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(Re)Creadoras: visiones desde el siglo XXI / Le XXIe siècle face aux écrivaines et traductrices (Université de Cadix)

(Re)Creadoras: visiones desde el siglo XXI / Le XXIe siècle face aux écrivaines et traductrices (Université de Cadix)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mª del Carmen LOJO TIZÓN)

APPEL À COMMUNICATIONS

(Re)Creadoras: visiones desde el siglo XXI/ Le XXIe siècle face aux écrivaines et traductrices

Colloque international

Université de Cadix. 20, 21 et 22 octobre 2020

Organisé par le Département de Philologie Française et Anglaise

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Le XXIe siècle a été déclaré par l’ONU le siècle des femmes, déclaration qui témoigne de l’espoir de voir enfin consacrée l’égalité des sexes. Au sein du monde académique, nous souhaitons apporter notre contribution à une telle aspiration en nous intéressant, depuis le temps présent, à la production des écrivaines et des traductrices francophones au tournant des XXe et XXIe siècles.

Même si les études sur les écrivaines et les traductrices se sont multipliées ces dernières années, le manque d’analyses spécifiques concernant le cadre temporel retenu est évident. Les changements de siècles, d’une part, suscitent la nostalgie du temps passé et, d’autre part, génèrent maints espoirs quant au siècle qui débute, le maintien entêté de formes déjà̀ vieillies et l’émergence de ruptures qui les renouvellent. La création féminine n’est pas étrangère à ces synergies, même si les histoires littéraires l’ont rendue invisible, prisonnières qu’elles ont été d’une tradition qui a évité – de façon quasi systématique – les productions signées par des femmes.

S’il est vrai que des femmes remarquables ont bel et bien existé au cours des siècles précédents, le XIXe et le XXe siècles ont partie liée avec une véritable révolution quant au rapport de la femme au monde des lettres. Le passage du XIXe au XXe siècle a été décisif pour la femme grâce à l’acquisition progressive de droits et la publication de lois jouant en faveur d’une plus grande protection juridique : en 1881, les femmes obtiennent le droit à la scolarisation. En 1884 la loi Naquet rétablit le divorce en France, aboli sous la Restauration ; en 1907 le droit de la femme à exercer un métier différent de celui de son époux est reconnu et, en 1909, la loi garantit aux femmes qui travaillent la conservation de leur poste après un accouchement. Ces transformations législatives sont allées de pair avec l’émergence du courant féministe et, dans le domaine littéraire, de l’essor de la littérature féminine.

Le passage du XXe au XXIe siècle offre en parallèle des changements significatifs quant à la littérature écrite par des femmes. En 1998, Nancy Miller et Joan DeJean publient The Politics of Tradition : Placing Women in French Literature où elles remarquent l’absence d’anthologies littéraires incluant des femmes écrivaines. Le changement de siècle a été crucial, car le monde académique a commencé à remettre en question le canon jusqu’alors en vigueur. De fait, on constate la multiplication d’essais portant sur l’écriture féminine. Dans ce nouveau changement de siècle, les études de genre s’imposent et critiquent avec vigueur un canon littéraire incontestablement dépassé.

En ce qui concerne la présence des femmes dans le domaine de la traduction, elle reste doublement invisible : si les traductions ont toujours été considérées comme des productions mineures ou secondaires, elles l’étaient d’autant plus quand les traductions étaient réalisées par des femmes ou concernaient des œuvres signées par des auteures. Or, de 1868 à 1936, période connue en Espagne sous le nom d’« Âge d’argent », on constate une activité traductrice très importante. On y observe une prolifération sans précédent de journaux et de revues qui favorise l’essor de la traduction, activité qui commence à se définir comme un métier. En Espagne, ce phénomène s’accompagne – de la fin du XIXe siècle aux années 40 – d’une présence accrue d’œuvres littéraires étrangères traduites.

