Double Jeu n° 19
EXILS
« Mettre en scène les phénomènes migratoires en Europe depuis 2000,
du fait médiatique à la scène et aux écrans »
sous la dir. de Yann Calvet et Marie Cléren
Vivants. Vivants. C’est le principal, nous sommes vivants, et ce n’est pas beaucoup plus qu’être en vie après avoir quitté la saintepatrie. Pas un regard clément ne daigne se tourner vers notre procession, mais nous dédaigner, ça, ils le font. Nous avons fui, non pas bannis par notre peuple, mais bannis par tous, çà et là. Tout ce qui est à savoir sur notre vie s’en est allé, étouffé sous une couche d’apparences, plus rien ne fait l’objet de connaissance, il n’y a plus rien du tout. Il n’est plus nécessaire non plus de s’emparer d’idées. Nous essayons de lire des lois étrangères. On ne nous dit rien, nous ne sommes au courant de rien, nous sommes convoqués puis laissés en plan, nous sommes tenus d’apparaître ici, puis là-bas, mais en quel pays, plus accueillant que celui-ci, et que nous ne connaissons point, en quel pays pouvons-nous mettre les pieds ? Aucun1.
Mi-août 2020, au terme de périples terrestres ou maritimes, plus de 34 0002 personnes d’origines diverses fuyant la pauvreté, l’insécurité ou la guerre, sont entrées en Europe au péril de leur vie et l’on ignore combien ne sont jamais arrivées à destination. Si la photo du jeune Aylan, découvert sur une plage de Turquie le 2 septembre 2015, a ému l’opinion, la crise sanitaire a occulté les risques pris par des familles venant majoritairement de Syrie, d’Afghanistan ou d’Iran, en quête d’un travail, d’un logis ou d’un endroit qui ne serait pas menacé par la guerre ou le terrorisme. Laissant derrière eux des milliers de disparus, les flux migratoires se sont tellement intensifiés depuis une dizaine d’années que les côtes méditerranéennes détiennent le record mondial de la frontière la plus mortelle. « Migrants » ou« réfugiés »3 selon leur statut , « exilés » quand il est question de l’expérience personnelle à laquelle ils sont confrontés, les rescapés sont la plupart du temps renvoyés chez eux, à moins d’être condamnés à survivre pendant des années dans des camps à l’image de la jungle de Calais.
Depuis le début des années 20004 et surtout depuis la crise humanitaire de 2015, les questions migratoires mobilisent l’attention des médias dans lesquels reviennent régulièrement les traversées meurtrières de la Méditerranée ou les arrivées chaotiques dans des pays européens assez peu préparés à un tel accueil. Ces expériences donnent lieu à une littérature ou des formes artistiques « exiliques ». On assiste ainsi, depuis les années 2000, à une production importante, à l’échelle européenne, de films et de pièces de théâtre, qui se sont confrontés à l’écriture cinématographique et théâtrale du fait de société qu’est l’immigration.
Arts engagés par excellence, le cinéma et le théâtre accompagnent ainsi ces parcours de migrants, donnant un visage plus humain à des millions de voyageurs anonymes. Les trajectoires de ces voyageurs de l’ombre ont été portées en nombre sur la scène ou sur les écrans, livrant au public un florilège de pièces et de films mettant en scène l’exil. Cette représentation de l’actualité la plus brûlante oscille entre le documentaire et la fiction.
Du côté du cinéma, plusieurs réalisateurs ont fait état de la situation tragique de ces populations déplacées comme, pour ne citer que quelques titres représentatifs de la variété des productions, Michael Winterbottom avec In this World (2001), Philippe Lioret avec Welcome (2009), Emanuele Crialese avec Terraferma (2012), Andrea Segre avec L’Ordre des choses (2018), Maria Kourkouta et Niki Giannari avec Des spectres hantent l’Europe (2018) ou Nathalie Loubeyre avec La Mécanique des Flux (2019), etc.
