
Pourquoi les paroles font-elles mal ? Quel mal spécifique les paroles méchantes infligent-elles ? "Male bouche", le personnage du Roman de la Rose, est la figure tutélaire d'un ouvrage collectif qui tente d’apporter des éléments de réponse en analysant les raisons culturelles pour lesquelles, dans tel ou tel contexte historique, les meurtrissures infligées par la langue revêtent une signification particulière et en convoquant le droit, la littérature, le théâtre, les pamphlets, les traités de civilité. Le volume supervisé par Fosca Mariani Zini, Nathalie Vienne-Guerrin (dirs.), sous le titre La "Malebouche". Les paroles blessantes, du Moyen Âge à l'Âge des Lumières (Champion) se concentre sur trois moments saillants, en essayant d’en saisir les préoccupations les plus marquantes : la peur du mensonge au Moyen Âge ; le risque de la loquacité creuse à la Renaissance ; le détournement de la raison par les paroles malintentionnées à l’époque des Lumières. Fabula vous invite à lire un extrait de l'introduction
Rappelons, plus haut dans le temps, le volume publié par Florence Cabaret et Nathalie Vienne-Guerrin : Mauvaises Langues ! (P.U. de Rouen & du Havre), dont la recension était parue dans le dossier critique d'Acta fabula "La langue française n'est pas la langue française" : "Du bon usage de la mauvaise langue" par Caroline Loranger.
(Illustr. : Faux-semblant and Abstinence-Contrainte parlant avec Malebouche, Le Roman de la Rose, XVe s.)