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Nouvelles diffusions et nouveaux enjeux de la représentation du corps de la sorcière aux XXe et XXIe s. (Nantes)

Nouvelles diffusions et nouveaux enjeux de la représentation du corps de la sorcière aux XXe et XXIe s. (Nantes)

Publié le par Marc Escola (Source : Emilie Lehours)

Journée d’études « Sorcières » acte II

« Nouvelles diffusions et nouveaux enjeux de la représentation du corps de la sorcière aux XXe et XXIe siècles »

Université de Nantes, Campus Yonnais (La Roche-sur-Yon)

11 juin 2020

 

Une première journée d’études consacrée aux diffusions, enjeux et portées de la représentation du corps de la sorcière et de la magicienne en Europe occidentale, du XVIe au XIXe siècles s’est tenue à l’Université de Nantes le 13 juin 2019. Cette journée a mis en évidence les caractéristiques du corps de la magicienne qui relève plus de la mythologie, de la fiction, et celles du corps de la sorcière diabolique qui appartient à une réalité paysanne. Le corps de la sorcière moderne est présenté par les démonologues comme un corps hors norme puisqu’il reflète des actions transgressives et marginales. Le corps se fait miroir du monde ; le rapport entre société et corporalité prend ici tout son sens et met en lumière le paradoxe du corps féminin, victime de conceptions misogynes héritées de l’Ève pécheresse. La sorcière remet en question la hiérarchisation des sexes et contribue à diffuser une peur du corps féminin méconnu des hommes scientifiques. La représentation du corps de la sorcière – décrié et condamné ou élevé et idéalisé – présente dans tous les types de discours se révèle être profondément liée à l’histoire de la construction et de l’affirmation des pouvoirs (patriarcal, politique, intellectuel, sexuel...).

Le caractère fictif de la sorcière que l’on retrouve notamment dans les contes est une façon détournée d’avilir la femme laquelle, si elle tente de s’émanciper, devient une marginale. Une femme qui maîtrise les plantes, qui maîtrise son propre corps ou celui des autres femmes devient forte, puissante. Elle rebute, certes, mais à travers le phantasme littéraire se pose la question en filigrane du fantasme masculin. Le corps maléfique est reséxualisé aux XXe et XXIe siècles et mis en lumière par les mots et l’expression corporelle à l’instar de l’installation de l’artiste américaine Mary Beth Edelson, Propositions pour des mémoriaux aux 9 000 000 de femmes brûlées comme sorcières pendant l’ère chrétienne. En tant que passeuse d’idées et de revendications, la sorcière devient une icône féministe pour la reconnaissance des droits de la femme et, par extension, des minorités ethniques et sexuelles (on prendra comme exemple les corps queer).  

Cette seconde journée d’études est le second volet d’une réflexion qui souhaite s’inscrire dans les études de genre et la vision du corps considéré comme hors norme, monstrueux, marginal. Elle accueillera des communications relevant des domaines linguistique, historique, littéraire, artistique, juridique. Elle portera sur les représentations iconographiques, textuelles de ces femmes et « non-femmes » attirantes ou repoussantes partout dans le monde. La langue de communication sera le français. Les articles issus de cette journée pourront donner lieu à une publication. 

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Modalités : La journée d’études aura lieu au campus universitaire de la Roche-sur-Yon le 11 juin 2020. Les propositions de communication (environ 500 mots accompagnés d’une courte biographie) doivent être envoyées simultanément à Ana Condé : ana.conde@univ-nantes.fr et Émilie Lehours : emilie.lehours@univ-nantes.fr avant le 5 avril 2020.