Comme le soulignait le cinéaste anglais Michael Winterbottom, au moment de la sortie de son film In this World en 2001, Ours d’or au 53ème festival international du film de Berlin : « Au cinéma, les Américains racontent beaucoup d’histoire d’immigrés. Pas nous5 » . Il s’avère que depuis une vingtaine d’années maintenant la production traitant de la migration et de l’exil au cinéma est pléthorique.
Comment dire l’exil au théâtre en échappant au témoignage ? Si la dimension documentaire est largement dominante, les mises en scène de l’exil recouvrent des esthétiques variées et inédites. Sans remettre en cause les vertus du théâtre documentaire, Joseph Danan se demande « si l’art dramatique n’a plus qu’à abdiquer devant la force sociale et politique réelle que ces démarches représentent ou s’il a encore une place à tenir, ou à prendre6 ». L’auteur évoque des démarches qui s’en écartent (Migraaaants de Matei Visniec, Du Piment dans les yeux de Simon Grangeat, Cassandre ou le monde comme fin de la représentation de Kevin Ritterberg), avant d’évoquer son propre travail sur L’Habitant du dehors : « tenir en un geste d’écriture, porté par une rage rentrée, en laissant de côté toute dimension documentaire pour tenter plutôt de documenter ce qui habite et hante nos esprits : la peur et le déni qui sont l’envers de notre mauvaise conscience7».
Au croisement des Arts du spectacle, c’est ce « geste d’écriture » que ce numéro de Double Jeu souhaite interroger.
Axes de recherches envisagés
1er axe : Actualité et textes fondateurs
Comment le cinéma et le théâtre contemporains européens appréhendent-ils la question migratoire et celle de l’exil par rapport à la littérature, par rapport à d’autres cinématographies et écoles théâtrales dans lesquelles sont ancrés historiquement ces motifs - nous pensons au cinéma et au théâtre américain en particulier - et par rapport à la représentation de ces thèmes et motifs dans une perspective historique ? Que reste-t-il par exemple de l’esthétique néoréaliste dans le cinéma sur la migration italien contemporain ? Qu’en est-il de la réécriture de la tragédie antique, comme dans Les Suppliants d’Elfriede Jelinek (2013) ?
La « crise migratoire » est liée à une crise profonde de démocraties pourtant marquées elles- mêmes par des périodes de migrations historiques et affirmant l’hospitalité comme une des valeurs majeures de leur idéal humaniste. Ces œuvres évoquant le déracinement font donc référence à des textes fondateurs, comme pour ancrer les migrants dans un patrimoine collectif. Quelles figures émergent de ces représentations ? Quels épisodes mythiques sont-ils retenus ? En quoi sont-ils encore parlants aujourd’hui ?
L’image de Babel surgit immédiatement de ces œuvres dans lesquelles se mêlent les voix d’exilés venus du monde entier. Au théâtre, la référence au mythe se traduit par la récurrence de la structure chorale : si le chœur des voyageurs amorce un thrène long et douloureux dans Daral Shaga de Laurent Gaudé (2012), celui des européens impuissants, et parfois sans cœur, retentit dans le texte de Sonia Ristic, Migrants (2012).
D’autres thèmes et motifs reviennent régulièrement dans les pièces et les films abordant les phénomènes migratoires : le départ, la traversée, les passeurs, les frontières, les camps, la gestion de la crise, etc. Comment sont-ils repris et retravaillés par le cinéma et le théâtre contemporain depuis le début des années 2000 et donnent-ils à voir d’autres représentations que celles abondamment diffusées dans les médias ?
2e axe : Du documentaire à la fiction, la confrontation des points de vue
Comment articuler le geste documentaire, qui permet d’investir « l’ici et maintenant » du réel, avec la part fictionnelle et esthétique du cinéma et du théâtre au risque du romanesque ? Comme le précise Michael Winterbottom à propos de In This World (2001) :
C’est une fiction, mais basée sur des expériences humaines vécues. On considère toujours ces gens pour ce qu’on voit d’eux : de pauvres hères transbahutés, anxieux, en situation précaire. Ces hommes et ces femmes vivent avec un passé et une culture auxquels ils doivent renoncer. C’est un bagage bien lourd à porter... En Europe, leur culture est le plus souvent ignorée. Ils perdent peu à peu le lien avec eux-mêmes8.
