Collectif
Nouvelle parution
M. Dufour-Maître (dir.), Appropriations de Corneille

M. Dufour-Maître (dir.), Appropriations de Corneille

Publié le par Marc Escola

Appropriations de Corneille

 

sous la direction de Myriam Dufour-Maître

http://publis-shs.univ-rouen.fr/ceredi/index.php?id=797.

 

Présentation

Faisant suite aux collectifs Corneille après Corneille[1], Corneille des Romantiques[2], Pratiques de Corneille[3], et Héros ou personnages ? Le personnel du théâtre de Pierre Corneille[4], ce nouvel ouvrage examine plus largement la place de Corneille dans la culture, les multiples façons dont les époques successives se sont emparées de son œuvre, ont construit sa figure d’auteur, son nom, et les ont incorporés non seulement à la vie même des lettres, mais aussi de la langue, de la cité, de la nation, de l’imaginaire collectif. Le terme d’« appropriation » voudrait rendre compte de cette activité protéiforme et transformatrice par laquelle un auteur et son œuvre deviennent « nôtres ».

Les vingt-deux contributions du volume lancent ainsi des coups de sonde dans un immense corpus rayonnant en tous sens autour de Corneille, qui comprend les interventions sur le texte cornélien (coupes, censures, extraits, réécritures), les imitations, suites, pastiches, parodies et travestissements, les adaptations, hybridations, narrativisations, les traductions, les apparats critiques et démarches didactiques, mais aussi la masse immense des pièces de circonstance, dramatiques ou lyriques, qui ont célébré Corneille et son œuvre, les commémorations et les « fêtes à Corneille », les maisons-musées, la publicité, etc. : autant de façons de lire, d’interpréter, mais aussi d’entretenir avec l’auteur, sa figure et son œuvre une relation constituante de valeurs et d’identité(s), un lien affectif et un dialogue créateur.

Menacée par la révérence autant que par la déshérence, la réception des classiques appelle des transactions multiples entre le texte-source et ses recréations, conçues comme autant de relances de la relation esthétique, au sens premier, en même temps qu’un dialogue avec l’ensemble de l’héritage interprétatif. À la fois amoureuse et analytique, l’appropriation ainsi dialectisée fait écho à l’éthique de la poétique cornélienne, où l’admiration (la surprise donc, le choc quasi physique) se trouve contrebalancée par le retour réflexif attendu du spectateur.

S’approprier une œuvre exige enfin – et c’est l’essentiel peut-être – que, nous heurtant avec courage à l’énigme qu’elle nous oppose, nous lui permettions aussi de s’emparer de nous et de nous modifier. — Myriam Dufour-Maître, CEREdI, Université Rouen-Normandie

 

Table des matières

RÉCEPTIONS CRÉATRICES

Mises en scènes et actualisation

Réécritures, adaptations ou « inadaptations »

Entre la lettre et l’esprit

LES DISCOURS D’APPROPRIATION

La critique et l’histoire littéraire

L’enseignement

Appropriations de l’auteur

 

 

 

[1] Corneille après Corneille, 1684-1791, Myriam Dufour-Maître [dir.], xviie siècle n° 225, octobre 2004.

[2] Corneille des romantiques, Florence Naugrette et Myriam Dufour-Maître [dir.], Rouen, PURH, 2006.

[3] Pratiques de Corneille, Myriam Dufour-Maître [dir.], Rouen, PURH, 2012.

[4] Héros ou personnages ? Le personnel du théâtre de Pierre Corneille, Myriam Dufour-Maître [dir.], Rouen, PURH, 2013.