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Small Stories. Un nouveau paradigme pour la recherche sur le récit

Small Stories. Un nouveau paradigme pour la recherche sur le récit

Publié le par Marc Escola (Source : Sylvie Patron)

Argumentaire/Appel à contributions – juin 2018

 

SMALL STORIES

Un nouveau paradigme pour les recherches sur le récit

Ouvrage coordonné par Sylvie Patron

Paris, Hermann, coll. « Cahier Textuel », parution 2019

 

Le concept de small stories (« petites histoires », « petits récits », « micro-récits ») a été introduit dans la discussion scientifique par Michael Bamberg et Alexandra Georgakopoulou[1]. Il désigne « un ensemble d’activités narratives sous-représentées, comme les récits d’événements en cours, d’événements futurs et hypothétiques, d’événements partagés (connus), mais aussi les allusions à des récits, les récits différés ou encore les refus de raconter »[2]. Ces activités narratives sont sous-représentées ou ne sont pas considérées comme des récits dans l’analyse narrative traditionnelle, héritée des travaux de William Labov. Le but de la small stories research est de déplacer l’attention, auparavant centrée sur les récits de soi, récits longs, pris en charge par un narrateur unique, consacrés à des événements passés non partagés, vers les récits courts et fragmentés que l’on trouve dans les environnements interactionnels de tous les jours, et particulièrement sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.). Les small stories se distinguent des big stories par leur contenu, peu développé et en apparence anodin, mais aussi par leur structure : elles ne remplissent pas toujours les critères textuels identifiés pour le récit, peuvent porter, non sur des événements passés, mais sur des événements en cours ou situés dans un futur proche, contiennent généralement une action ou une « complication » minimales, sont co-construites par les participants.

Récits-en-interaction, small stories, types de small stories

Les small stories avaient d’abord été appelées narratives-in-interaction[3]. Cependant, le terme restait trop descriptif ; en particulier, il ne permettait pas de faire apparaître et de dénoncer les biais de l’analyse narrative traditionnelle. « Le terme small stories a donc été choisi en fin de compte pour rendre cette déclaration polémique plus percutante : si les “big stories” avaient fait l’objet d’analyses détaillées, le moment était venu d’examiner les histoires négligées qui, d’une certaine manière, se trouvaient être aussi des petites histoires, littéralement parlant »[4]. Par small stories, il faut donc entendre à la fois des récits courts (sens littéral de « petits ») et des récits « contre », antagoniques (sens de « petits » par opposition aux « grands récits »).

L’ouvrage majeur de la small stories research est Small Stories, Interaction and Identities d’Alexandra Georgakopoulou (2007), qui fait suite à plusieurs articles et communications de colloques sur le sujet. Ses objectifs essentiels, définis dans l’introduction, consistent à : recenser les caractéristiques interactionnelles des small stories, en soulignant leurs relations avec des espaces sociaux déterminés ; proposer un ensemble d’outils appropriés à l’analyse des small stories ; enfin, démontrer l’intérêt des small stories pour l’étude de la construction de l’identité. L’étude s’appuie sur un corpus de conversations et d’e-mails échangés par un groupe d’adolescents dans une petite ville du sud de la Grèce (transcrits en grec et suivis de leur traduction en anglais). Après un premier chapitre présentant le cadre conceptuel de l’analyse, le deuxième identifie différents types de small stories, allant des « histoires à raconter » (stories to be told) aux « histoires partagées » (shared stories), en passant par les « nouvelles » ou « dernières nouvelles » (breaking news) et les « projections » (projections). « Nouvelles » et « projections » sont extrêmement fréquentes dans les conversations ; pourtant, elles ont été marginalisées dans l’analyse narrative, du fait de leur caractère non prototypique. L’analyse du corpus met en relief deux caractéristiques principales des small stories : les événements qu’elles racontent ont une sorte d’immédiateté, qu’il s’agisse d’événements situés dans un futur proche (« projections »), d’événements très récents ou d’événements en cours (« nouvelles », « histoires à raconter ») ; elles sont co-construites par les participants et font le lien entre leurs interactions antérieures et futures.

La remise en cause du modèle des big stories

Georgakopoulou reconnaît l’importance des travaux de William Labov[5] pour la légitimation de l’étude du récit vernaculaire. Ces travaux ont notamment montré qu’il y avait une structure et une systématicité dans le récit des gens ordinaires, comparables à celles qu’on s’attend à trouver dans les formes artistiques de récit (« résumé », « orientation », « complication », « évaluation », « résolution », « coda »). Cependant, comme le montre l’ouvrage de Georgakopoulou, les récits sur lesquels Labov a basé son modèle ne sont pas du tout représentatifs de la norme dans les échanges conversationnels ordinaires (rappelons qu’il s’agit de récits sollicités dans le cadre d’entretiens de recherche). Georgakopoulou insiste au contraire sur la diversité et la non-systématicité des récits dans les contextes conversationnels réels.

