Questions de style
Appel à contributions
Perspectives médiévales n° 43
Le prochain numéro de Perspectives Médiévales s’intéressera aux études de style sur les textes médiévaux. Il s’agira non pas de retracer une histoire de cette question mais de la reprendre à nouveaux frais.
Le questionnement, tout de prudence mais sans appel, de Robert Martin à son récent article concernant la place à réserver aux études de style dans les éditions de texte pourrait bien servir de préliminaire à cet appel à communication :
Au total, une rubrique stylistique a-t-elle une place dans l’édition de texte ? Assurément oui : en montrant comment l’écriture est mise au service d’un dessein, une telle approche peut conduire au cœur du texte. Si l’éditeur en a le goût, il peut apporter ainsi une contribution éclairante. (« Une place pour la stylistique dans les éditions de texte », dans Fr. Duval, C. Guillot-Barbance, F. Zinelli, dir., Les Introductions linguistiques aux éditions de texte, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 323)
C’est de fait aux médiévistes, mais aussi et au-delà aux stylisticiens qui s’intéressent au Moyen Âge, que cet appel à communication s’adresse.
On voudrait pouvoir rendre compte de la multiplicité des points de vue existants sur la manière d’envisager les questions de style, sur leur intérêt ou leur efficacité pour entrer au cœur du texte, là où l’on s’aperçoit que la forme et le sens sont bien sûr essentiellement liés, même à l’époque médiévale, quand la stylistique devient « l’endroit privilégié où l’histoire littéraire peut devenir une histoire des formes, des genres et des problèmes esthétiques, en s’appuyant sur l’analyse linguistique des textes » (Fr. Rastier, « Vers une linguistique des styles », L’Information grammaticale, 89, 2001, p. 3). En quoi les études de style sur les textes médiévaux peuvent-elles être un atout pour dégager une lecture, un sens et une représentation du monde offerts par l’écriture ?
Parmi les pistes possibles mais non exhaustives, la réflexion, théorique et pratique, synchronique et diachronique, pourra s’orienter dans quatre directions.
Histoire et théorie
Le style des textes médiévaux peut être apprécié à l’aune d’une stylistique historique. L’examen des traités de grammaire et de rhétorique, éventuellement de dialectique, qui jalonnent la période médiévale est propice à la connaissance de l’esthétique dominante en synchronie ; comparer ces ouvrages entre eux ou avec leur sources souligne les évolutions à l’œuvre en diachronie. Encadrant et guidant l’écriture vers des lieux prônés, suggérés, possibles, voire théoriquement prohibés, à l’originalité restreinte ou déployée, ces traités permettent d’appréhender le style collectif en tant qu’il est appuyé sur un socle de préceptes communément enseignés et codifiés pour des lectorats spécifiques. On s’intéressera non seulement aux formulations ou aux approches quelque peu stéréotypées qui en découlent dans la pratique des textes, mais aussi aux genres littéraires explicites ou sous-jacents qui sont visés, par-delà le passage nécessaire à opérer, parfois, du latin à la langue vernaculaire ; on pourra se demander si ce passage est le cas échéant aisé, s’il demande des ajustements, s’il est tout bonnement impossible…
Axes envisagés :
examen et comparaison des traités de grammaire et de rhétorique, voire de dialectique, en diachronie et en synchronie ;
lieux théoriques prônés, suggérés, prohibés ; esthétiques dominantes ou minoritaires ; style collectif ;
genres littéraires visés, explicites ou sous-jacents ;
multilinguisme, circulation entre latin et langue vernaculaire.
