Actualité
Appels à contributions
Normes et grammaticalisation : le cas des langues romanes / Normes et transgressions dans les littératures romanes (Sofia)

Normes et grammaticalisation : le cas des langues romanes / Normes et transgressions dans les littératures romanes (Sofia)

Publié le par Marc Escola (Source : Malinka Velinova)

Appel à communication

Colloque international d’études romanes

Normes et grammaticalisation : le cas des langues romanes

Normes et transgressions dans les littératures romanes

Sofia, 20 et 21 novembre 2015

 

La prochaine édition du colloque bisannuel du Département d’études romanes de l’Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid » aura lieu les 20 et 21 novembre 2015. Les travaux du colloque se dérouleront, traditionnellement, en deux sections : la section linguistique aura cette année comme thème « Normes et grammaticalisation : le cas des langues romanes » ; le thème de la section littéraire portera sur les normes et les transgressions dans les littératures romanes.

 

Section linguistique

Normes et grammaticalisation : le cas des langues romanes

 

Depuis 1912, l’année où le mot « grammaticalisation » a été introduit par A. Meillet pour désigner l’évolution d’une forme lexicale vers une forme grammaticale (ou d’une forme grammaticale vers une forme encore plus grammaticale), et à partir surtout des années 1970, avec l’intérêt croissant pour la diachronie, le sujet a fait couler beaucoup d’encre et reste toujours au cœur des réflexions des linguistes qui s’occupent du changement en langue et en discours. Même si le domaine est désormais assez bien décrit, certains aspects restent trop peu explorés et soulèvent des discussions.

Peut-on considérer la grammaticalisation comme une théorie capable d’expliquer toute évolution linguistique ? S’agit-il d’un cadre d’analyse ? Ou bien d’un processus et de son résultat ? Jusqu’où s’étendent les limites du schéma canonique du processus de grammaticalisation ? Quelles sont les relations de ce processus avec des phénomènes que l’on considère soit comme apparentés, soit comme partie intégrante (ou un mécanisme), comme la dégrammaticalisation, la lexicalisation, la pragmaticalisation, la réanalyse, l’analogie, la recatégorisation, la disparition, l’exaptation, la refonctionalisation, la subjectification, etc. ? Comment peut-on définir les degrés de grammaticalisation d’une langue, comparée à une autre langue ?

Beaucoup d’études ont déjà apporté ou esquissé des réponses à ces questions. Notre premier objectif est de prolonger le débat, appuyé sur des études théoriques ou des analyses de corpus, en apportant une attention particulière aux phénomènes de grammaticalisation dans une ou plusieurs langues romanes. Au-delà de cet objectif, nous voudrions étudier les rapports entre la grammaticalisation et une autre notion aussi importante et aussi complexe en linguistique, celle de la norme. Une définition intuitive de celle-ci suppose un consensus préalable et une institutionnalisation qui vont, a priori, à l’encontre des nécessités expressives et communicationnelles qui motivent la grammaticalisation. Peut-on alors cibler les rapports que les deux notions entretiennent ? Une grammaticalisation est-elle systématiquement consacrée par une norme ? Peut-elle être enrayée ? Le processus est-il directionnel, graduel, réversible ? Ou bien encore, dans quelles conditions, et dans quelle mesure, une forme nouvelle, au terme du processus de grammaticalisation, devient-elle normative ? La norme détermine-t-elle  le degré de grammaticalisation d’une langue ?

Toutes ces questions pourront être traitées selon différents points de vue, dans tous les domaines des sciences du langage. La relation norme/grammaticalisation variant en fonction des caractéristiques typologiques des langues, nous prendrons également en considération les propositions d’études contrastives avec des langues en dehors des langues romanes.

 

Bibliographie indicative 

Auroux S. (1998), La Raison, le langage et les normes, Paris, PUF.

BAGGIONI D. (éd.) (1994), Genèse de la norme linguistique, Aix-en-Provence, Publications de l’Université.

BALIBAR R. (1985), L’institution du français, Paris, PUF.

BAT-ZEEV SHYLDKROT H. (1998), « Grammaticalisation et évolution de la langue : théories et systèmes », Travaux de linguistique 36, 27-36.

BÉDARD E., MAURAIS J. (éds.) (1983), La norme linguistique, Québec/Paris, Conseil de la langue française.

BERRENDONNER A. (1982), L’éternel grammairien. Etude du discours normatif, Berne, Peter Lang.

