Regards – Revue des arts du spectacle : "Le cinéma militant dans le monde arabe (des années 1960 à nos jours)" [FR/EN]
Regards – Revue des arts du spectacle
"Le cinéma militant dans le monde arabe (des années 1960 à nos jours)"
PRÉSENTATION
La région du Proche et du Moyen-Orient a été depuis la fin de la Seconde guerre mondiale le théâtre de conflits incessants qui ont nourri et reflété les tensions entre les grandes puissances durant et après la Guerre froide. Le conflit israélo-palestinien est le premier à générer et à concentrer les tensions politiques, idéologiques et sociales liées aux bouleversements de la région, où la caméra-coup de poing s’est substituée à la réalité lénifiante et anesthésiante des films à grand public qui se multipliaient durant la même période dans les cinémas des pays arabes.
Le second conflit est manifeste dans la révolution algérienne qui sert de modèle aux cinématographies arabes à venir. Ainsi La Bataille d’Alger (1966) du cinéaste italien communiste Gillo Pontecorvo s’est fait avec l’appui officiel du FLN au pouvoir. Plus tard, Chronique des années de braise de Mohammad Lakhdar-Hamina remporte la Palme d’Or du festival de Cannes en 1975. Après la défaite des armées arabes dans la guerre des Six jours (5-11 juin 1967), L’OLP crée une Unité Cinéma pour promouvoir la cause palestinienne. Des films sont produits dans différents pays arabes, dont le Liban, ceux notamment de Christian Ghazi, Gary Garabédian, Rida Myassar, Antoine Rémy, Rafic Hajjar...). De même, la guerre civile libanaise (1975-1990) voit naître une nouvelle génération de cinéastes conscients des réalités et des enjeux politiques locaux et régionaux (Maroun Baghdadi, Borhane Alaouié, Jean Chamoun, Jocelyne Saab, Randa Chahal...). Œuvrant dans des cadres fictionnels et documentaires, ces cinéastes oscillent entre un engagement politique marqué à gauche et un constat plus neutre et objectif des faits. De l’autre côté de la Méditerranée, des cinéastes égyptiens (Tawfic Saleh, Youssef Chahine, Yousry Nasrallah...) militent à leur tour en dénonçant le colonialisme et le défaitisme des peuples arabes face à Israël. Leur constat et leurs interrogations trouvent un écho dans les décennies suivantes. De même, les femmes réalisatrices, qu’elles soient palestiniennes, libanaises, syriennes, saoudiennes ou autres, sont au premier plan du cinéma militant dans l’ensemble de la région, faisant face, comme leurs confrères, à la montée des périls et aux convulsions déstabilisatrices.
Qu’en est-il donc du cinéma militant ? Ses objectifs et ses modalités sont-ils les mêmes eu égard aux données politiques et sociales du moment ? Que signifie donc, aujourd’hui le militantisme et l’engagement au cinéma, dans une région qui connait depuis une décennie de multiples mouvements révolutionnaires, qui engagent autant de ferveur que de désillusion, face à la réalité violente et âpre qui met en doute l’espoir de changement ?
AXES
- Le cinéma militant palestinien et son inscription dans le cinéma tiers-mondiste des années 1970 et 1980.
- Les films de la Guerre civile libanaise entre engagement et contestation.
- La guerre d’Algérie : modèle et influence.
- La dénonciation du défaitisme arabe dans le cinéma égyptien.
- Le documentaire comme arme de propagande et de combat.
- Le cinéma de la diaspora palestinienne.
- La représentation de la guerre civile.
- Cinéma et révolution.
PROPOSITIONS
Les chercheurs désireux de soumettre un abstract (en français, anglais ou arabe) sont invités à l’envoyer à l’adresse suivante : regards@usj.edu.lb, avant le lundi 21 juin 2021.
Le message doit comporter :
- Le résumé (abstract) de l’article (approx. 500 mots).
- Les Mots-clés.
- Une notice bio-bibliographique (approx. 100 mots).
Les abstracts seront examinés par le comité de rédaction, et les auteurs recevront une réponse avant le 30 juin 2021.