Étude de la variance textuelle
À mi-chemin entre l’axe précédent et le suivant, la mouvance manuscrite échelonnée dans le temps pourrait constituer un second angle d’attaque, car son examen est apte à offrir de précieuses indications non seulement sur le public visé, sur le ou les copistes, mais aussi sur les variations des modes esthétiques étalonnées sur des enseignements, sur une manière d’écrire ou de prononcer à un moment donné, sur les jeux de lettres et de sonorités ou encore, plus subtilement, sur les influences qu’un texte copié au sein d’un même recueil manuscrit subit de la part des autres textes qui y sont copiés : tout en alimentant la stylistique historique, de tels travaux permettent de repérer et d’enlever les différents filtres qui nous éloignent des choix initiaux de l’écrivain, d’accéder à un style d’auteur ou de genre et d’appréhender les différentes lectures qui ont pu être faites des textes médiévaux à l’époque médiévale.
Axes envisagés :
mouvance manuscrite (en diachronie) ;
modes et manières d’écrire (en synchronie) ;
place et rôle du copiste dans la fabrique du style ;
graphies, oralité et vocalité ;
style d’auteur, de genre, de recueil ;
variantes et réception.
Outils et critères
Dans une perspective plurielle, propre à contourner aussi bien qu’à révéler les distorsions méthodologiques qui semblent empêcher un consensus, on voudrait donner audience à des études de cas appuyées sur la philologie, la connaissance de la langue, et menées selon divers types de stylistiques, qui seront propres à mettre en lumière, d’une part, des formes marquées, repérables par leur saillance qualitative ou quantitative dans le discours, et, d’autre part, la nécessité, peut-être, d’outils spécifiques ou ciblés pour obtenir les bénéfices souhaités quand on aborde un texte médiéval sous l’angle stylistique : si la reconnaissance de styles de genres est plus en faveur dans les travaux que celle de styles d’auteurs, les deux sont pourtant bel et bien interdépendants, l’épanouissement du style individuel, sensible dans la convergence de certaines formes portant le sens, étant favorisé par certains genres plus que par d’autres.
Axes envisagés :
études de cas ;
outils stylistiques contemporains efficaces ou déficients ;
analyses quantitatives et qualitatives ;
style de genre, style d’auteur.
Stylistiques du vers et de la prose
Les formes vers et prose de l’écriture pourront aimanter la réflexion. Du côté du vers, les philologues et les éditeurs de texte savent bien que l’examen de la métrique ou des rimes livre de précieux enseignements sur les leçons que l’on peut attribuer à l’auteur, plutôt qu’au copiste, et aide à une identification dans une aire géographique, à un moment de l’histoire. Toutefois, les médiévistes ont tendance à s’appuyer sur des études aujourd’hui anciennes qu’il importe d’actualiser, de confirmer ou d’infirmer, de compléter et de préciser sur d’amples corpus. Des études, de préférence mises en perspective et recontextualisées, portant sur le mètre, les rimes, la brisure des couplets d’octosyllabes, les enchaînements, les formes fixes, les phénomènes rythmiques appuyés sur les césures, les coupes ou sur une partition musicale seront ainsi les bienvenues. Du côté de la prose, la comparaison entre prose « native » et prose « de dérimage » permet-elle d’en affiner la saisie et l’analyse ? La langue et ses structures agissent-elles de façon discriminante sur le vers et la prose au point que l’on puisse distinguer non seulement des styles, mais aussi des stylistiques différenciées du vers et de la prose ? En diachronie, comment les évolutions de la langue entre le xiiie et le xve siècle modulent-elles et réorientent-elles les pratiques d’écriture ? La mise en forme matérielle des textes en prose et en vers, leurs modes de lecture et de réception agissent-ils sur la distinction entre style du vers et style de la prose ?
Axes envisagés :
contexte matériel, conditions de réception du texte et fabrique du style ;
étude des mètres, rimes, formes fixes, brisures des couplets, rythmes, césures, etc. ;
manuscrits notés et interactions entre musique et prosodie ;
interactions et frontières entre vers et prose, examen du dérimage.
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Les projets d’article (entre 6000 et 8000 signes + bibliographie) sont à adresser conjointement pour le 1er octobre 2021 à :
Danièle James-Raoul (Daniele.James-Raoul@u-bordeaux-montaigne.fr),
Véronique Dominguez-Guillaume (veronique.dominguez@u-picardie.fr),
Sébastien Douchet (sebastien.douchet@univ-amu.fr).
