Avec la découverte au tournant du XXe siècle de la performance et de la temporalité de l’œuvre d’art, on rencontre de façon cruciale le problème de la danse à l’intérieur des autres arts. Ce moment de rupture est aussi celui d’un bouleversement profond de la notion de mimèsis marquée par la tradition d’Aristote. Poser la question d’un sens plus originel de la mimèsis dans l’unité entre musique, danse, poésie, ce que les Grecs appelaient « mousikè », c’est en même temps élaborer les enjeux de la modernité révolutionnaire de 1910.
On établira un contrepoint entre une série de phénomènes relevant de l’époque 1890-1930 et une autre série de thèmes anciens. Du premier côté, on étudiera les diverses modalités de la relation aux Grecs dans et par la danse, inclus le rapport entre musicalité et plasticité, pour en venir à réfléchir de manière plus générale au classique et au classicisme. De l’autre côté, on propose de reprendre le problème imitation/expression, les notions du mouvement et du rythme comme constitutives de l’art même, là où s’entrepénètrent les questions du temps et de l’espace.
Séance du vendredi 18 janvier 2008:
Le rapport à la Grèce chez Isadora Duncan
Par Elisabeth SCHWARTZ, danseuse, chorégraphe,
interprète du répertoire Isadora Duncan
Enjeux corporels et artistiques de la résurgence hellénique chez Isadora Duncan: traitement corporel et moteur, exercices de base, vocabulaire, évocation des quelques figures mythologiques par ses chorégraphies.
Exposé accompagné de documents filmés et de moments dansés.