Questions de société
Motions de la 9e et de la 11e sections CNU,

Motions de la 9e et de la 11e sections CNU, "Langue et littérature françaises" et "Etudes anglophones" (30 juin & 6 juillet 2021)

Publié le par Vincent Ferré

1/ Motion de la 9e section CNU, « Langue et littérature françaises »

adoptée le 30 juin 2021

La 9e section du CNU condamne la politique actuellement mise en place par le MESRI au sujet du recrutement des universitaires, qui consiste d’une part à déréguler l’accès aux corps de MCF et de PR, d’autre part à instituer un contrôle par le suivi des carrières et la modulation des services.

La dérégulation a commencé avec la LPR, elle se poursuit par des projets de décret qui permettront de recruter des professeurs sans HDR, et multiplient les voies d’accès aux corps de la fonction publique, en cassant de fait notre statut national, et en faisant baisser la qualité du recrutement.

La 9e section rappelle que l’université française est confrontée depuis dix ans à une rapide et massive augmentation du nombre des étudiants, accompagnée d’une réduction du nombre des postes (10% en moins en 9e section). En l’absence d’une stratégie nationale de recrutement, cela a engendré une énorme augmentation des heures supplémentaires assurées par les titulaires ou par les vacataires. Devant ces défis, une politique s’impose en urgence : abonder les budgets des établissements pour leur permettre de créer des postes de MCF et de PR, en les mettant au concours selon la voie normale. Nous avons besoin de titulaires recrutés selon des critères exigeants, pour que nos étudiants reçoivent un enseignement de qualité. Dérégulation, multiplication des statuts et précarisation ne sauraient résoudre les problèmes de l’université et de la recherche en France.

La 9e section a pris connaissance des positions récemment exprimées par la présidence de la CPU, souhaitant un suivi des carrières qui déboucherait sur la modulation des services et la suppression du référent des 192 annuelles d’enseignement. Elle juge cette politique inacceptable ; elle consisterait à ne plus rémunérer les heures complémentaires assurées par les titulaires. Elle demande aux syndicats de l’enseignement supérieur de s’y opposer fermement.

La 9e section a également pris connaissance du souhait exprimé par la présidence de la CPU, que le CNU soit transformé en organisme consultatif, c’est-à-dire privé de tous ses pouvoirs décisionnels. Elle déclare que si une telle réforme devait être adoptée, elle se refuserait d’accomplir des tâches exclusivement consultatives.

La 9e section lance un appel à tous les collègues, pour qu’ils prennent conscience du danger que représentent ces réformes, qui modifient en profondeur leur fonction dans l’Université et le sens de leur mission dans le service public. Elle renouvelle son appel au boycott des comités de visite du HCERES.

La 9e section a décidé de poursuivre le moratoire décidé en 2016 sur le suivi de carrière, en l’absence d’une clarification des usages et finalités de celui-ci.

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2/ Motion de la 11e section CNU, « Etudes anglophones » adoptée le 6 juillet 2021

Comme la 9ème section, la 11ème section du CNU condamne la politique actuellement mise en place par le MESRI au sujet du recrutement des universitaires, qui consiste d’une part à déréguler l’accès aux corps de MCF et de PR, d’autre part à instituer un contrôle par le suivi des carrières et la modulation des services. La dérégulation a commencé avec la LPR, elle se poursuit par un projet de décret permettant de recruter des Professeur.e.s sans HDR (chaires junior), qui multiplie les voies d’accès aux corps de la fonction publique, casse de fait notre statut national, et fait baisser la qualité du recrutement.

La 11ème section rappelle que l’université française est confrontée depuis dix ans à une rapide et massive augmentation du nombre des étudiants, accompagnée d’une réduction du nombre des postes En l’absence d’une stratégie nationale de recrutement, cela a engendré une énorme augmentation des heures supplémentaires assurées par les titulaires ou par les vacataires. Devant ces défis, une politique s’impose en urgence : abonder les budgets des établissements pour leur permettre de créer des postes de MCF et de PR, en les mettant au concours selon la voie normale. Nous avons besoin de titulaires recruté.e.s selon des critères exigeants, pour que nos étudiant.e.s reçoivent un enseignement de qualité. Dérégulation, multiplication des statuts et précarisation ne sauraient résoudre les problèmes de l’université et de la recherche en France.

La 11ème section a pris connaissance des positions récemment exprimées par la présidence de la CPU, souhaitant un suivi des carrières qui déboucherait sur la modulation des services et la suppression du référent des 192 heures annuelles d’enseignement. Elle juge cette politique inacceptable ; elle consisterait à ne plus rémunérer les heures complémentaires assurées par les titulaires. Elle demande aux syndicats de l’enseignement supérieur de s’y opposer fermement.

La 11ème section a également pris connaissance du souhait exprimé par la présidence de la CPU, que le CNU soit transformé en organisme consultatif, c’est-à-dire privé de tous ses pouvoirs décisionnels. Elle déclare que si une telle réforme devait être adoptée, elle refuserait d’accomplir des tâches exclusivement consultatives.

La 11ème section lance un appel à tous les collègues, pour qu’ils prennent conscience du danger que représentent ces réformes, qui modifient en profondeur leur fonction dans l’Université et le sens de leur mission dans le service public. Elle renouvelle son appel au boycott des comités de visite du HCERES. La 11ème section a décidé de poursuivre le moratoire sur le suivi de carrière, en l’absence d’une clarification des usages et finalités de celui-ci.

Motion votée à l’unanimité."