VIVRE(S). Malaise dans la culture alimentaire
Valentine Husson
Les contemporains favoris
18 euros
ISBN : n° 978-2-909140-353
PRÉSENTATION
Mange-t-on pour vivre ou vit-on pour manger ?
La question est peut-être mal posée. Car ce qu’il faudrait affirmer : c’est que le vivant mange la vie à pleines dents, et que vivre n’est qu’une métonymie de « vivres ». Voilà l’hypothèse de cet essai. La vie doit dès lors être pensée à partir d’un certain régime d’alimentation. Traduire Freud, pour aujourd’hui, c’est sans doute soutenir que le malaise dans notre culture est désormais alimentaire. Dégoût pour la vie, manque d’appétit pour elle, quand le vivant a en assez « soupé » et trinqué, il lui faut retrouver le goût de vivre.
Comment réalimenter la vie ? Comment la vitaminer ? Comment, encore, lui donner envie de vivre, alors même que tout concourt à l’en dégoûter (terrorisme, catastrophes écologiques, famine, dépressions en tous genres) ? Cela engage l’écologie, et l’économie libidinale. Une diét-éthique reste donc à penser. Car vivre ne se peut sans quelque envie de vivre(s). Voilà pourquoi le vivant n’est que ce qu’il mange. Ce livre essaye d’interroger l’histoire de la philosophie, de Platon jusqu’à Levinas, afin de nourrir notre appétit et notre soif de vivre(s), et de nous libérer de l’ascétisme morbide, dont le nom le plus récent fut : Heidegger.
Valentin Husson est professeur et docteur en philosophie, chargé de cours à l'Université de Strasbourg, co-fondateur de la revue « Le Verbier ».
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
I. De la con-vivialité : vivre-avec le deuil – revigorant
– « Qu'on vive ! » : le goût simple de la vie
– Digérer l'autre : le deuil
II. Diét-éthique du « bien-vivre » : le Bien pour l'autre, Le Bien de l'autre
– « Sans moi » : l'éthique ou le goût des autres
– « A tes souhaits » : donner envie à l'Autre de mordre la vie sans moi
III. Soi m'aime comme un autre
– Le self-service du Soi
– La restauration de l'amour de soi
– L’écologie du contentement et de la satiété : avoir bon appétit
IV. L'innatalité de la vie
– L'ivresse ou la jeunesse éternelle hors d'âge
– L'innatalité de la vie : la mé-co-naissance du nourrisson
– Derrida : la condamnation à vie ou la mort subi(t)e
– L’envie comme indéconstructible
V. L'en-vie de revivre, enfin
– La régénération du vivant : « il va y avoir du spore ! »
– Retrouver le goût – de la vie
– La tentation de la vie : une vie tentée de vivre – « la vie de la vie »
– Plus-d'envie : force de vivre et force de travail