Les travaux de recherche sur la question migratoire au cinéma mettent souvent l’accent sur les notions d’espace, d’errance et de frontières. Dans L’écran des frontières, Andrea Grunert écrit ainsi par exemple que le cinéma « contemporain révèle moins les divisions que le caractère fluctuant des frontières et la fragmentation des identités9 ». Au cinéma, cette fragmentation s’opère par l’utilisation fréquente du montage parallèle et/ou alterné qui permet de confronter à la fois les points de vue et les parcours. C’est le cas par exemple de Welcome (Philippe Lioret, 2009), rare succès à la fois public et critique d’un film ayant pour thème la migration, et de Nulle part, terre promise d’Emmanuel Finkiel (prix Jean Vigo 2008) qui suit, en montage alterné, trois personnages ou groupes de personnages : une étudiante voyageant en train à travers l’Europe et filmant compulsivement les lieux et surtout les gens qu’elle rencontre avec sa caméra numérique ; un jeune cadre d’industrie supervisant le démantèlement et le transfert d’une usine depuis la France jusqu’en Hongrie ; enfin un trio d’exilés kurdes (dont un garçon et son père) se rendant clandestinement en France pour passer en Angleterre. Cette mise en scène, qui laisse au spectateur la possibilité de combler les vides et de réduire les distances par les effets d’écho et de reprises interroge et confronte la question de la mondialisation à celle des solidarités.
De nombreux témoignages ont aussi été entendus sur les scènes d’un « théâtre-forum » qui permet aux migrants d’interpréter leurs propres rôles ; soutenus par des collectifs, ils jouent le voyage, la pauvreté, la solitude, et le rejet auxquels ils sont finalement confrontés. Par exemple, les biennales « Traces », organisées par le réseau Histoire, Mémoires, Actualités des migrations en Auvergne-Rhône-Alpes, sont l’occasion de leur donner la parole dans des performances où ils s’expriment soit directement, soit par l’intermédiaire d’uncomédien10. Plusieurs expériences de ce genre ont été menées en Europe depuis le début des années 2000. De nombreuses pièces documentaires ont également vu le jour au cours de cette période11. Inspiré de milliers de récits, le « théâtre de l’exil », inauguré par Le Dernier Caravansérail (Odyssées) d’Ariane Mnouchkine (2003), se situe à la lisière du documentaire ; procédant par collages de témoignages mêlés à la fiction, les dramaturges ne se contentent pourtant pas d’y observer une série de situations malheureuses, ils nous livrent leur propre vision des choses, poétique ou ironique, nous incitant à la réflexion ou à l’action. Du dialogue en langue des signes entre Nour et sa mère dans Traversée d’Estelle Savasta (2013) à la pièce modulaire fleuve de Matéi Visniec, Migraaaants, ou on est trop nombreux sur ce putain de bateau (2016), les dramaturgies oscillent entre la dimension intime de l’exil ou celle sociale de la migration. À l’image de Debout un pied (Sufo Sufo, 2018), certains textes nous plongent dans un univers dystopique dont les similitudes avec le nôtre sont à la fois troublantes et inquiétantes. Le nombre de pièces écrites sur le sujet est tel que nous pouvons nous demander si ce genre ne risque pas le cliché ou la répétition. Or, des œuvres récentes nous prouvent que la question ne s’essouffle pas dans les dramaturgies contemporaines, comme en témoignent les tapuscrits de Joseph Danan (L’Habitant du dehors, 2020) ou Samuel Gallet (Mon visage d’insomnie, 2020). Malgré tout, ce champ de recherche a pour l’instant été laissé à la marge.
Si les images médiatisées des migrants sont d’ordinaire spectaculaires, il semblerait que le cinéma et le théâtre réservent une part plus large à l’intimité. Comment ces œuvres sont-elles construites ?
3e axe : De l’esthétique au politique ?
