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Les figures d’exception : héroïsme, infamie et marginalité (Bordeaux)

Les figures d’exception : héroïsme, infamie et marginalité (Bordeaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Lucile Vincente)

 « Le verbe latin exceptare, de excipere, de ex, hors, et cipere pour capere, « prendre » a la signification de « mettre en dehors ». Excipere veut dire prendre en tirant au dehors, de là il a le double sens de recevoir et d'exclure. » (Littré)

Il a donc le sens d’extraire, sortir, faire ressortir, mais aussi excepté, exclure. « Il consiste dans l'action et l'effet d'excepter ou d'être excepté. Dans un sens concret, cela signifie un cas qui s'écarte de la règle commune, quelque chose qui se distingue d'autres choses similaires » (Enciclopedia Treccani).

Nous proposons une journée d’étude centrée sur les figures d’exception et le concept de notoriété ou d’infamie : 

- Première figure d’exception : les héros : faire exception pour devenir extraordinaire, sortir de la normalité. Les héros mythologiques, par exemple, font exception en accomplissant des actes transcendant la puissance humaine. Les héros en temps de crise participent également de cette exception extraordinaire, revendiquée et applaudie par la norme. Dans ce cas, on assiste à un passage temporel de la figure de l’héros qui dans un premier temps s’écarte volontairement de la société, en devenant donc un marginal ; pour après être reconnu et célébré par la société, dans le cas où il apporte un changement positif accepté par la société qu’il a contribué à changer. 

- Deuxième figure d’exception : les marginaux, les rejetés : la littérature mondiale et l’art en général nous ont donné des exemples multiples d’exceptés. Des Pauvres Gens de Dostoïevski aux misérables représentés par la metteuse en scène contemporaine Emma Dante, les marginaux dans ses pièces ne parlent que les patois du sud de l’Italie, en s'éloignant de la langue de la classe dominante : l’italien. Ils sont confrontés à la misère du quotidien, à la violence subie et imposée par la société et par la vie. Ils sont, effectivement, exclus par rapport à la société qui représente la classe dominante et donc la norme qu’elle impose. 

- Héroïsme ou infamie ? : Le mot "infamie" vient du latin infamia, qui signifie « mauvaise renommée » ou « déshonneur ». L’infamie consiste donc en un jugement sur la "fama", la réputation des hommes ou des femmes, construite par le regard de la société et régulée par la justice. Une infamie entendue non comme faute morale, mais comme absence de renommée, comme effacement dans l'anonymat : celui des reietti, des rejetés, des laissés-pour-compte, des exclus de l’histoire officielle, qui s’oppose à la notoriété des héros célébrés par la société.

Nous vous invitons à vous questionner sur la célébration ou l’anonymat liés aux figures d’exception et d’exceptés : les héros et les marginaux. 

La journée se tiendra le mercredi 3 décembre 2025, et nous vous communiquerons le lieu dès qu’il sera défini.  

Il sera possible de participer en visioconférence pour les intervenants qui n’ont pas la possibilité d’être à Bordeaux. 

Les interventions devront durer entre 20 et 30 minutes. 

En vous proposant ces trois axes de réflexion sur les figures d’exception : nous vous invitons à nous envoyer un abstract (maximum 20 lignes) aux mails suivants, avant le vendredi 14 novembre 2025 : 

lucile.vincente@u-bordeaux-montaigne.fr 

simone.cilluffo@u-bordeaux-montaigne.fr

Les actes du colloque seront accueillis par la revue Conceptos.