Georgakopoulou souligne le poids de l’héritage de Labov dans trois domaines cruciaux : la conception du rôle des participants (elle évoque « un schéma dyadique limitatif impliquant un raconteur unique […] et un auditeur/public attentif »[6]) ; le modèle d’expérience du narrateur, déterminé par la priorité accordée aux récits d’expérience personnelle d’événements passés non partagés ; enfin, la conception du récit « comme une unité finie et détachable (à la fois de son contexte immédiat et plus large), possédant un début, un milieu et une fin »[7]. La reconceptualisation qu’elle propose met l’accent, symétriquement, sur la co-construction des récits par les participants, le partage de l’expérience racontée, une conception pluralisée et dialogisée de la notion de récit, centrée sur l’interrelation entre les récits et les autres ressources partagées par les participants. Plusieurs passages de l’ouvrage, repris et développés dans un article ultérieur spécifiquement consacré aux « nouvelles »[8], reviennent également sur la notion de « racontabilité » (tellability), envisagée à la lumière de l’étude des small stories.

Les small stories en tant que sites pour la construction de l’identité

Les travaux de Bamberg et de Georgakopoulou ont contribué à montrer que l’analyse d’un ensemble d’interactions en tant que small stories pouvait révéler des aspects de la construction de l’identité qui autrement seraient passés inaperçus. Georgakopoulou formule explicitement dans la conclusion de son ouvrage qu’« une bonne part de la validité de l’analyse des small stories pour la recherche sur l’identité réside dans la façon dont cette approche nous fait voir [littéralement, nous ouvre] et nous incite à examiner les incohérences, les contradictions, les moments de trouble, de rupture et de tension, et la navigation permanente des raconteurs entre différentes versions de soi dans des contextes locaux » [9].

Georgakopoulou analyse en détail les différents rôles impliqués dans la narration des small stories : rôles que les participants adoptent au cours du déroulement de l’histoire (« initiation », « contribution à la progression de l’intrigue », « évaluation ») ; rôles associés au type d’action accompli par une contribution relativement à la précédente (« ratification » ou au contraire « délégitimation »), ou encore aux choix linguistiques et aux procédés utilisés. Elle émet l’hypothèse de l’existence d’identités situationnelles qui reflètent des identités sociales plus larges. Ces constructions sont elles-mêmes dialogiques et relationnelles, dans la mesure où la construction sociale du « je » est intrinsèquement liée à celle du « nous ».

Dans plusieurs articles ultérieurs[10], Georgakopoulou désigne par « positionnement narratif » (narrative stancetaking) le moment où le locuteur mobilise, plus ou moins consciemment, des moyens communicatifs plus ou moins conventionnalisés pour signaler que l’activité qui va suivre, l’activité en cours ou l’activité dénotée, alludée, différée, etc. appartiennent à la catégorie « récit ». Le locuteur assume ainsi une identité discursive spécifique qui est celle du « raconteur d’histoires » (storyteller). Ces articles s’emploient notamment à comparer les modalités du positionnement narratif dans les conversations face à face et sur les réseaux sociaux.

Les articles rassemblés dans cet ouvrage

L’objectif de cet ouvrage est double. Il s’agit, d’une part, de présenter au public français les principaux développements de la small stories research. À cette fin, nous avons demandé aux fondateurs, Michael Bamberg et Alexandra Georgakopoulou, de faire le bilan de plus de dix années de recherche et de collaboration scientifique. Leurs contributions seront traduites en français pour la première fois. Il s’agit d’autre part, d’encourager la collaboration entre les chercheurs français et anglo-saxons, de même qu’entre les chercheurs de différentes disciplines, en poursuivant le mouvement de diversification et d’ouverture de la small stories research vers d’autres champs d’application et d’autres disciplines. Les chercheurs sollicités sont anglais ou américains (Ruth E. Page, Brian Schiff, Joanna Thornborrow), ou français (Heike Baldauf-Quilliatre), et ont déjà apporté leur contribution au développement de la small stories research dans leur propre champ disciplinaire[11]. D’autres au contraire ont accepté de se saisir du concept de small stories pour la première fois, à l’occasion de cet ouvrage.

Pour compléter ce sommaire prévisionnel, nous sollicitons des propositions d’articles qui envisagent les small stories :

  • sous l’angle de leurs caractéristiques textuelles et interactionnelles ;
  • sous l’angle de leurs contextes d’apparition et de leurs liens avec les pratiques sociales ;
  • sous l’angle des outils analytiques appropriés pour en rendre compte ;
  • en tant qu’alternative à l’analyse narrative héritée de Labov ou à d’autres types d’analyses narratives ;
  • en tant que sites pour l’étude de la construction de l’identité (liste non exhaustive).

