Penser le génie à travers ses usages/ Genius and its uses
Journée d’études,
15 novembre 2013, Maison française d’Oxford
Dans le cadre de cette journée d’études, nous proposons d’interroger le statut problématique que possède la notion de génie au sein des discours dans lesquels elle se trouve impliquée, du Moyen Âge au vingtième siècle français. Il s’agira non seulement de souligner la variété des constructions dont le génie a été l’objet dans son histoire, mais aussi d’insister sur les utilisations particulières de cette notion en fonction des contextes de son élaboration (querelles, disciplines, pratiques de valorisation ; enjeux politiques, économiques, sociologiques, linguistiques, littéraires, philosophiques, esthétiques, etc.)
Loin de relever de l’évidence, le génie demande au contraire à être sans cesse redéfini selon les circonstances où il se trouve impliqué. Nous ne chercherons donc pas à saisir l’essence du génie, notion protéiforme, modulable en fonction de ses usages, mais plutôt à interroger les modalités même de cette utilisation. Pour ce faire, nous proposons d’aborder le génie dans la longue durée, de façon à mettre en évidence la pluralité des champs dans lesquels la notion est investie, et à interroger les raisons de cette pluralité.
Nous inscrivons cette longue durée dans le contexte français (ce qui n’exclut pas de considérer les phénomènes de transferts culturels), non seulement parce que l’histoire française du génie a été négligée jusqu’à présent par la critique, mais aussi pour nous permettre de mesurer les conséquences de cette spécificité dans l’élaboration des discours.
This one-day conference will explore the problematic status of the idea of genius in the context of the different discourses that have recourse to it, from the Middle Ages to the twentieth and twenty-first centuries. The aim is to highlight the range and variety of ways in which “genius” has been constructed over the course of its history as disputes, new disciplines and changing strategies of valorisation have emerged, and where the stakes have been political, economic, sociological, literary, philosophical and aesthetic, by turn.
Far from being a self-evident notion, genius constantly requires re-definition according to the particular circumstances in which it figures. The aim of the conference is therefore not to attempt any definition of the essence of genius, which, on the contrary, is fundamentally protean and available for reinvention according to the uses to which it is put. It is this variety of these uses that the colloquium will be exploring.
The focus will be on the French context (which does not rule out the possibility of considering cultural transfer), partly because the French history of the idea of genius has hitherto been neglected, but also in order to make it possible to concentrate on the role that the notion plays in the elaboration of a range of different discourses and disciplines.
Programme
9.00 Café – Coffee
9.30 Ann Jefferson et Jean Alexandre Perras : Mot de bienvenue et introduction
Présidence – Chair : Ann Jefferson
9.45 Jean-Alexandre Perras (Lady Margaret Hall, Oxford) : L’exception exemplaire : paradoxes et usages du génie
10.30 Jonathan Morton (New College, Oxford) : Ingenious Genius: invention, creation, reproduction in the High Middle Ages
11.15 Pause
Présidence – Chair : Jean-Alexandre Perras
11.45 Gilles Siouffi (Paris IV) : Le "génie de la langue" au XVIIe et au XVIIIe siècles : modalités d'utilisation d'une notion
12.30 Déjeuner – Lunch
Présidence – Chair : Richard Scholar
14.00 Caroline Warman (Jesus College, Oxford) : 'L'homme de génie' : genus or genius ?
14.45 Nathalie Heinich (EHESS) : Genius vs Democracy: Excellence and Singularity in Post-Revolution France
15.30 Pause
Présidence – Chair : Michael Sheringham
16.00 Ann Jefferson (New College, Oxford) : Child prodigies or Genius on trial
16.45 Jean-Jacques Poucel (U. of Calgary, Paris 7) : Génies de Jacques Roubaud, auteur oulipien
17.30 Discussion
18.00 Cocktail
Responsables :
Ann Jefferson (New College, Oxford)
Jean-Alexandre Perras (Lady Margaret Hall, Oxford)