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Suspendre le temps, continuer l’espace (Sorbonne nouvelle) REPORTE AUX 4 & 5 JUIN 2020

Suspendre le temps, continuer l’espace (Sorbonne nouvelle) REPORTE AUX 4 & 5 JUIN 2020

Publié le par Université de Lausanne

Suspendre le temps, continuer l’espace

Colloque international organisé à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

En partenariat avec Duke University

19 - 20 décembre 2019 Reporté aux 4 & 5 juin 2020

Organisation :

Nathalie Kremer (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

et Susanna Caviglia (Duke University)

avec le soutien de l'équipe FIRL

Maison de la Recherche - 4 rue des Irlandais - 75005 PARIS

Salle Athéna
 

La séparation des arts opérée par Lessing en 1766 a durablement cantonné l’art littéraire dans l’idée d’un temps séquentiel et l’art plastique dans un temps arrêté. Est-on jamais revenu de cette antithèse aussi puissante que retorse comme l’a formulé Lessing il y a 250 ans? Ce colloque voudrait revisiter l’opposition entre espace et temps en explorant l’idée que l’œuvre littéraire peut être conçue comme un temps suspendu autant que le tableau comme un espace continué. Une telle conception du littéraire et du plastique vise donc à proposer un nouvel ordre de rapport entre les deux formes d’art, non pas dans le but d’en revenir à un ut pictural poesisprônant la parenté entre les arts mais dans un refus de cantonner l’un et l’autre dans une logique excluante, et d’interroger jusqu’aux effets d’interférences entre les arts verbal et pictural.

L’appréhension du plastique par le temps et du littéraire par l’espace suspensif, peut concerner tant les considérations sur la création de l’œuvre que sur sa réception. Du côté de la création artistique, on constate en effet que l’équilibre interne de l’œuvre plastique est souvent analysée en termes de mouvements ou successions d’instants donnés à lire dans une seule image, tandis que du côté de l’œuvre littéraire, on trouvera une pléthore d’exemples de « non-avancées » de récits littéraires, alors que ceux-ci sont pourtant théorisés jusqu’à aujourd’hui en termes de « progression » d’une intrigue « vers » un dénouement : en fonction d’un temps séquentiel donc.

De même, du côté de la réception critique des œuvres, plusieurs théoriciens de l’image se plaisent à souligner le temps du regard dans l’appréhension de l’œuvre picturale, dont le jugement n’est jamais celui du clin d’œil instantané mais incite à la posture méditative et inscrit l’expérience esthétique dans une continuité temporelle. Du côté de la littérature, très souvent un roman suscite auprès du lecteur un effet d’émotion tel que le souvenir de l’œuvre restera statique dans sa mémoire, survivant sous forme d’une image unifiée – et non comme une séquence décuplée. Images littéraire et picturale se retrouveraient alors dans les sillons émotifs et cognitifs que laisse l’œuvre derrière elle, une fois le tableau quitté et le livre refermé.

PROGRAMME

Résumés des contributions…

Jeudi 19 décembre 

14h : Accueil avec rafraîchissements 
14h30 : Introduction par Nathalie Kremer et Susanna Caviglia

1e séance : Puissances et limites de l’ekphrasis

Présidente de séance : Nathalie Dauvois (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

15h : Hérica Valladares (University of North Carolina at Chapel Hill) : How to Paint an Ekphrasis: Titian’s The Worship of Venus and the Limits of Descriptio 

15h25 : Roberto Romagnino (Sorbonne Université) : La description d’actions dans le roman de l’âge baroque : unité et éclatement d’une image saisissante

15h50 : Discussion

2e séance : Reconfigurer le rapport temps-espace

Président de séance : Herman Parret (KU Leuven)

16h05 : Nicolas-Xavier Ferrand (Université de Bourgogne) : À l’aube du XXe siècle : un trouble dans le naturalisme, un tournant anthropologique ?

16h30 : Giacomo Fuk (EHESS) : Dissolution de la forme et appropriation de l’espace dans le symbolisme

16h55 : Discussion et pause

3e séance : L’histoire au présent

Président de séance : Marc Hersant (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

17h30 : Adrien Paschoud (Université de Bâle) : L’Essai sur les règnes de Claude et de Néron de Diderot : présentifier l’histoire

17h55 : Adrien Chassain (École Normale Supérieure de Lyon) : Le projet comme temps espacé : autour de deux prospectus historiographiques du xvie et du xxie siècles (Lancelot Voisin de La Popelinière, Philippe Artières)

18h20 : Discussion

18h45 : Fin de la première journée

 

Vendredi 20 décembre

4e séance : Défis de la représentation

Présidente de séance : Marie-Pauline Martin (Musée de la Musique de Paris)

9h : Jan Blanc (Université de Genève) : Stilleven, ou le temps des choses dans la peinture néerlandaise du xviie siècle

9h25 : Étienne Jollet (Université Panthéon Sorbonne – Paris 1) : Le fond comme suspens : le cas de Tiepolo

9h50 : Stéphane Lojkine (Université d’Aix-Marseille) : Turbantibus aequora ventis : gestions de la tempête de Lucrèce à Alan Kurdi

10h15 : Discussion et pause

5e séance : Lire le visible

Présidente de séance : Susanna Caviglia (Duke University)

11h : Maud Pérez-Simon (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 / Institut Universitaire de France) : Spatialisation des mots et des images sur les plafonds peints du Moyen Âge

11h25 : Marta Battisti (Université Grenoble Alpes) : Temps et espaces de l’Écriture. Les figures de l’inspiration divine dans les décors italiens du XVe et XVIe siècles

11h50 : Ralph Dekoninck (Université Catholique de Louvain) : Le Kairos du martyre et de l’image au premier âge moderne

12h15 : Discussion

6e séance : Plasticités narratives

Présidente de séance : Nathalie Kremer (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

14h30 : Agnès Guiderdoni (Université Catholique de Louvain) : Épaisseur et étendue de l’image : exégèse visuelle dans la littérature emblématique (XVIe – XVIIe siècle)

14h55 : Ingrid Bonnal (EHESS / Université Panthéon Sorbonne – Paris 1) : Loth et ses fillesd’Orazio Gentileschi : contiguïté et continuité. Réflexions sur l’articulation de la surface historiée et du hors champ désigné

15h20 : Raphaël Baroni (Université de Lausanne) : Projeter le récit dans l’espace du support : le temps graphique de la bande dessinée

16h05 : Discussion

16h30 : Conclusions

16h45 : Fin du colloque

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Résumés des contributions…