Théâtre et cinéma donnent un visage humain à l’exil mais pas seulement ; il doit nourrir aussi l’analyse politique. Comment les artistes interpellent-ils les citoyens sur ces situations tragiques dont les dépêches factuelles et innombrables tendent à dissoudre la gravité ? Comment les mises en scène proposées peuvent-elles responsabiliser les spectateurs, au-delà du temps de la représentation ?
Comment s’articule le regard poétique d’un côté et le propos politique de l’autre ? En Italie, pays qui est passé en un demi-siècle de pays d’émigration à terre d’accueil, plusieurs films, comme Terraferma d’Emanuele Crialese (2012) et L’Ordre des choses de Andrea Segre (2018), montrent par exemple le tiraillement de personnages pris dans un dilemme moral entre éthique solidaire et respect des lois. De l’autre côté de la Méditerranée, Mati Diop avec Atlantique (Sénégal, 2019) nous raconte un récit hanté par les esprits, celui de naufragés venus réclamer vengeance ou bien revenus, comme celui de Souleiman, faire ses adieux à celle qu’il aime. Ce retour des morts, cette crépuscularisation, qui s’introduit aujourd’hui dans les films sur la migration, nous ramène à la référence américaine évoquée plus haut, cinéma depuis longtemps hanté par le spectre des Indiens. Jacques Derrida nous met ainsi en garde dans Spectres de Marx en nous rappelant que l'hégémonie organise toujours la répression et donc la confirmation d'une hantise et que « la hantise appartient à la structure de toute hégémonie12 » . Les migrants morts en Méditerranée sont-ils en train de devenir nos nouveaux fantômes, revenus nous hanter ? Au cinéma et au théâtre ? Parler de l’exil et de la migration, c’est donc aussi se questionner sur la justice :
Il faut parler du fantôme, voire au fantôme et avec lui, dès lors qu'aucune éthique, aucune politique, révolutionnaire ou non, ne paraît possible et pensable et juste, qui ne reconnaisse à son principe le respect pour ces autres qui ne sont plus ou pour ces autres qui ne sont pas encore là, présentement vivants, qu'ils soient déjà morts ou qu'ils ne soient pas encore nés13.
Au théâtre aussi, les morts viennent hanter les vivants, comme le dénonce violemment le texte d’Angélica Liddell, Et les poissons partirent combattre les hommes (2007). Dans cette courte pièce, La Pute, un homme blanc maquillé de noir, raconte avec cynisme l’accouchement d’une naufragée sur une plage espagnole dans l’indifférence générale, tandis qu’Angélica égrène le nombre de disparus en Méditerranée depuis les années 1990. La langue « coup-de-poing » de l’auteure, tantôt poétique, tantôt obscène, renouvelle le théâtre épique en interpellant directement le spectateur.
Ces réflexions font suite au colloque international « L’écriture de la migration dans la littérature et le cinéma contemporain pour adultes et pour enfants en France et en Italie : frontières, passages, errances et figures du tragique moderne » organisé à l’Université de Caen les 22-23 et 24 novembre 2019 par Anne Schneider, Magali Jeannin, Yann Calvet et Marie Cléren, dont le second volet intitulé « Accompagner la migration : des représentations à l’action », a eu lieu à l’Université de Bourgogne- Franche-Comté en novembre 2020 (organisation : Virginie Brinker, Daniel Derivois, Pauline Franchini, Caroline Raulet-Marcel).
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Délais
Les propositions d’articles, d’une longueur de 1500 à 2000 signes (espaces compris), accompagnées d’une présentation biobibliographique (800 signes maximum, espaces compris) doivent être envoyées avant le 15 septembre 2021 aux adresses suivantes :
yann.calvet@unicaen.fr / marie.cleren@unicaen.fr.
Les réponses aux propositions seront adressées fin septembre / début octobre.
Les articles d’environ 25 000 signes seront à rendre pour le 15 janvier 2022.
