Université Sciences Humaines et Sociales Charles-de-Gaulle/Lille 3
Avenue du pont de bois B.P. 60149 59653 Villeneuve d’Ascq Cedex Campus de Villeneuve d’Ascq - Bât. F (Maison de la Recherche)
29 et 30 janvier 2013
XVIIIe Rencontre du Réseau thématique international des Universités de Cracovie, Lille, Mulhouse et Wrocław
La traduction comme moyen de communication interculturelle
IIIe année du Séminaire transfrontalier de l’Ecole Doctorale spécialité « Etudes européennes » Traduction et dialogue des cultures
Sur le thème « Traduction et Rupture »
La « Rupture » est une « Interruption qui affecte brutalement dans sa continuité la permanence d'un phénomène, de situations, d'événements, de modes de pensée inscrits dans la durée. Coupure brutale entre deux situations, deux états de fait, l'un(e) passé(e), l'autre actuel(le) », nous informent les dictionnaires. Elle peut être le signe d’un état passager et l’on parlera de « crise » ou celui d’une évolution radicale. Dans l’un et l’autre cas, l’écriture s’en trouvera affectée et, plus souvent encore, y aura sa participation puisqu’à l’instant de rupture se situe ce que Walter Benjamin appelle le Bruchstück, sorte de fragment, de passage apte à déployer les tensions qui sont en lui. La parole traduite, venue d’ailleurs, s’y inscrit volontiers comme vecteur d’action.
Les travaux de la XVIIIe rencontre du Réseau thématique international « La traduction comme moyen de communication interculturelle » s’intéresseront aux divers axes de croisement entre la rupture et la traduction. Il pourra être question des ruptures dans l’approche théorique de la traduction et dans la pratique traductive dont Michel Ballard fait remonter l’une des plus anciennes à Du Bellay : « son manifeste, écrit-il, marque une étape dans l’attitude des hommes de lettres vis-à-vis de la traduction et s’opère une sorte de rupture de la réflexion ».
Il serait également intéressant d’étudier la portée réelle de l’influence des traductions dans les moments de rupture. Celle-ci peut s’exercer sur la mise en mots. Ainsi Mieczysław Klimowicz affirme-t-il que la publication française du livre de Stanisław Leszczyński, La voix libre du citoyen, ou observations sur le gouvernement de Pologne, permit, dès 1749, d’introduire dans la langue française une phraséologie républicaine qui trouva toute son application au moment de la révolution française.
Par ailleurs, une traduction peut-elle infléchir le cours de l’histoire ? En 1934, Adolf Hitler poursuivit en justice les Nouvelles Editions latines pour la publication de la traduction française de Mein Kampf. Il voulait des versions traduites de son livre, mais expurgées en fonction du peuple par lequel celui-ci allait être lu.
A cette sorte de manipulation « sourcière », correspondent des interprétations « ciblistes ». Il est aisé de rappeler ici la parution du Silence de la mer en traduction aux Etats-Unis en 1943. Un « ‘booklet’ fait d’un mélange d’infériorité et d’arrogance », écrivait Boyle dans The Times tandis qu’Ilya Ehrenbourg, écrivain russe et intellectuel soviétique, affirmait que le roman de Vercors n’avait pu paraître qu’avec l’autorisation de l’ambassadeur d’Allemagne, Otto Abetz. En revanche, un autre journaliste américain écrivit en 1945, à propos de cet ouvrage de résistance paru aux Editions de Minuit clandestines, « qu’il s’agissait du seul livre fiable sur les Allemands qu’il ait vu publier durant cette guerre ». Très loin du simple débat littéraire, l’enjeu n’était-il pas de savoir qui prendrait le pouvoir en France à la victoire et donc quelle était l’image accordée à la Résistance d’un peuple qui se voulait souverain ? Dans les pays satellisés par l’URSS après Yalta faudrait-il envisager les traductions des grands auteurs des Lumières, à l’époque stalinienne, comme une tentative de légitimation du marxisme historique ?
Que traduit-on ou ne traduit-on pas, comment traduit-on et comment lit-on aux temps de rupture ? Enfin, l’idée d’une neutralité du texte traduit est-elle envisageable ?
