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Les Représentations Troublées du Corps au Cinéma

Les Représentations Troublées du Corps au Cinéma

Publié le par Marielle Macé (Source : Sophie Walon)

Appel à communications

 

Les Représentations Troublées du Corps au Cinéma

 

Ecole Normale Supérieure de Paris, 27 et 28 Juin 2014 (Amphithéâtre Dussane)

 

(English Version Below)

 

 

I – Préambule

 

Ce colloque invite les artistes et les chercheurs en études cinématographiques et audiovisuelles à réfléchir sur les représentations troublées du corps humain à l’écran. Les propositions de communication pourront ainsi porter sur l'analyse de corps qui, de quelque manière que ce soit, sortent des normes : corps meurtris ou mutilés (séquences guerrières, horrifiques, hospitalières...), robotisés (fusion du mécanique et du biologique, exosquelettes...), hybrides, reconstruits ou en transformation (chirurgie, mutation, transsexualité, vieillissement, maladie...), difformes, défigurés ou monstrueux, etc. Les communicants pourront également examiner les techniques et stratégies filmiques qui peuvent perturber la représentation des corps à l'écran (cadrage, montage, lumière, mise au point, etc.).

Les mises en scène de figures atypiques voire monstrueuses – qui contrastent fortement avec les images dominantes, lisses et normalisées du corps humain – soulèvent de nombreuses problématiques telles que la marginalité, la transgression, l'hybridité, les mutations et l'évolution de la figure humaine, la plasticité du corps, la frontière entre le normal et le pathologique, entre l'humain et l'inhumain, etc. Les auteurs sont donc encouragés à explorer ces diverses thématiques et/ou à examiner les effets produits par la représentation de tels corps sur les spectateurs (fascination morbide ou répulsion, plaisir ou dégoût, détachement ou engagement viscéral...).

 

 

II – Pistes de réflexion

 

Voici une liste non-exhaustive de problématiques, de thèmes et de pistes d'analyse que ce colloque pourra aborder :

 

 

Approches philosophiques possibles :

 

  • Pourquoi certains réalisateurs cherchent-ils à bouleverser les représentations traditionnelles du corps ?

  • Quelles ressources esthétiques emploient-ils pour façonner à l'écran des corps qui s'écartent des normes ?

  • Ces représentations singulières, parfois inquiétantes de la corporéité humaine sont-elles nécessairement rattachées à des genres cinématographiques ou télévisuels spécifiques, tels que l'horreur ou la science-fiction ?

  • De quelles conceptions théoriques et philosophiques du corps ces représentations sont-elles solidaires ?

  • Quelles (re)définitions de la notion de corps suggèrent-elles ?

  • Quelles visions de l'homme proposent-elles ?

  • Quelles implications sociales, culturelles ou politiques renferment-elles ?

  • Quels discours critiques ces corps peuvent-ils incarner ?

 

 

Approches thématiques possibles :

 

  • Le monstrueux

  • Post-humains et trans-humains

  • L'humain et l'inhumain

  • Animalités du corps humain

  • Nouvelle époque, nouveaux corps

  • Déviances sexuelles

  • Transgression des normes de genres (sexuels ou cinématographiques)

  • Homosexualité, transsexualité, hermaphrodisme...

  • Le corps comme allégorie des évolutions ou des crises sociales, culturelles, politiques, économiques...

  • Etats et formes extrêmes du corps (exemples : obésité, anorexie/boulimie, maladies, crise de manque, etc.)

  • Débordements hyperesthésiques à l'écran, sensations viscérales et/ou anxiogènes : la corporéité troublée des spectateurs

  • Mutations, transformations, métamorphoses et “devenirs”

 

 

Techniques et stratégies filmiques de perturbation des corps à l'écran

 

  • Effets spéciaux, prothèses, maquillages et costumes sont bien sûr des outils majeurs de façonnement, de transformation et, en définitive, d'invention des corps à l’écran.

  • Le travail de mise en scène peut aussi opérer toutes sortes de défigurations du corps humain, notamment à travers le choix des cadrages, l’utilisation de différentes focales, du flou ou de la surimpression qui peuvent fragmenter, troubler ou dédoubler les corps.

  • L'utilisation de la lumière et de ses réflexions sur les corps (ombres, striures) peuvent aussi découper, redessiner voire déformer leurs contours.

  • C'est aussi en post-production, par la scission d’un raccord, par le découpage du montage que les corps peuvent être “agressés”, perdre leur unité, leur cohérence ou leur densité.

