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Séminaire "Philosophie, arts et littérature". Conf. de P. Bougon : "Jacques Derrida lecteur de Henri Thomas" (Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Bruno Clément)

La séance commencera à 14:30 et se terminera à 17:00

Jacques Derrida, lecteur du Parjure de Henri Thomas,  en mémoire de Paul de Man.

(À propos  de l'essai Le parjure, peut-être, Jacques Derrida, Galilée, 2017)

Patrice BOUGON

 

L'essai de Derrida est consacré à un roman Le Parjure, signé par un auteur peu commenté, mais important, Henri Thomas ( 1912-1993), qui fut, aux USA, l'ami de Paul de Man entre 1958 et 1960.

 Mon propos est d'indiquer en quoi l'étude de Derrida nous incite à lire dans Le Parjure, l'inscription de la pensée, par divers détours narratifs et rhétoriques, dans une fiction dont les motifs - l'oubli, la mémoire, la confession, le parjure, le pardon, le témoin, la vérité, l'aveuglement- se trouvent, hasard ou nécessité, avoir été étudiés ultérieurement, mais selon une toute autre démarche - philosophique- par Derrida et d'une autre manière, par Paul de Man ( 1919-1983), célèbre théoricien de la littérature à l'université de Yale. Or il se trouve que le personnage principal du Parjure (dont le premier titre fut Hölderlin en Amérique), Stéphane Chalier, est la figure romanesque de Paul de Man.

Il s'agit de montrer en quoi la démarche de Derrida peut être prolongée au-delà du seul livre de Thomas qu'il commente, en sollicitant d'autres oeuvres de cet écrivain, mais aussi de discuter certaines des propositions du penseur de la déconstruction, voire certains oublis. J'analyse aussi en quoi le commentaire de Derrida, attentif au trope de l'anacoluthe et de la notion d'acolyte, a une portée autobiographique puisque Derrida est hanté par le fantôme de son ami Paul de Man tout en s'interdisant de faire une lecture biographique de ce roman : l'impossible même.