Au début du XXIe siècle, on assiste au renouvellement des études sur les traducteurs et les traductrices sous l’angle sociologique, culturel et littéraire, voire politique, approches qui ont conduit à la création des Translator Studies, selon la terminologie de Chesterman (2009). La parution de travaux tels que Portrait de traductrices de Jean Deslile (2002) a suscité un regain d’intérêt pour l’image de la femme traductrice ainsi rétablie ; on cherchait par là « à corriger les effets d’exclusion et à rendre visibles ces figures traductrices, une façon de contrecarrer le fait que les approches généralistes élaborées jusqu’à alors n’étaient centrées que sur la généalogie masculine » (Castro, 2011 : 109). S’il est bien vrai que, tant l’écriture féminine que la traduction ont été jusqu’à peu considérées comme mineures, ces activités ont pourtant permis aux femmes une certaine reconnaissance dans le monde littéraire et même une certaine indépendance économique (Sardin, 2009 ; Romero, 2016). Ainsi donc, les traductrices obtenaient un capital littéraire grâce à un labeur considéré comme passif, mais surtout elles pouvaient de la sorte transmettre des idées qui n’auraient jamais été acceptées dans un original (Fernandez, 2012). Inutile d’insister sur le fait que la traduction est encore aujourd’hui un métier largement féminisé, ce pourquoi il a besoin d’être mis en lumière. C’était là la revendication des théories féministes de la traduction apparues au Québec dans les années 80 ; elles dénonçaient alors le grand nombre de traductions faites par des femmes et tombées dans l’oubli. Aujourd’hui, à travers nos réflexions, peut se jouer une façon de renouveler et de transformer le canon littéraire contemporain.

Ce colloque se propose donc de créer un espace de dialogue afin de rendre visible le rôle joué par les écrivaines francophones et par les traductrices de textes français vers l’espagnol au tournant des XXe et XIXe siècles.

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Les langues du colloque sont le français et l’espagnol. Les propositions de communication (400-500 mots), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, doivent être adressées par courriel avant le 15 février 2020 à : mujeresescritoras@uca.es

La durée des communications ne devra pas dépasser les 20 minutes.

La publication d’une monographie collective est prévue. Les contributions devront être originales, s’ajuster aux normes de style et respecter les délais, afin de se soumettre à une évaluation par des paires.

Site web du colloque : https://mujerestraductoras.uca.es/

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RESPONSABLES :

Flavia Aragón Ronsano (Universidad de Cádiz)

Irene Atalaya Fernández (Universidad de Zaragoza)

Khatima El Krirh El Krirh (Universidad de Cádiz)

Mª del Carmen Lojo Tizón (Universidad de Cádiz)

Mª Luisa Mora Millán (Universidad de Cádiz)

Pilar Pinto Buzón (Universidad de Cádiz)

Mercedes Travieso Ganaza (Universidad de Cádiz)

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COMITÉ SCIENTIFIQUE :

Lola Bermúdez Medina (Universidad de Cádiz)

Elena Cuasante Fernández (Universidad de Cádiz)

María Victoria FERRETY MONTIEL (Universidad de Cádiz)

Virginie Giuliana (Université Rennes 2)

Lydia de Haro Hernández (Universidad de Murcia)

Nieves Ibeas Vuelta (Universidad de Zaragoza)

Francisco Lafarga MADUELL (Universitat de Barcelona)

Pedro Salvador MÉNDEZ ROBLES (Universidad de Murcia)

Nathalie Narváez Bruneau (Université de Bretagne Occidentale)

Crystel Pinçonnat (Aix-Marseille Université)

Domingo PUJANTE GONZÁLEZ (Universitat de València)

Martine Marie RENOUPREZ (Universidad de Cádiz)

Estrella de la TORRE GIMÉNEZ (Universidad de Cádiz)

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LIEU DU COLLOQUE :

Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Cadix

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CALENDRIER:

Date limite d’envoi des propositions : 15/02/2020

Réponse aux auteurs : 15/03/2020

Envoi des textes définitifs (pour les soumettre à évaluation) : 01/10/2020

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FRAIS D’INSCRIPTION :

Jusqu’au 30 avril 2020 : 60€

À partir du 1er mai : 75 €

Étudiants UCA : gratuit sous inscription au colloque.