Les articles peuvent être rédigés en français, en anglais ou en italien. La procédure de sélection est décrite ici.
Calendrier :
1er octobre 2021 : remise de la proposition.
1er décembre 2021 : avis du comité scientifique de la revue.
1er mars 2022 : remise de l’article qui sera soumis au comité scientifique pour correction.
1er mai 2022 : retour de l’article revu par le comité scientifique.
1er juin 2022 : remise de la version définitive de l’article.
1er juillet 2022 : publication du numéro en ligne sur le site de la revue.
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Questions of Style
Call for papers
Perspectives médiévales no. 43
The next issue of Perspectives Médiévales will be devoted to stylistic studies of medieval texts. The focus will be on providing a fresh take on these studies, rather than retracing their history.
The cautious yet indisputable question raised by Robert Martin in his recent article on the place of stylistics in the editing of texts could serve as a prelude to this call for papers:
Is a stylistics section even relevant when editing a text? The answer is a resounding yes: by illustrating the way in which the writing is made to serve the purpose, this type of approach provides an entrance into the very heart of the text. If the editor has a taste for this, they can offer an insightful contribution. (“Une place pour la stylistique dans les éditions de texte” in Fr. Duval, C. Guillot-Barbance, F. Zinelli, dir., Les Introductions linguistiques aux éditions de texte, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 323)
This call for papers is therefore intended for medievalists as well as stylisticians with an interest in the Middle Ages.
We would like to reflect the diversity of existing views on stylistic approaches, their advantages or effectiveness in dealing with the central issues of the text, in cases in which it is apparent that the form and meaning are fundamentally linked, even in medieval times, in which stylistics offer “the ideal setting, where literary history can become a history of form, genres, and aesthetic issues, by building on the linguistic analysis of the texts”(Fr. Rastier, “Vers une linguistique des styles”, L’Information grammaticale, 89, 2001, p. 3). How can stylistic studies of medieval texts help us obtain an interpretation, a meaning and representation of the world presented in the writing?
Four categories of possible lines of research have been identified for theoretical, practical, synchronic and diachronic reflection. These lists are not exhaustive.
1. History and theory
A historical stylistic approach can be used to analyse the style of medieval texts. A study of treatises on grammar and rhetoric, and possibly dialectics that have marked the medieval period enables a better understanding of the dominant aesthetic in terms of synchrony. A comparison of these different works side by side or with their sources highlights the diachronic developments. By governing and guiding writing towards recommended, suggested, possible or theoretically prohibited areas, with limited or unfettered originality, these treatises provide an understanding of the collective style as supported by a set of common precepts taught and systematised for specific audiences. This should not be limited to the formulation or to the somewhat stereotypical approaches in the texts that it produces. Instead, there should also be a focus on the literary genres that are explicitly or implicitly targeted, and the sometimes necessary transition from Latin to the vernacular language. In this case, there may be reflection on whether this transition is smooth, what adjustments it might require, and whether it is even possible.
Suggested lines of research:
- study and comparison of treatises on grammar and rhetoric, and even dialectics, considered in terms of diachrony and synchrony;
- recommended, suggested, or prohibited theoretical areas; dominant or minor aesthetics; the collective style;
- explicitly or implicitly targeted literary genres;
- multilingualism, movement between Latin and the vernacular language.
2. Study of textual variance
Midway between the previous and succeeding lines of research, the development of handwriting trends over time could offer a second focus due to the valuable information this type of study can provide about the intended audience, the scribes, variations in aesthetic trends which complied with specific teachings, writing or pronunciation habits at a given time, plays on words or sounds, or the subtle way in which a text copied into a handwritten collection is influenced by the other texts included in the corpus. Research of this type could help identify and remove certain filters which distance us from the writer’s initial choices. It could also make the style of the author or genre more accessible, and highlight the different ways in which medieval texts could have been interpreted in medieval times.