Comme Bamberg et Georgakopoulou l’écrivaient en 2008, « nous pensons qu’il y a encore beaucoup à faire pour documenter les formes et les contextes de ces “autres” histoires atypiques, les outils analytiques appropriés pour elles, enfin l’ensemble des corrélations qu’elles entretiennent avec la recherche sur le récit et l’identité, qui est actuellement une préoccupation centrale de l’étude du récit dans un large éventail de disciplines en sciences sociales »[12].

L’ouvrage sera marqué du sceau de la pluridisciplinarité. Il réunira des contributions de chercheurs venus d’horizons différents : non seulement du « large éventail de disciplines en sciences sociales » évoqué par Bamberg et Georgakopoulou (sociolinguistique, sociologie, psychologie, anthropologie sociale, sciences de la communication et des médias…), mais également de l’histoire, de la philosophie, des études littéraires, des arts…

 

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions (3 000 signes maximum) : 1er octobre 2018

Date de notification des réponses : 1er novembre 2018

Date limite de remise des textes (articles inédits de 30 000 à 50 000 signes, à préciser en fonction du nombre de propositions reçues) : 1er mai 2019

Date de parution : 2019

Les propositions de contributions doivent comporter le nom de l’auteur, son affiliation professionnelle et son courriel. Elles doivent être envoyées, avec la mention « Small Stories » en objet du message, à sylvie.patron@orange.fr

 

Références

Baldauf-Quilliatre, Heike (2012), « The Construction of Community via Answering Machine : The Case of the French Radio Broadcast Là-bas, si j’y suis », in Ruth Ayass et Cornelia Gerhardt, éds, The Appropriation of Media in Everyday Life, Amsterdam et Philadelphie, John Benjamin, p. 131-159.

— (2013a), « La construction de communauté via répondeur : Witnessing comme pratique créatrice d’une identité commune », Bulletin suisse de linguistique appliquée (VALS-ASLA), p. 77-88.

—   (2013b), « L’émotionalité au service de l’argumentation sur le répondeur de Là-bas, si j’y suis », Le discours et la langue. Revue de linguistique française et d’analyse du discours, n° 8, « Les émotions argumentées dans les médias », p. 73-93.

— (2017), « Souvenirs, souvenirs. Souvenirs d’enfance, souvenirs de la RDA », in Emmanuelle Aurenche-Beau, Marcel Boldorf et Ralf Zschachlitz, éds, RDA : Culture – critique – crise : nouveaux regards sur l’Allemagne de l’Est, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, p. 213-222.

Baldauf, Heike, Develotte, Christine, et Ollagnier-Beldame, Magali (2017), « The Effects of Social Media on the Dynamics of Identity : Discourse, Interaction and Digital Traces », in Heike BAldauf, Christine Develotte et Magali Ollagnier-Beldame, éds, Apprentissage des langues et systèmes d'information et de communication (ALSIC), vol. 20, n° 1, « Identity Construction in Social Media », en ligne : http://journals.openedition.org/alsic/3004.

Bamberg, Michael (2004), « Talk, Small stories, and Adolescent Identities », Human Development, n° 47, p. 366-369.

—   (2006), « Stories : Big or Small : Why Do We Care ? », Narrative Inquiry, vol. 16, n° 1, p. 139-147, rééd. in Michael Bamberg, éd., Narrative–State of the Art, Amsterdam et Philadelphie, John Benjamins Publishing Company, 2007, p. 165-174.

Bamberg, Michael, et Georgakopoulou, Alexandra (2008), « Small Stories as a New Perspective in Narrative and Identity Analysis », Text and Talk, vol. 28, n° 3, p. 377-396.

Georgakopoulou, Alexandra (2005), « Same Old Story ? On the Interactional Dynamics of Shared Narratives », in Uta M. Quasthoff et Tabea Becker, éds, Narrative Interaction, Amsterdam, John Benjamins, p. 223-241.

—  (2006a), « The Other Side of the Story : Toward a Narrative Analysis of Narratives-in-Interaction », Discourse Studies, vol. 8, n° 2, p. 325-257.

—  (2006b), « Thinking Big with Small Stories in Narrative and Identity Analysis », Narrative Inquiry, vol. 16, n° 1, p. 122-130, rééd. in Michael Bamberg, éd., Narrative–State of the Art, Amsterdam et Philadelphie, John Benjamins Publishing Company, 2007, p. 145-154.

—  (2007), Small Stories, Interaction and Identities, Amsterdam et Philadelphie, John Benjamins Publishing Company.

—  (2013a), « Storytelling on the Go : Breaking News as a Travelling Narrative Genre », in Matti Hyvärinen, Mari Hatavara et Lars-Christer Hydén, éds, The Travelling Concepts of Narrative, Amsterdam et Philadelphia, John Benjamins Publishing Company, p. 201-223.