Buridant C. (2009), « Grammaticalisation et caractérisation en français : esquisse d’approche typologique en perspective romane », in Garabato C. A., Arnavielle T., Camps C. (éds.), La Romanistique dans tous ses états, Paris, L’Harmattan, 9-38.

CANO R. (coord.) (2004), Historia de la lengua española, Barcelona, Arial.

CARVALHO P., LABRUNE L., (éds) (2000), La grammaticalisation, (dé)motivation et contraintes, Travaux linguistiques du Cerlico 13, Presses Universitaires de Rennes.

COMBETTES B. et al. (2003), « Introduction : grammaticalisation et changement linguistique », Verbum XXV/3, 25-40.

DENSUSIANU O. (1901-1938), Histoire de la langue roumaine (Istoria limbii romîne), Paris-Bucuresti, Ernest Leroux.

DUVAL F., REY A., SIOUFFI G. (2007), Mille ans de langue française : histoire d’une passion, Paris, Perrin.

GARCIA DE DIEGO V. (1970), Gramática histórica española, Madrid, Gredos.

HASPELMATH M. et al. (eds) (2001), Language Typology and Language Universals, Berlin, Mouton-De Gruyter.

HEINE B., KUTEVA T. (2002), World Lexicon of Grammaticalization, Cambridge, Cambridge University Press.

HOPPER P., TRAUGOTT E. (1993), Grammaticalization, Cambridge, Cambridge University Press.

LAPESA MELGAR R. (1997), Historia de la lengua española, Madrid, Gredos.

LODGE R. A. (1997), Le français. Histoire d’un dialecte devenu langue, Paris, Fayard.

MARAZZINI C. (1993), Storia della lingua italiana. Il secondo Cinquecento e il Seicento, Bologna, Il Mulino.

MARCHELLO-NIZIA C. (2006), Grammaticalisation et changement linguistique, Bruxelles, De Boeck.

Meillet A. (1912), « L’évolution des formes grammaticales », Scientia (Rivista di scienza) 12.26, 384-400.

MIGLIORINI B. (1978), Storia della lingua italiana, Milano, Bompiani.

MOREAU M.-L. (dir.) (1997), Sociolinguistique. Concepts de base, Sprimont, Mardaga.

NUNES J.J. (1960), Compêndio de gramática histórica portuguesa, Lisboa, A. M. Teixeira.

PRÉVOST S. (2006), « Grammaticalisation, lexicalisation et dégrammaticalisation : des relations complexes », Cahiers de Praxématique 46, 121-139.

RENZI  L., SALVI G. (1991), Grande grammatica italiana di consultazione II, Bologna, Il Mulino.

ROHLFS G. (1969), Grammatica Storica Della Lingua Italiana E Dei Suoi Dialetti, Torino, Einaud.

SIOUFFI G., STEUCKARDT A. (éds.) (2007), Les linguistes et la norme. Aspects normatifs du discours linguistique, Berne, Peter Lang.

STEIN D., WRIGHT S. (eds) (1995), Subjectivity and Subjectivisation, Cambridge, Cambridge University Press.

TRAUGOTT E., DASHER R. (2001), Regularity in Semantic Change, Cambridge, Cambridge University Press.

TRAUGOTT E., HEINE B. (eds) (1991), Approaches to Grammaticalization, vol. 1, Amsterdam/Philadelphia, Jonh Benjamins.

 

 

Section littéraire

Normes et transgressions dans les littératures romanes

 

Le colloque international, intitulé Normes et transgressions, se propose d’analyser les formes subversives d’un modèle (canon, code, règle(s), système, etc.) dans les littératures romanes, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.

Le sujet ainsi défini se prête à différentes pistes de lecture : esthétique, générique, intertextuelle, textuelle, sociologique, culturelle ou réceptive.

D’une part, les transgressions de la norme pourraient être étudiées au niveau de l’apparition subversive d’un courant esthétique, du point de vue de la mutation d’un genre littéraire ou, enfin, sous le prisme de la transformation d’un motif intertextuel.

D’autre part, l’écart par rapport aux règles pourrait être exploré en fonction des multiples constituants d’une œuvre : l’ébranlement d’un système discursif ; la distorsion d’un modèle narratif ; le comportement subversif d’un personnage à l’égard d’un code culturel, social, national, historique ou moral, etc.

Une autre voie d’étude engloberait les déviations poétiques d’une œuvre concrète vis-à-vis de l’esthétique à laquelle elle s’attache.

Les recherches comparatives concernant les modifications d’un modèle littéraire sous l’emprise d’un contexte culturel ou national différent sont également les bienvenues.