Comité scientifique
- Hamid Aidouni, PR (Université Abdelmalek Essaadi, Maroc)
- Karl Akiki, MCF (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
- Riccardo Bocco, PR (Graduate Institute of International and Development Studies Genève, IHEID, Suisse)
- Fabien Boully, MCF (Université Paris Nanterre, France)
- André Habib, PR (Université de Montréal, Canada)
- Dalia Mostafa, MCF (University of Manchester, Angleterre)
- José Moure, PR (Université Paris Panthéon Sorbonne – Paris 1, France)
- Jacqueline Nacache, PR (Université de Paris, France)
- Ghada Sayegh, MCF (IESAV, Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
- Kirsten Scheid, Associate PR (American University of Beirut, Liban)
Rédacteur en chef : Joseph Korkmaz, PR (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
Directeur du dossier thématique : Joseph Korkmaz, PR émérite (Université Saint-Joseph de Beyrouth)
[EN]
Militant cinema in the Arab world (from the 1960s to the present day)
PRESENTATION
The Arab region has been, since the end of World War II, the theater of constant conflicts that fueled and reflected the tensions between World’s major powers during and after the Cold War. The Israeli-Palestinian conflict is the first to generate and concentrate the political, ideological, and social tensions linked to the region turmoil, where the camera explores the reality beyond the anesthetic representation of society in Arab mainstream movies.
The second conflict to serve as a model for upcoming Arab cinemas is the Algerian revolution. The Battle of Algiers (1966), directed by the Communist Italian director Gillo Pontecorvo is produced with the official support of the National Liberation Front (FLN), the party in power – later, Chronicles of the Years of Fire directed by Mohammad Lakhdar-Hamina will win in 1975, the Golden Palm at Cannes. After the Arab armies’ defeat in the Six-day war (June 5-11, 1967), the PLO creates a Cinema Unit to promote the Palestinian Cause. Many films are produced in different Arab countries, especially Lebanon (Christian Ghazi, Gary Garabédian, Rida Myassar, Antoine Rémy, Rafic Hajjar...). Also, the Lebanese Civil War (1975-1990) allows a new generation of filmmakers to tackle complex political issues and realities (Maroun Baghdadi, Borhane Alaouié, Jean Chamoun, Jocelyne Saab, Randa Chahal...). Working within the frame of fiction and documentary, the filmmakers oscillate between a clear leftist political action and a neutral and objective observation of historical facts. In Egypt, moviemakers denunciate colonialism and the Arab ‘defeatism’ against Israel. Their questioning of Arab engagement in the regional political and military conflicts will have a persistent echo in the coming decades. Also, Women filmmakers, from the Palestinian territories, Lebanon, Syria, Saudi Arabia, etc., are on the frontline of contemporary militant cinema, questioning with the medium the rise of regional perils and social convulsions.
Therefore, what about militant cinema today? Are its objectives and modalities the same regarding the current political and social realities? What does commitment and activism mean today in a region witnessing during the last decade multiple revolutionary movements, generating as much enthusiasm as disenchantment, and a violent reality that casts a doubt on any hope of change?
AXIS
- Palestinian Militant cinema in the wake of Third-World cinema (1970s-1980s)
- Lebanese Civil War movies between political involvement and social contestation
- Algerian War movies and its influences.
- Egyptian cinema and the denunciation of Arab defeatism.
- Documentary as a weapon.
- The Palestinian diaspora cinema
- Cinema and revolution
SUBMISSIONS
Authors wishing to submit an abstract (in French, English or Arabic) are invited to send it to the following address:
regards@usj.edu.lb. Before Monday June 21st 2021.
Authors should provide the following information:
- An abstract of the article (approx. 500 words).
- Keywords.
- A mini bio-bibliography (approx. 100 words).
The abstracts will be examined by the editorial committee, and the authors will receive an answer before June 30th 2021.
Scientific Committee
- Hamid Aidouni, PR (Université Abdelmalek Essaadi, Maroc)
- Karl Akiki, MCF (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
- Riccardo Bocco, PR (Graduate Institute of International and Development Studies Genève, IHEID, Suisse)
- Fabien Boully, MCF (Université Paris Nanterre, France)
- André Habib, PR (Université de Montréal, Canada)
- Dalia Mostafa, MCF (University of Manchester, Angleterre)
- José Moure, PR (Université Paris Panthéon Sorbonne – Paris 1, France)
- Jacqueline Nacache, PR (Université de Paris, France)
- Ghada Sayegh, MCF (IESAV, Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
- Kirsten Scheid, Associate PR (American University of Beirut, Liban)
Editor-in-chief: Joseph Korkmaz, PR (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)
Edition editor: Joseph Korkmaz, Emeritus PR (Université Saint-Joseph de Beyrouth)