—  (2013b), « Small Stories and Social Media : The Role of Narrative Stancetaking in the Circulation of a Greek News Story », Urban Language & Literacies, Paper 100, en ligne :  http://sins.au.dk/fileadmin/sins.au.dk/Texts/Georgakopoulou__2013_.pdf.

—  (2015), « Small Stories Research : Methods – Analysis – Outreach », in Ana De Fina et Alexandra Georgakopoulou, éds, The Handbook of Narrative Analysis, Malden, Wiley-Blackwell, p. 255-271.

—  (2017a), « Narrative/Life of the Moment : from Telling a Story to Taking a Narrative Stance », in Brian Schiff, A. Elizabeth McKim et Sylvie Patron, éds, Life and Narrative : The Risks and Responsibilities of Storying Experience, Oxford et New York, Oxford University Press, p. 29-54.

—  (2017b), « Small Stories Research : A Narrative Paradigm for the Analysis of Social Media », in Anabel Quan-Haase et Luke Sloan, éds, The Sage Handbook of Social Media Research Methods, Londres, Sage, p. 266-281.

Labov, William (1972), Language in the Inner City : Studies in the Black English Vernacular, Philadelphie, University of Pennsylvania Press.

  • (1978, 1993 [1972]), Le Parler ordinaire. La langue dans les ghettos noirs des États-Unis, trad. Alain Kihm, Paris, Minuit.

Labov, William, et Joshua Waletsky (1967), « Narrative Analysis : Oral Versions of Personal Experience », in Jude Helm, éd., Essays on the Verbal and Visual Arts, Seattle, The American Society, p. 12-44.

Page, Ruth (2010), « Re-examining Narrativity : Small Stories in Status Updates », Text & Talk, vol. 30, n° 4, p. 423-444.

Page, Ruth (2012), Stories and Social Media : Identities and Interaction, Londres, Routledge.

Page, Ruth (2018), Narratives Online : Shared Stories in Social Media, New York, Cambridge University Press.

Page, Ruth, Harper, Richard, et Frobenius, Maximilian (2013), « From Small Stories to Networked Narrative : The Evolution of Personal Narratives in Facebook Status Updates », Narrative Inquiry, vol. 23, n° 1, p. 192-213.

Schiff, Brian (2017), A New Narrative for Psychology, Oxford et New York, Oxford University Press.

Schiff, Brian, McKim A. Elizabeth, et Patron, Sylvie (2017), Life and Narrative : The Risks and Responsibilities of Storying Experience, Oxford et New York, Oxford University Press.

 

 

[1] Voir Bamberg (2004), (2006) ; Georgakopoulou (2006a), (2006b) et (2007) ; Bamberg et Georgakopoulou, (2008).

[2] « […] small stories […] are employed as an umbrella-term that covers a gamut of under-represented narrative activities, such as tellings of ongoing events, future and hypothetical events, shared (known) events, but also allusions to tellings, deferrals of tellings, and refusals to tell » (Georgakopoulou, 2006b : 122 ; voir aussi 2007 : vii ; Bamberg et Georgakopoulou, 2008 : 381; Georgakopoulou, 2013a : 202 ; 2015 : 255).

[3] Voir Georgakopoulou (2005). Voir aussi (2006a) et (2006b).

[4] « Thus the term small stories was ultimately chosen to make this counter-statement more forceful : if “big stories” had been analyzed extensively, now was the moment to look at the neglected stories, which, in some ways, happened to be literally small too » (Georgakopoulou, 2015 : 256).

[5] Voir Labov et Waletsky (1967) ; Labov (1972) et (1978, 1993 [1972]).

[6] « a restrictive dyadic scheme between a single teller (with strong floor-holding rights) and an attentive listener/audience » (Georgakopoulou, 2007 : 86).

[7] « a finished and detachable (from both its immediate and larger context surroundings) unit with a beginning, middle, and an end » (ibid.).

[8] Voir Georgakopoulou (2013a).

[9] « In the light of the above, part of the validity of analysing small stories for purposes of identity research lies in the ways in which this approach opens us up and urges us to scrutinize the inconsistencies, contradictions, moments of trouble, rupture and tension, and the tellers’ constant navigation between different versions of selfhood in local contexts » (Georgakopoulou, 2007 : 154).

[10] Voir Georgakopoulou (2013b), (2017a), (2017b).

[11] Voir infra Références.

[12] « […] we believe that there is still much scope for documenting the forms and contexts of these “other” atypical stories, the analytical tools appropriate for them, and last but not least, their consequentiality for narrative cum identity research, which is currently a focal concern in the study of narrative in a wide range of social science disciplines » (Bamberg et Georgakopoulou, 2008 : 378).