Editos
Actualités
Michel Deguy, toujours donnant

Michel Deguy, toujours donnant

Publié le par Université de Lausanne

L'équipe Fabula apprend avec tristesse la disparition du poète Michel Deguy, à l'âge de quatre-vingt onze ans. Celui qui était entré en poésie par un Tombeau de Du Bellay (1973) et qui avait fait de la poésie sa constante "préférence" (Glossaire amoureux de la poétique, 2018), aura travaillé jusqu'au bout à relever l'exigence poétique : son ultime livre paraîtra le 3 mars sous le titre La Commaison (Poèmes 2016-2021) dans la collection "L'Extrême contemporain" qu'il avait jadis créée aux éditions Belin et qui vient de renaître comme une maison indépendante, quelques jours seulement après le numéro 177/178 de la revue Po&sie, qu'il avait également fondée : "Dante un appareil à capter l’avenir", qui paraît ce 22 février, et où il signe un éditorial intitulé "Taciturnité". Ce bref texte s'ouvre sur ces mots : "Le silence et la langue s’appartiennent. Ce ne sont pas deux choses, mais une Chose". Prix Goncourt de la poésie en 2020, il venait de recevoir le Prix Guez de Balzac de l'Académie française. Martin Rueff lui avait naguère consacé un important essai, Différence et identité. Michel Deguy, situation d'un poète lyrique à l'apogée du capitalisme culturel (Hermann, 2009), au lendemain d'un colloque de Cerisy voué à l'œuvre du poète et du philosophe publié sous le titre L'Allégresse pensive (Belin, 2007), et la revue Critique lui avait récemment rendu hommage dans une livraison intitulée "N'était Michel Deguy". Tiphaine Samoyault donne de lui un très beau portrait à la Une de en-attendant-nadeau.fr.

Photo: Michel Deguy © Hédi Kaddour