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Verlaine, l'art de la prose (revue Verlaine)

Verlaine, l'art de la prose (revue Verlaine)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Adrien Cavallaro)

"Verlaine, l’art de la prose"

Revue Verlaine, n° 21 (2023)

Verlaine a salué, dans la notice qu’il a consacrée à Rimbaud pour ses Poètes maudits, en 1884, « un prosateur étonnant ». Au même moment, c’est Verlaine lui-même qui cultive un art de la prose dont la mesure n’a encore été prise que dans de rares travaux (Solenn Dupas, Poétique du second Verlaine, 2010 ; Arnaud Bernadet, Poétique de Verlaine. « En sourdine, à ma manière », 2014). Le mythe d’un « Pauvre Lelian » sur le déclin poétique après le chant du cygne de Jadis et Naguère, alimenté notamment par Jacques Borel dans les Œuvres poétiques complètes et les Œuvres en prose complètes de la « Bibliothèque de la Pléiade », reste tenace. Il affecte également la perception de la prose, qu’il tend à marginaliser : l’on ne s’avise pas assez que dans l’œuvre de Verlaine, les années 1880 et 1890 constituent en réalité une période particulièrement féconde d’exploration des possibilités fictionnelles, critiques et poétiques de la prose, à l’âge d’une maturation de la « langue littéraire » (Gilles Philippe et Julien Piat). 

Le n° 21 de la Revue Verlaine consacrera à cet art de la prose un important dossier, qui voudrait à la fois mettre à l’honneur des textes méconnus, et situer plus finement le poète parmi les phares d’une modernité poétique où sa place demeure mal assurée. Parmi ces œuvres méconnues, Louise Leclercq (1886), Les Mémoires d’un veuf (1886) ou encore les textes de souvenirs comme Mes hôpitaux (1891), Mes prisons (1893) ou Confessions (1895) pourraient faire l’objet d’approches ciblées. L’originalité de l’œuvre critique, jusque dans des textes que l’on pourrait croire explorés (comme Les Poètes maudits) reste encore largement à mettre en avant. 

Le dossier se veut ouvert à toutes les approches qui donneront de la prose verlainienne une vue d’ensemble. Ces approches pourront être génériques (convient-il de séparer des domaines de la prose chez Verlaine, comme le fait Jacques Borel ?), stylistiques, historiques (les contributions critiques de Verlaine pour la série des Hommes d’aujourd’hui, par exemple, disent beaucoup de la vie littéraire fin de siècle), comparées (qu’en est-il des pratiques du prosateur parmi celles de ses pairs ?) ou encore concerner la réception de textes fameux (les études des Poètes maudits).

Les propositions, d’une longueur de 2000 signes maximum (espaces comprises), sont à faire parvenir avant le 31 octobre 2022 aux adresses suivantes : adrien.cavallaro@univ-grenoble-alpes.fr ; bertrand.degott@univ-fcomte.fr ; solenn.dupas@univ-rennes2.fr.

Les articles, d’une longueur de 25 000 à 40 000 signes, seront à remettre avant le 31 mai 2023.