Essai
Nouvelle parution
Y. Érard, Des jeux de langage chez l’enfant. Saussure, Wittgenstein, Cavell et la transmission du langage

Y. Érard, Des jeux de langage chez l’enfant. Saussure, Wittgenstein, Cavell et la transmission du langage

Publié le par Marc Escola

Yves Erard

Des jeux de langage chez l’enfant.
Saussure, Wittgenstein, Cavell et la transmission du langage


BSN Press, Collection "A contrario Campus", 2017

ISBN 978-2-940516-77-3

368 p. — 35.00 CHF | 29.00 €

 

Mes mots résonnent dans ma tête et vibrent comme une corde à l’intérieur d’un piano pour former la mélodie de ma pensée. D’où me viennent-ils ? De quoi sont-ils l’écho ? Sont-ils bien à moi ou suis-je livré à eux? M’appartiennent-ils ou me possèdent-ils comme une voix qui ne serait pas la mienne? Pour comprendre d’où vient la musique, j’aimerais simplement soulever le couvercle et voir la mécanique à l’œuvre: faculté d’abstraction, modèle de catégorisation, représentation mentale, fonction symbolique. Je me penche sur la question, mais l’origine de ma parole reste obscure. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai appris à jouer de mes mots.

Le mystère s’éclaircit quand on filme comment le langage passe d’une génération à l’autre dans l’intimité de nos vies. C’est en effet des adultes que les enfants apprennent le sens de leurs mots. Suivre l’enchaînement des jeux de langage par lesquels notre langue maternelle devient un air connu procure une compréhension de nos mots en donnant à voir les connexions de nos expressions dans leur usage de tous les jours.

Tout bien réfléchi, le livre que vous avez entre les mains s’avère n’être qu’un film. Le point de vue grammatical qu’il adopte n’a pas d’autre ambition que de faire voir l’évidence que nous avons toujours eue sous les yeux.

Yves Erard est docteur en linguistique et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne.

Voir le site de l'éditeur…

 

Sommaire :

Introduction :

Où l’on apprend ce que veut dire « Des jeux de langage chez l’enfant » et que l’intérêt pour le langage ordinaire traverse tout le XXe siècle en transitant par Saussure, Wittgenstein et Cavell.

Chapitre 1 : Voir la même chose

Où l’on apprend que notre savoir peut augmenter sans qu'on en ait plus, mais avec un voir autrement.

Chapitre 2 : L’acquisition du langage

Où il est montré qu’en même temps qu’il apprend des mots, l’enfant apprend ce que sont les mots, ce que c’est qu’un enseignant et un enseigné, ce que c’est que l’autorité et comment y échapper. Où l’on en déduit qu’apprendre à parler ne se réduit pas à apprendre des mots.

Chapitre 3 : L’attention conjointe

Où l’on apprend que l’attention conjointe implique aussi bien d’être attentif que d'être attentionné.

Chapitre 4 : Des mots et des douleurs

Où l’enfant apprend à dire « Aïe! » sans douleur pour éviter d’en souffrir pour de vrai.

Chapitre 5 : Des mots et des couleurs

Où l’enfant apprend à reconnaître les couleurs en leur donnant systématiquement le même nom.

Chapitre 6 : La fonction symbolique

Où l’on apprend que la stabilité de nos représentations et la variabilité de leurs usages sont les conditions de la transmission de notre langage. Donc de la vie du langage.

Chapitre 7 : Grammaire des premiers jeux de langage

Où l’on déplie la carte des premiers jeux de langage de l’enfant et où l’on peut en reconnaître la configuration à la fois complexe et familière.

Chapitre 8 : Recommencer la linguistique

Où la philosophie du langage ordinaire de Wittgenstein et Cavell redonne vie à la linguistique.

Conclusion :

Où l’on peut reconnaître que nos mots sont nos liens. Ils sont nos attaches en même temps que nos chaînes.