Enfin, l’objet d’analyse pourrait toucher aux différents éléments (structurels ou thématiques) par lesquels un texte littéraire viole le « pacte de lecture » et bouleverse « l’attente du public », pour reprendre la terminologie de Jauss.

Sans prétendre à l’exhaustivité, nous proposons quelques axes de recherche visant différents types de rapports entre norme et transgression :

  • transferts génériques et hybridation ;
  • emprunts, juxtapositions et métamorphoses intertextuels ;
  • jeux entre norme et transgression ;
  • permanence et fluctuation de la norme ;
  • restauration, transgression et réinvention de la norme ;
  • transmissions et transgressions du canon ;
  • modèle canonique et invention créatrice.

 

Bibliographie indicative

COMPAGNON A. (dir.) (2008), L’autorité, Paris, Odile Jacob.

JAUSS H. R. (1978), Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard.

JENSEN M. S., THIROUIN M.-O. (coll.) (2005), Frontières des genres : migrations, transferts, transgressions, Lyon, Presses Universitaires de Lyon.

JOUVE V. (2008), Pourquoi étudier les textes littéraires ?, Paris, Armand Colin.

MEDVEDEV P. N., VAUTHIER B., COMTET R. (éds.) (2008), La méthode formelle en littérature : introduction à une poétique sociologique, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail.

PASSARD C., NICOLAS L., HASTINGS M. (éds.) (2012), Paradoxes de la transgression, Paris, Éditions du CNRS.

RIFFATERRE M. (1979), La Production du texte, Paris, Seuil.

SIRINELLI J.-F. (2007), « La norme et la transgression. Remarques sur la notion de provocation en histoire culturelle », Vingtième Siècle 93, 7-14.

TODOROV T. (1987), La notion de littérature, Paris, Seuil.

 

 

Comité scientifique

Section littéraire : Stoyan Atanassov (Université de Sofia) ; Guido Baldassarri (Université de Padoue) ; Bruno Clément (Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis) ; Delphine Denis (Université Paris-Sorbonne) ; Vessela Guenova (Université de Sofia) ; Daria Karapetkova (Université de Sofia) ; Dina Mantcheva (Université de Sofia) ; Milena Mikhaïlova (Université de Limoges) ; Alain Montandon (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand) ; Mircea Vasilescu (Université de Bucarest)

Section linguistique : Silvia Boteva (Université de Sofia) ; Didier Bottineau (CNRS, Université Paris Ouest Nanterre La Défense) ; Daniéla Capin (Université de Strasbourg) ; Anna Giacalone Ramat (Université de Pavie) ; Jean Léo Léonard (Université Paris-Sorbonne) ; Elena Meteva (Université de Sofia) ; Thierry Ponchon (Université de Reims Champagne-Ardenne) ; Olivier Soutet (Université Paris-Sorbonne) ; Daniela Stoyanova (Université de Sofia) ; Alain Viaut (CNRS, Université Bordeaux Montaigne) ; Rodica Zafiu (Université de Bucarest)

 

Comité d’organisation : Evgenia Atanasova, Vanina Bojikova, Ivaylo Burov, Elena Dineva, Radeya Gesheva, Antoinetta Robova, Boryana Tzaneva, Malinka Velinova, Daniela Yaneva

 

Modalités de soumission et informations matérielles

Les propositions de communication, qui contiendront un titre et un résumé de 250-300 mots, accompagné d’une brève bibliographie (5-7 références), sont à envoyer avant le 3 mai 2015 à l’adresse ciersofia2015@gmail.com. Le résumé doit clairement indiquer la problématique traitée et les objectifs visés, la méthodologie adoptée, les hypothèses de travail et/ou les conclusions/résultats attendus. Les auteurs des propositions de communication retenues par le comité scientifique seront informés au plus tard le 15 juin 2015.

Les communications auront une durée de 20 minutes et seront suivies de 5-10 minutes de discussion. Les textes des communications, après relecture et acceptation par le comité scientifique, seront publiés dans les Actes.

 

Langues du colloque : français, italien et roumain

 

Inscription au colloque

Frais d’inscription : 70 euros

L’inscription au colloque sera ouverte du 1 juillet au 20 septembre 2015. Le paiement des frais d’inscription se fera exclusivement par virement sur un compte bancaire qui sera communiqué en temps utile aux participants retenus.

 

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions : le 3 mai 2015

Date de réponse aux auteurs : le 15 juin 2015

Date limite d’inscription au colloque : le 20 septembre 2015

 

Site internet du colloque : https://sites.google.com/site/ciersofia2015