Référence bibliographique : Mélanges francophones : "Une écriture… l’absente de toute lecture ?" , Galaţi University Press, 2013. EAN13 : ISSN18438539.
Mélanges francophones : Une écriture… l’absente de toute lecture ?
Galaţi University Press, 2013.
ISSN : 18438539.
Édition établie sous la direction de Anca Călin et Alain Milon et publiée sous l’égide du Centre de recherche Théorie et Pratique du Discours et du Département de Langue et Littérature Françaises de la Faculté des Lettres, Université Dunărea de Jos de Galaţi.
Présentation :
Une écriture… l’absente de toute lecture ; une fleur… l’absente de tout bouquet ; une femme… l’absente de toute chair. Qu’il s’agisse de Mallarmé ou de Blanchot le problème reste le même. Aucun mot pour exprimer la senteur du parfum, aucune image pour rendre compte du plaisir, aucune phrase pour saisir l’informulé dans le connu du mot, aucune écriture possible sinon celle que la lecture réalise. Pas d’écriture sans lecture, parce qu’elle ne se réalise que dans une lecture antérieure. L’écriture est autant absence que lieu d’absence ; c’est l’injonction que nous adresse Blanchot dans Le Livre à venir.
L’écriture est en situation d’équilibre instable. D’apparence, elle semble se suffire à elle-même, mais quand on l’explore on se rend vite compte qu’elle est prise dans le piège de la lecture. Lire pour que le livre s’écrive finalement. Pas d’écriture sans réécriture, pas d’écriture sans lecture, mais surtout une lecture sans écriture même si la formule peut paraître absurde puisque l’on imagine mal comment lire un texte qui n’aurait pas été auparavant écrit. L’écriture serait apparemment là avant d’être lue, mais apparemment seulement. Nous verrons en fait qu’elle existe réellement à partir du moment où elle se trouve prise dans un processus que la lecture modulera. Quant à la nature de ce processus, nous nous attarderons plus particulièrement sur la question de savoir si l’antériorité chronologique de l’écriture sur la lecture justifie la moindre antériorité ontologique. Si effectivement, un texte doit être écrit pour être lu, ne faut-il pas qu’il soit pris, pour être écrit, dans un plan de lecture immanent ?
Notre intention dans cet ouvrage est d’interroger le couple lecture-écriture à partir de dispositifs philosophiques et littéraires complémentaires.
Sommaire
Éditorial, Alina Ganea et Anca Gâţă
Situations, Anca Călin et Alain Milon
Première Partie : L’écriture impossible
L’expérience-limite : le discontinu de l’écriture, Alain Milon
La chorégraphie du langage littéraire : autour de Blanchot, Anca Călin
Une expérience du fragmentaire : Celan – Blanchot, Thibaut Chaix-Bryan
Deuxième Partie : Lecture immanente
Glane et banalité. Le devenir imperceptible de la citation, Luís Lima
Pour une éthique de la réception. Notes anthropologiques sur l’ambivalence et la lecture littéraire, Arvi Sepp
Lecture et valorisation herméneutique, Petronela-Gabriela Ţebrean
Ombres et lumières de la lecture : sur Roland Barthes, Willy Paillé
Troisième Partie : Exercices de ré-écriture
De la lecture à l’écriture : Rabelais à « plus hault sens », Julien Lebreton
Le lecteur trompé : la composition piégée du Moyse sauvé des eaux, Lionel Philipps
André Gide : du cahier des lectures à l’écrivain néophyte, Maja Vukusic Zorica
Vice-versa de la lecture et de l’écriture : pratiques oulipiennes, Coraline Soulier
Lectures mode d’emploi : théories de la lecture et La Vie mode d’emploi de Perec, Mariano D’Ambrosio
La lecture de l’image classique chez Quignard, Bonnefoy et Butor, Saadia Yahia Khabou
Bibliographie thématique orientative
Résumés des articles
Présentation des auteurs