Suggested lines of research:
- handwriting trends (diachrony);
- writing methods and habits (synchrony);
- the place and role of the scribe in the creation of style;
- spellings, orality and vocality;
- style of the author, genre, collection;
- variants and reception.
3. Tools and criteria
Using a pluralistic approach conducive to revealing and bypassing the methodological distortions which seem to prevent any consensus, we would like to feature case studies supported by philology and knowledge of the language, and conducted according to various types of stylistic devices that help to highlight the distinctive forms, which are identifiable based on their qualitative or quantitative prominence in the discourse and, on the other hand, the potential need for specific or targeted tools in order to obtain the desired benefits when examining a medieval text from a stylistic perspective. Although the recognition of styles of genre is more prevalent in research than that of authors, the two are clearly interdependent, since the development of an individual style, felt in the convergence of certain forms which convey the meaning, is fostered by certain genres more than others.
Suggested lines of research:
- case studies;
- Effective or deficient contemporary stylistic tools;
- quantitative and qualitative analysis;
- the style of the genre and author.
4. Stylistics of poetry and prose
Reflection could also focus on the poetry and prose forms. In terms of poetry, philologists and editors are well aware that the study of metrics and rhyme provides valuable insight, which can be attributed to the author rather than to the scribes, and facilitates identification of the geographic area where the work was produced at a given time in history. However, medievalists tend to overly rely on older studies which should now be updated, confirmed or rejected, supplemented and further clarified in extensive corpora. We also welcome studies – preferably those providing an overview and recontextualisation – on metre, rhyme, breaks in octosyllabic verse, sequences, fixed forms, and rhythmic phenomena involving caesura, breaks or a musical score. In terms of prose, does the comparison of “native” prose and prose which has been adapted from poetry enable a better understanding and analysis? Does the language and its structure have a differentiating effect on the verse and prose to such an extent that it enables the identification not only of the styles, but also the differentiated stylistic elements of the poetry and prose? In terms of diachrony, how have changes in language between the 13th and 15th centuries regulated and redirected writing practices? Did the material format of poetry and prose texts, the reading methods and their reception affect the distinction between the style of the poetry and prose?
Suggested lines of research:
- material context, conditions in which the text was received and the creation of style;
- study of metrics, rhyme, fixed forms, line breaks, rhythm, caesura;
- music manuscripts and interactions between music and prosody;
- interactions and boundaries between poetry and prose, the study of prose adapted from poetry.
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Article drafts (6,000-8,000 characters + bibliography) must be sent to all of the following parties by 1st October 2021:
Danièle James-Raoul (Daniele.James-Raoul@u-bordeaux-montaigne.fr),
Véronique Dominguez-Guillaume (veronique.dominguez@u-picardie.fr),
Sébastien Douchet (sebastien.douchet@univ-amu.fr).
Articles may be written in French, English or Italian. You can find information about the selection procedure here.
Calendar:
• 1st October 2021: proposal submission.
• 1st December 2021: opinion from the journal’s scientific committee.
• 1st March 2022: article submission to be reviewed by the scientific committee.
• 1st May 2022: return of the article reviewed by the scientific committee.
• 1st June 2022: submission of the final version of the article.
• 1st July 2022: publication of the online issue on the journal’s website.
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Questioni di stile
Invito a contribuire
Perspectives médiévales n. 43
Il prossimo numero di Perspectives médiévales si concentrerà sugli studi di stile nei testi medievali. Non si tratterà di ripercorrere una storia di della questione, ma di riprenderla interamente.