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RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES :

Bard, Christine (2000), éd. : Un siglo de antifeminismo. Madrid : Biblioteca Nueva.

Bourdieu, Pierre (1998) : La domination masculine. Paris : Éditions du Seuil.

Castro, Olga (2011) : « Traductoras gallegas del siglo XX : reescribiendo la historia de la traducción desde el género y la nación ». In : MonTI, 3, 107-130. En ligne : https://dti.ua.es/es/monti/monti.html.

Chesterman, Andrew (2009) : « The Name and Nature of Translator Studies ». In : Hermes, 22(42), 13-22. DOI : https://doi.org/10.7146/hjlcb.v22i42.96844

Collado, Mélanie E. (2003) : Colette, Lucie Delarue-Mardrus, Marcelle Tinayre. Émancipation et résignation. Paris : L’Harmattan.

Décaudin, Michel (1994) : « Bacchantes ou amazones ? Romancières de 1900 ». In : Cahiers de l’Association internationale des études françaises, 46, 93-104. En ligne : http://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1994_num_46_1_1833

DeJean, Joan & Miller, Nancy K., éd. (1998) : The Politics of Tradition : Placing Women in French Literature. In : Yale French Studies, 75.

Delisle, Jean, éd. (2002) : Portrait de traductrices. Ottawa : Presses de l’Université d’Ottawa.

Ferlin, Patricia (1995) : Femmes d’encrier. Paris : Christian de Bartillat.

Fernández, Fruela (2012) : « De la profesionalización a la invisibilidad : las mujeres en el sector de la traducción editorial ». In : Trans. Revista de Traductología, 16, 49-64. DOI : .

Geat, Marina (2009) : « Rachilde : La Révolution de l’écriture féminine entre Symbolisme et Futurisme ». In : Intercâmbio. Revue d’Études Françaises, 2. En ligne :  http://ler.letras.up.pt/uploads/ficheiros/8695.pdf

Gilbert, Sandra M. & Susan Gubar (1998) : La loca del desván. Madrid : Cátedra [1979].

Hawthorne, Melanie C. (2001) : Rachilde and french women’s authorship : from decadence to modernism. Lincoln : University of Nebraska Press.

Holmes, Diana (2001) : Rachilde. Decadence, gender and the woman writer. Oxford, New York : Berg.

Lafarga, Francisco, éd. (2018) : Creación y traducción en España (1898-1936) : protagonistas de una historia. Kassel : Reichenberger.

Lafarga, Francisco & Pegenaute, Luis, éd. (2016) : Autores traductores en la España del siglo XIX. Kassel : Reichenberger.

Lasserre, Audrey (2009) : « Les femmes du XXe siècle ont-elles une Histoire littéraire ? ». In : Les Cahiers du CERACC, 38-54. En ligne : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00744200

Lerousseau, Andrée, éd. (2013) : Des femmes traductrices. Entre altérité et affirmation de soi. Paris : L’Harmattan.

Marini, Marcelle (1990) : « Entre littérature et théorie: plaidoyer pour les écrivains Femmes sujet des discours ». In : Cahiers du CEDREF, 2, 29-36.

Romero López, Dolores, éd. (2016) : Retratos de traductoras en la Edad de Plata. Madrid : Escolar y Mayo.

Santaemilia, José, éd. (2005) : Gender, Sex and Translation : The manipulation of Identities. Manchester : St Jerome.

Sardin, Pascale (2009) : « Colloque sentimental ». In : Palimpsestes, 22. En ligne : https://journals.openedition.org/palimpsestes/

Simon, Sherry (1996) : Gender in Translation : Cultural Identity and the Politics of Transmission. Londres/New York : Routledge.