allusion à Malaise dans la civilisation de Freud, la civilisation occidentale, très servile à la rationalité, au lieu d’apporter à l’homme le bonheur tant attendu, le contraint à plus de restrictions et l’oblige de manière combien malencontreuse à se soumettre au culte de l’intérêt et à inscrire dans un éternel report la satisfaction de ses désirs les plus humains.

Compte tenu des scènes qui reviennent de manière récurrente sur le ton de l’émerveillement dans les récits de Loti, de Chevrillon et des frères Tharaud, le Maroc serait un musée de l’Histoire où le monde hypercivilisé pourrait retrouver à la fois ce qu’il aurait été et ce passé lointain dont il est nostalgique. Force est de constater que, comme le laisse d’ailleurs croire Jean-Marie Seillan dans son article « la (para)littérature (pré)coloniale à la fin du XIXe siècle », la mobilité dans l’espace se double par un désir de régression dans le temps. L’exploration du lointain en tant qu’expérience de l’insolite et la régression dans le temps comme expression d’un regard empli de nostalgie figurent parmi les critères définitoires du Romantisme. N’est-il possible donc d’entrevoir dans l’obéissance des récits de voyage des auteurs en question aux critères déjà relevés la naissance d’un Néo-Romantisme destiné à s’en prendre à la prétention que le modèle occidental forgé au gré de la modernité rationaliste est le seul modèle possible qu’il faudrait, comme le pensent les adeptes du progrès, globaliser au nom d’un quelconque besoin d’homogénéisation ?

Or, dans cette littérature, la distance entre l’émerveillement et la répulsion devant les spectacles rencontrés est très ténue autant que très court est le passage de l’exploration à la domination (Reine-Claude Grondin, L’EMPIRE EN PROVINCE). La répulsion que trahit par moments le ton déployé dans ces récits de voyage n’est pas sans être objet de suspicion d’autant plus que cette littérature s’abstient de rattacher à un fait de culture le régime auquel obéit la vie dans ce monde lointain. Derrière l’ambivalence du ton, l’auteur voyageur semble se féliciter d’avoir embrassé les lumières de la modernité. Rien n’est plus horrible pour l’homme moderne que la rencontre du primitif et de l’irrationnel. Ce monde intuitif et naturel qu’était le Maroc du XIXe siècle passe, au gré de la fantaisie des écrivains voyageurs, pour une forme de sauvagerie. L’homme moderne y voit une illustration de ce qu’aurait pu être son monde en dehors du principe de réalité et du culte de l’intérêt. Le ton dépréciatif qu’accompagne la description des scènes de vie banales du Maroc avec une certaine emphase sur ce qu’elles recèlent d’archaïque et de moyenâgeux, n’est-il pas un procès censé justifier les restrictions que l’homme trempé dans la modernité s’impose au nom de l’esprit du progrès ?

De ce fait, l’évacuation du fait de culture de la substance de ces récits de voyage se veut non seulement une déformation de la réalité historique d’un Maroc, n’en déplaise à certains, civilisé jusqu’aux dents, mais il se rattache à un messianisme occidental jusque-là latent. Bref, donnant du Maroc une image déformante en faisant table rase de son potentiel culturel et de son passé grandiose, l’auteur voyageur ne prétend-il pas chercher à en assurer le progrès sous les bannières d’une modernité dont la courroie de transmission est la colonisation ?

L’ouvrage se propose de donner un sens à l’enjeu sous-jacent à cette ambivalence aisément repérable dans les récits des auteurs voyageurs qui ont débarqué au Maroc dans la période allant de 1880 à 1930. L’ouvrage abordera aussi, tout en restant centré sur les récits des auteurs explorateurs, la manière dont le fait historique s’inscrit dans l’écriture littéraire ainsi que la façon dont cette dernière a agi tant sur la conscience du lecteur visé que sur la dynamique de l’Histoire. La réflexion peut s’étendre sur les axes non exhaustifs définis ci-après :

L’écriture de soi dans l’autre.

Le récit de voyage à l’épreuve du fait historique.

L’intention messianique des auteurs voyageurs.

La prétention romantique du récit de voyage.

L’ambivalence du ton du récit de voyage.

La part du fait culturel dans les écrits de voyage.

L’image du Maroc dans les écrits de voyage.

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Modalités de soumission

Les articles d’une longueur de 30000 mots maximum, notes et espaces compris, accompagnés d’une brève notice biobibliographique, doivent être envoyés au plus tard le 31 octobre 2021, conjointement aux adresses suivantes : laknet74@yahoo.fr    /     jalal_our@hotmail.fr

Les décisions du comité scientifique seront communiquées le 30 novembre 2021.

L’ouvrage paraîtra en décembre 2021.

Les normes de style à observer pour la soumission des articles sont téléchargeables sur www.fpl.ac.ma

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Comité scientifique et de lecture :

Abdelmounïm EL AZOUZI

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Fès-Saïs, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah.

Abdelilah EL KHALIFI

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan.

Zohra LHIOUI

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Moulay Ismaïl.

Hassan CHAFIK

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Fès-Saïs, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah.

Jaouad BOUMAAJOUNE

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan.

Sallem EL AZOUZI

Faculté Pluridisciplinaire de Nador, Université Mohamed Premier.

Mohamed LACHKAR

ENSAM Meknès, Université Moulay Ismaïl

Amal BOUCHELTA

Faculté Polydisciplinaire, Université Abdelmalek Essaâdi, Larache.