L'interrogazione di Robert Martin, molto cauta pero senza appello, nel suo recente articolo sul posto da riservare agli studi di stile nelle edizioni testuali potrebbe ben servire come preliminare a quest'invito a contribuire:
In totale, una sezione stilistica ha un posto nella pubblicazione di testi? Assolutamente si: mostrando come la scrittura è messa al servizio di uno scopo, un approccio di questo tipo può portare al cuore del testo. Se gli piace all'editore, può così dare un contributo illuminante. (“Une place pour la stylistique dans les éditions de texte”, in Fr. Duval, C. Guillot-Barbance, F. Zinelli, dir., Les Introductions linguistiques aux éditions de texte, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 323)
È infatti ai medievalisti, ma anche e oltre agli stilisti interessati al Medioevo, che si rivolge quest'invito.
Vorremmo poter rendere conto della molteplicità dei punti di vista esistenti sul modo di considerare le questioni di stile, sul loro interesse o sulla loro efficacia nell'entrare nel vivo del testo, dove vediamo che la forma e il significato sono certamente legati profondamente, anche in epoca medievale, quando la stilistica diventa “il luogo privilegiato dove la storia letteraria può diventare storia di forme, generi e problemi estetici, potendo contare sull'analisi linguistica dei testi” (Fr. Rastier, “Vers une linguistique des styles”, L'Information grammaticale, 89, 2001, p. 3). In che modo gli studi di stile sui testi medievali possono essere una risorsa per far emergere una lettura, un significato e una rappresentazione del mondo offerti dalla scrittura?
Tra i percorsi possibili ma non esaustivi, la riflessione, teorica e pratica, sincronica e diacronica, potrebbe essere orientata in quattro direzioni.
Storia e teoria
Lo stile dei testi medievali può essere apprezzato in termini di stilistica storica. L'esame dei trattati di grammatica e retorica, eventualmente di dialettica, che scandiscono il periodo medievale è favorevole alla conoscenza dell'estetica dominante in sincronia; confrontando queste opere tra loro o con le loro fonti si evidenziano le evoluzioni in atto nella diacronia. Inquadrando e orientando la scrittura verso luoghi auspicati, suggeriti, possibili, anche teoricamente vietati, con originalità ristretta o dispiegata, questi trattati consentono di cogliere lo stile collettivo in quanto fondato su una base di precetti comunemente insegnati e codificati per specifici lettori. Saremo interessati non solo alle formulazioni o agli approcci un po' stereotipati che ne derivano nella pratica dei testi, ma anche ai generi letterari espliciti o sottesi a cui si rivolge, al di là del necessario passaggio da operare, talvolta, dal latino al volgare; potremmo chiederci se questo passaggio è facile, se necessario, se richiede aggiustamenti, se è semplicemente impossibile...
Assi previsti:
- esame e confronto di trattati di grammatica e retorica, anche di dialettica, in diacronia e sincronia;
- luoghi teorici auspicati, suggeriti, vietati; estetica dominante o minoritaria; stile collettivo;
- generi letterari mirati, espliciti o sottesi;
- multilinguismo, circolazione tra latino e volgare.
Studio della varianza testuale
A metà tra l'asse precedente e il successivo, il movimento manoscritto scaglionato nel tempo potrebbe costituire un secondo angolo di attacco, perché il suo esame è in grado di offrire preziose indicazioni non solo sul target di riferimento, sul o sui copisti, ma anche sulle variazioni dei modi di estetica calibrati sugli insegnamenti, su un modo di scrivere o di pronunciare in un dato momento, sul gioco delle lettere e dei suoni o, più sottilmente, sugli influssi che un testo copiato all'interno della stessa raccolta manoscritta subisce dagli altri testi che vi sono copiati: pur alimentando la stilistica storica, tali opere consentono di individuare e rimuovere i vari filtri che ci allontanano dalle scelte iniziali dello scrittore, di accedere allo stile di un autore o genere e di comprendere le diverse letture che possono essere state fatte da testi medievali in epoca medievale.
Assi previsti:
- movimento manoscritto (in diacronia);
- modi e maniere di scrivere (in sincronia);
- luogo e ruolo del copista nella formazione dello stile;
- ortografia, oralità e vocalità;
- stile dell'autore, genere, raccolta;
- varianti e ricezione.
