Essai
Nouvelle parution
S. Gruzinski, La machine à remonter le temps. Quand l'Europe s'est mise à écrire l'histoire du monde

S. Gruzinski, La machine à remonter le temps. Quand l'Europe s'est mise à écrire l'histoire du monde

Publié le par Université de Lausanne

La machine à remonter le temps. Quand l'Europe s'est mise à écrire l'histoire du monde

Serge Gruzinski

Date de parution : 18/10/2017
Editeur : Fayard
Collection : Histoire
ISBN : 978-2-213-67750-7
EAN : 9782213677507
Nb. de pages : 368 p.

 

En 1517, il y a cinq cents ans, la réforme de Luther fracture l'Europe. La même année, les conquistadores espagnols s'en prennent au Mexique, qu'ils colonisent et christianisent. Ils y introduisent aussi notre façon d'écrire l'histoire. Les vainqueurs ignorent tout des sociétés indigènes. Or pour imposer leur loi, ils doivent impérativement connaître les coutumes et donc le passé des vaincus. Mais que sont l'histoire et le temps dans l'esprit des Indiens ? Le temps n'est pas encore une valeur universelle.

Comment les Espagnols formatés dans une Europe chrétienne où l'histoire est chronologique et orientée auraient-ils pu concevoir et accepter la cosmologie méso-américaine ? Civilisés contre barbares ? En quelques décennies, la machine à remonter le temps des envahisseurs s'emploie à capturer les mémoires des sociétés amérindiennes pour leur fabriquer un passé qui puisse être rattaché au patrimoine antique de la chrétienté.

Du côté des Indiens, le souvenir de leur monde au sein duquel les êtres, les choses et les dieux étaient liés se dilue avec le passage des générations même si, dans les codex ou dans les mystérieux cantares, subsistent quelques pans secrets de leur mémoire. Serge Gruzinski propose ici une exploration inédite des débuts de l'expansion coloniale et nous explique comment, sur le terrain, religieux et Indiens se mettent à écrire l'histoire du monde.

Serge Cruzinski enseigne l'histoire en France (Paris, EHESS), aux Etats-Unis (Princeton), au Brésil (Bélem). Ses ouvrages sur la mondialisation ibérique sont traduits dans de nombreuses langues dont le chinois et lui ont valu de recevoir le grand prix du Comité international des sciences historiques.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"La colonisation des mémoires", par A. Hugon.