Coordination pour le Réseau thématique : Maryla Laurent /marylalaurent@gmail.com/
Coordination pour le Séminaire doctoral : Olinda Kleiman et Maryla Laurent
Assistance technique pour CECILLE : Jean-François Delcroix
Assistance technique pour l’Ecole Doctorale : Virginie Vasseur-Rasson tél.03 20 41 68 48
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Mardi 29 janvier 2013 Maison de la Recherche salle des Colloques
9 heures
Accueil et ouverture par Madame Fabienne BLAISE, Présidente de l’Université
9 heures 30 Sous la présidence de Madame le Professeur Olinda KLEIMAN
Peter SCHNYDER
Professeur responsable du Réseau à l’Université de Haute Alsace, ILLE EA4363
Comment traduire la Bible ? Les traductions françaises entre continuité et rupture
10 heures 15
Elżbieta SkibiŃska
Professeur responsable du Réseau à l’Université de Wrocław
Traduire aux temps de ruptures : la collection Pavillons/Domaine de l’Est (Robert Laffont, 1981-2002) et son rôle de médiation entre l’Est et l’Ouest de l’Europe
11 heures
Jerzy BRZOZOWSKI
Professeur responsable du Réseau à l’Université Jagellonne de Cracovie
La traduction clandestine en République Populaire de Pologne : le cas Orwell
11 heures 45
Maryla LAURENT
Professeur responsable du Réseau à l’Université de Lille3, CECILLE EA 4074
La traduction en Pologne à l’époque stalinienne (1949-1954) telle que présentée dans les sténogrammes des « Organisations de base du travail »
12 heures 30 DEJEUNER
14 heures Sous la présidence de Monsieur le Professeur Fabrice ANTOINE
Josef FULKA Université Charles de Prague
Les traductions tchèques de Claude Lévi-Strauss et Roland Barthes avant et après 1989.
14 heures 45
Ziva AVRAN Université Lille 3, CECILLE EA 4074
Beckett, En attendant Godot – L’hébreu et l’arabe dans « No man’s land »
15 heures 30
Monika SALMON-SIAMA Université Lille 3, CECILLE EA 4074
Comment rompre avec la peur ? La traduction polonaise du Malleus Maleficarum de H. Institoris et J. Sprenger (1487) par Stanisław Ząbkowic en 1614
16 heures 15 Pause café
16 heures 30
Maria PAPADIMA Université d’Athènes
Le nom propre en traduction: rupture de forme, rupture de sens, rupture de règles
17 heures 15
Enrico MONTI Université de Bologne, ILLE EA4363
La vulgarisation de la traduction : entre rupture avec la tradition et ouverture au public
18H
Ronald JENN Université Lille 3, CECILLE EA 4074
« Avant Babel ». La pseudo-traduction où comment réparer la chute
Mercredi 30 janvier 2013 Maison de la Recherche salle des Colloques
Deuxième journée de la 18e rencontre du Réseau thématique
9 heures Sous la présidence de Monsieur le Professeur Jerzy BRZOZOWSKI
9 heures 30
Jan CHOROSZY
Université de Wrocław
Le Psalterum tempore belli (1640) de J. Merlo et ses traductions en polonais et en français aux tournants de l’histoire
10 heures 15
Justyna ŁUKASZEWICZ
Université de Wrocław
Continuation et rupture dans le domaine de la traduction théâtrale vers le polonais après 1795
11 heures 45
Joanna GÓRNIKIEWICZ
Université Jagellonne de Cracovie
Les premières traductions polonaises de A la recherche du temps perdu : convient-il de parler de rupture ou de fidélité à l’esprit proustien ?
12 heures 15
Alfred STRASSER
Université Lille 3, CECILLE EA 4074
Les traductions en français de Mein Kampf
13 heures DEJEUNER
14 heures Sous la présidence de Madame Tatiana MILLARESSI (MCF)
Marzena CHROBAK
Université Jagellonne de Cracovie
La traduction littéraire en Pologne sous l’occupation nazie, 1939-1945
14 heures 45
Marcin CIEŃSKI
Université de Wrocław
L’année 1989 : y a-t-il eu rupture sur le marché polonais de la traduction ?
15 heures 30
Tatiana MUSINOVA Université de Haute Alsace, ILLE EA4363
Autour de Céline : traduction de Céline en russe.
16 heures 15 Pause café
16 heures 30
Natalia Paprocka
Université de Wrocław
Le changement du traitement des noms propres dans la traduction polonaise de la littérature de jeunesse marque-t-il une rupture ou une évolution ?
17 heures 15
Spiros MACRIS Université Lille 3, CECILLE EA 4074
Le périmètre du traducteur, et au-delà.
18 heures salle des Colloques SEANCE PLENIERE
Maryla LAURENT : Conclusion de la XVIIIe Rencontre du Réseau thématique international des Universités de Cracovie, Lille, Mulhouse et Wrocław La traduction comme moyen de communication interculturelle et de la 1e session de la IIIe année du Séminaire transfrontalier de l’Ecole Doctorale spécialité « Etudes européennes » Traduction et dialogue des cultures
Mercredi 30 janvier 2013 Maison de la Recherche salle …
Deuxième journée de la 18e rencontre du Réseau thématique