Strumenti e criteri
In una prospettiva plurale, capace di aggirare oltre che di svelare le distorsioni metodologiche che sembrano impedire un consenso, vorremmo dare ascolto a casi di studio basati sulla filologia, sulla conoscenza della lingua, e realizzati secondo diverse tipologie di stili, che saranno idonei ad evidenziare, da un lato, forme marcate, individuabili per la loro rilevanza qualitativa o quantitativa nel discorso, e, dall'altro, la necessità, magari, di strumenti specifici o mirati per ottenere i benefici desiderati quando avvicinarsi da un punto di vista stilistico a un testo medievale: se il riconoscimento degli stili dei generi prevale nelle opere rispetto a quello degli stili degli autori, i due sono tuttavia effettivamente interdipendenti, lo sviluppo dello stile individuale, che si sente nella convergenza di alcune forme portatrici di significato, essendo favorito da alcuni generi più di altri.
Assi previsti:
- casi di studio;
- strumenti stilistici contemporanei efficaci o carenti;
- analisi quantitative e qualitative;
- stile di genere, stile d'autore.
Stilistica del verso e della prosa
Le forme di scrittura in versi e in prosa possono orientare la riflessione. Per quanto riguarda i versi, i filologi e gli editori di testi sanno bene che l'esame della metrica o della rima fornisce preziosi insegnamenti sugli insegnamenti che possono essere attribuiti all'autore, piuttosto che al copista, e aiuta a identificare un'area geografica, in un momento della storia. Tuttavia, i medievalisti hanno la tendenza a fare affidamento su studi ormai antichi che è importante aggiornare, confermare o invalidare, integrare e chiarire su grandi corpora. Saranno quindi ben accetti studi, preferibilmente in prospettiva e ricontestualizzati, relativi al metro, alle rime, alla rottura di distici ottosillabici, alle sequenze, alle forme fisse, ai fenomeni ritmichi basati sulla sillabazione, sui tagli o su uno spartito musicale. Dal lato della prosa, il confronto tra prosa “nativa” (nata come tale) e prosa “di derivazione” (parafrasi di un testo in versi) ci permette di affinarne la comprensione e l'analisi? La lingua e le sue strutture agiscono discriminantemente sui versi e sulla prosa al punto che si possono distinguere non solo stili, ma anche stilistiche differenziate dal verso e dalla prosa? In diacronia, come fanno le evoluzioni del linguaggio tra il XIII e il XV secolo a modulare e riorientare le pratiche di scrittura? La formattazione materiale dei testi in prosa e in versi, le loro modalità di lettura e ricezione, influenzano la distinzione tra stile del verso e stile della prosa?
Assi previsti:
- contesto materiale, condizioni di ricezione del testo e costruzione dello stile;
- studio di metri, rime, forme fisse, rotture di distici, ritmi, pause, ecc.;
- manoscritti musicali e interazioni tra musica e prosodia;
- interazioni e confini tra verso e prosa, esame della parafrasi.
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I progetti di articoli (tra 6000 e 8000 caratteri + bibliografia) devono essere inviati congiuntamente entro il 1° ottobre 2021 a:
Danièle James-Raoul (Daniele.James-Raoul@u-bordeaux-montaigne.fr),
Véronique Dominguez-Guillaume (veronique.dominguez@u-picardie.fr),
Sébastien Douchet (sebastien.douchet@univ-amu.fr).
Gli articoli possono essere scritti in francese, inglese o italiano. La procedura di selezione è descritta qui.
Calendario:
1° ottobre 2021: presentazione della proposta.
1° dicembre 2021: parere del comitato scientifico della rivista.
1° marzo 2022: presentazione dell'articolo da sottoporre al comitato scientifico per la correzione.
1° maggio 2022: restituzione dell'articolo esaminato dal comitato scientifico.
1° giugno 2022: consegna della versione finale dell'articolo.
1° luglio 2022: pubblicazione del numero online sul sito internet della rivista.