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Comité scientifique
Yann Calvet (MCF, Caen)
Marie Cleren (Docteure en littérature comparée, Caen)
Claire Lechevalier (PR, Caen)
Chantal Meyer-Plantureux, (PR, éméritat Caen)
Delphine Robic-Diaz (MCF, Tours)
1 Elfriede Jelinek, Les Suppliants, Paris, L’Arche, 2016, p. 7.
2 Chiffres officiels OIM, d’après La Tribune : https://www.latribune.fr/economie/international/europe-et-choc- migratoire-2011-2020-les-etonnants-chiffres-qui-dejouent-les-prejuges-855921.html (Consulté le 3 avril 2021)
3 La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, mais aussi des instruments régionaux et les statuts du HCR permettent de donner une définition du réfugié : « Les réfugiés se trouvent hors de leur pays d’origine en raison d’une crainte de persécution, de conflit, de violence ou d’autres circonstances qui ont gravement bouleversé l’ordre public et qui, en conséquence, exigent une "protection internationale". » Par contre, Il n’existe pas de définition juridiquement reconnue du terme « migrant ». « Toutefois, selon les Nations Unies, ce terme désigne "toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d’une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer". Cependant, il est courant d’y inclure certaines catégories de migrants de courte durée, tels que les travailleurs agricoles saisonniers qui se déplacent à l’époque des semis ou des récoltes. » Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies : https://refugeesmigrants.un.org/fr/d%C3%A9finitions (Consulté le 26/04/2021).
4 On se souvient des 58 Chinois de Douvres, découverts en juin 2000 morts asphyxiés dans un camion frigorifique qui les transportait depuis la Belgique, et des nombreux naufrages au large de Lampedusa déjà évoqués par les médias à la fin des années 90.
5 Michael Winterbottom, fiche AFCAE de promotion du film In This World.
6 Joseph Danan, « Le drame des migrants : entre pièce documentaire et fiction », colloque Théâtre et exil, organisé par Jonathan Châtel et Pierre Piret, à Louvain-la-Neuve, Belgique.
7 Ibid.
8 Michael Winterbottom, fiche AFCAE de promotion du film In This World.
9 Andrea Grunert, « Introduction : Déconstruction et reconstruction ? », L’écran des frontières, CinémAction n°137, Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2010, p. 15.
10 Entre autres : C’est quoi le problème ?, Cie Waninga, Biennale Traces, 18 novembre 2018, MJC Jean Macé, Lyon : partis du Mali, du Congo, de Côte d’Ivoire, des Comores ou de Guinée, huit jeunes se sont mis en route pour l’Eldorado. Liés par leur rencontre au Collectif jeune de RESF, Réseau Éducation Sans Frontières, ils ont écrit une pièce sur leur parcours ; Sous le Tarmac (correspondances d’aéroport), pièce écrite et mise en scène par Renaud Rocher, à partir de témoignages recueillis dans les aéroports et les centres d’accueil de demandeurs d’asile, Biennale Traces, 23 novembre 2018, salle Paul Garcin, Lyon ; Spectacles du Good Chance Theater, créés avec les migrants vivant dans la « jungle » de Calais, etc. Voir à ce sujet le documentaire réalisé par Avi Mograbi sur le projet mené au centre de détention d’Holot par le metteur en scène Chen Alon et s’appuyant sur les règles du Théâtre de l’Opprimé fixées par Augusto Boal : Entre les frontières, 2017. Voir aussi Passeurs de Reza Serkanian (2017) sur l’aventure théâtrale de jeunes migrants à Châlons.
11 Un pays dans le ciel, d’après un texte d’Aiat Fayez, mise en scène Matthieu Roy, Cie du Veilleur, Palais des Congrès de Parthenay, 17 octobre 2018 ; DÉSOBÉIR, Le monde était dans cet ordre-là quand nous l'avons trouvé, texte de Mathieu Riboulet, conception et mise en scène Anne Monfort, janvier 2018, Le Colombier à Bagnolet ; Ticket, écrit et mis en scène par Jack Souvant, Musée de l’histoire de l’immigration, Paris, 2016 (théâtre documentaire et immersif, joué dans un conteneur) ; etc.
12 Jacques Derrida, Spectres de Marx, Éditions Galilée, Paris, p. 69.
13 Ibid., p. 15.