Jalal OURYA

Faculté Polydisciplinaire, Université Abdelmalek Essaâdi, Larache.

Mohammed LAKHDAR

Faculté Polydisciplinaire, Université Abdelmalek Essaâdi, Larache.

Coordinateurs : Mohammed LAKHDAR, Amal BOUCHELTA et Jalal OURYA

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Recommandations aux auteurs

Consignes pour la mise en forme des articles

Dimension : 30 000 signes maximum, notes et espaces compris.

Chaque article doit être accompagné, dans un fichier séparé :

du titre de l’article

de son résumé (5-10 lignes)

de 5 mots-clés

d’une brève biobibliographie de l’auteur de l’article.

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Normes typographiques

Nom de l’auteur en première page.

Formatage informatique sous « doc ».

Police Times New Roman corps 12 pour le titre de l’étude et pour le texte ; Times New Roman corps 10 pour les citations hors-texte et pour les notes. Pas de justification ni d’alinéa pour les paragraphes.

Il est possible d’introduire dans l’article un ou deux niveaux d’intertitres. Ne pas laisser de ligne blanche entre les paragraphes, sauf si cela est signifiant (avant une conclusion par exemple).

Appels de notes de page

Eviter le style de citation anglosaxon entre parenthèses. Ex : (Barthes 1991).

Il est vivement conseillé d’utiliser un sigle pour les ouvrages cités le plus fréquemment. Ex : Stendhal, Œuvres romanesques complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2014, t. III (dorénavant ORC III).

L’appel de note n’est jamais en italique.

L’appel de note précède la ponctuation sauf après une citation hors-texte : etc.; citation1 … ; citation? ; citation!

Dans le cas d’une citation entre guillemets, placer l’appel de note après les guillemets fermants : « citation »1.

On ne place pas d’appel de note sur un titre ou un intertitre.

Dans tous les cas, une note commence par une majuscule et se termine par un point final.

Guillemets

Employer les guillemets typographiques français (« ») avec espaces insécables.

Dans une citation déjà entre guillemets typographiques, employer les guillemets anglais doubles sans espaces " " : « "citation" ».

Italique

Mots en langue étrangère.

Titres d’ouvrages ou de revues.

Citations

Les citations sont délimitées par des guillemets typographiques français : « citation ».

Les citations se font hors-texte, sans guillemets et en Times new roman 10 lorsqu’elles excèdent trois lignes.

Donner en note de bas de page la traduction des citations en langue étrangère avec les références  à l’édition originelle et au traducteur.

Les interventions de l’auteur dans le texte d’une citation (suppression, ajouts ou substitutions de mots ou de lettres) sont indiquées entre crochets. Les coupures de texte sont signalées par […] et jamais en italique.

Si la même citation est reproduite après quelques pages, répéter la note de bas de page.

Ponctuation sans les citations :

Si la citation se termine par un point et qu’elle est placée en fin de phrase, placer le point hors des guillemets.

Si la citation se termine par un point et qu’elle est placée au milieu d’une phrase, ignorer le point dans la citation.

Si la citation se termine par un point d’interrogation/d’exclamation et qu’elle est placée au milieu d’une phrase, laisser le point d’interrogation/d’exclamation dans la citation.

Vers cités à l’intérieur d’un paragraphe (et non en citation hors-texte) : séparer chaque vers par une barre oblique et chaque strophe par une double barre oblique.

Références

Les références exclusivement en note de bas de page, suivent le modèle français.

Monographie

Initiale du Prénom Nom (de l’auteur), Titre de l’ouvrage, Lieu d’édition, Maison d’édition, année de publication, volume et :ou tome si nécessaire (vol. / t.), p.

Pour un ouvrage déjà cité, d’un auteur dont on cite plusieurs textes, répéter le texte en entier, suivi de « cit. » : Ex : R. Barthes, L’Aventure sémiologique, cit., p. 25.

S’il s’agit d’un seul ouvrage de cet auteur cité dans l’article, utiliser la locution « op. cit. » sans répéter le titre.

Pour deux références consécutives (dans la même note ou dans deux notes successives) à des ouvrages du même auteur, au lieu de « Initiale du Prénom Nom », écrire « Id. », suivi du titre complet.

Pour deux références consécutives (dans la même note ou dans deux notes successives) au même ouvrage, utiliser « Ibid. » et l’indication de la page ou « ibidem » sans autre indication s’il s’agit de la même page.

Ouvrage collectif

Initiale du Prénom Nom (de l’auteur), « Titre de l’article », dans initiale du Prénom Nom (dir.), Titre de l’ouvrage, Lieu d’édition, Maison d’édition, année de publication, p. **-**, p.*.

Article extrait d’une revue

Initiale du Prénom Nom (de l’auteur), « Titre de l’article », dans Nom de la revue, numéro, date de parution, p. **-**, p.*.

S’il s’agit d’un seul article cité de cet auteur, utiliser la locution « art. cit. » sans répéter le titre.

Pour un article déjà cité, d’un auteur dont on cite plusieurs textes, répéter le titre en entier, suivi de « cit. ».

Thèses ou mémoires inédits

Initiale du Prénom Nom, Titre, type de mémoire sous la dir. de Initiale du Prénom et Nom, établissement, date de soutenance.

Sources électroniques

En lieu et place du lieu d’édition et du nom de l’éditeur, mettre la mention : « consulté le 00/00/0000, URL :  ».