  • De même, le travail sur les effets et textures sonores peuvent dématérialiser les corps ou, au contraire, leur conférer une dimension pesante qui peut devenir inquiétante voire monstrueuse.

 

 

III – À titre d’exemples…

 

  • Ces représentations inhabituelles du corps convoquent bien sûr le cinéma d'horreur ainsi que les films de zombies, de vampires ou de fantômes qui déclinent tout un éventail de corps anormaux, défigurés, morcelés, désincarnés, monstrueux...

  • Une tendance cinématographique récente, souvent nommée extreme cinema, combine des éléments du cinéma d'auteur ou d'art avec des formes de violence extrême et de sexualité morbide qui perturbent les représentations conventionnelles du corps humain. Cette tendance regroupe des réalisateurs comme Gaspar Noé, Claire Denis, Bruno Dumont, Michael Haneke, Lars Von Trier ou encore Nicolas Winding Refn dont les films mettent en scène des corps marginaux, bestiaux, agressifs et/ou agressés en les inscrivant dans des problématiques sociales, culturelles ou philosophiques plus larges.

  • C'est aussi le cas du genre du body horror ou biological horror qu'ont illustrés, entre autres, des réalisateurs comme David Cronenberg, Brian Yuzna, Lloyd Kaufman ou Clive Barker. Dans ces films de fiction, l'horreur dérive essentiellement de la dégénération, de la destruction ou de la transformation monstrueuse des corps : des maladies, des pathologies psychosomatiques ou encore divers phénomènes de mutation y déforment les traits de la figure humaine à l’écran au point, parfois, de la rendre méconnaissable.

  • Certaines productions (films d'action, séries…) mettent en scène des surhommes voire des super-héros dont les corps ne sont pas soumis aux limites habituelles des capacités physiques des êtres humains.

  • D’autres films ré-interrogent le corps humain à la lumière des études de genre et des théories queer, proposant une vision du corps beaucoup plus plastique, instable que nombre de films classiques qui reproduisent une vision essentialiste de la corporéité et de l'identité.

  • Certains films expérimentaux travaillent à remodeler la figure humaine à travers un éventail de techniques et de stratégies filmiques qui offrent de nouvelles variations dans la gamme des représentations du corps humain.

 

 

IV – Informations pratiques

 

Candidature et inscription :

Les candidats devront transmettre un résumé de leur projet de communication d'environ 500 mots ainsi qu’un court CV à BodyInFilm.ENS@gmail.com avant le 15 janvier 2014. Ils recevront une réponse du comité d’organisation fin février au plus tard et devront s’acquitter, en cas d’acceptation, de frais d’inscription d’un montant de 20 €.

Les trajets et l’hébergement seront à la charge du participant.

 

Langues acceptées pour les communications :

Français et Anglais

 

Dates et lieu de l’événement :

Le colloque aura lieu à L'Ecole Normale Supérieure de Paris (Amphithéâtre Dussane), les 27 et 28 juin 2014.

 

Responsables :

Jérôme Bloch, Benjamin Flores, Sophie Walon (ARIAS, ENS, Paris III).

 

Publication des actes envisagée (à confirmer).

 

 

 

Call for Papers

 

Disturbed Representations of the Body in Film

 

Ecole Normale Supérieure de Paris, June 27-28, 2014

 

 

 

I – Preamble

 

This conference invites artists and academics in film and media studies to reflect on disturbed representations of the human body on screen. Proposals can focus on bodies that do not fit norms and usual representations such as bodies that are, for example, wounded or mutilated (war, horror and gore, medical sequences...), robotised or hybrid (exoskeletons, between the biological and the mechanistic...), animalistic, recreated or metamorphosing (surgery, mutation, transsexualism, ageing, disease...), deformed, disfigured, or monstrous, etc. Proposals could also examine the filmic techniques and strategies that can disturb the representation of the body on screen (framing, editing, lighting, focus, etc.).

Representations of atypical or even monstrous figures – which dramatically contrast with mainstream, normalised images of the human body – raise many issues such as marginality, transgression, hybridity, the mutations and evolutions of the human figure, plasticity of the body, the frontier between the normal and the pathological, and between the human and the unhuman, etc. Proposals are encouraged to explore such issues and/or to address the effects produced by the representation of such bodies on the audience (morbid fascination or repulsion, pleasure or disgust, detachment or visceral involvement...).

 

 

II – Suggestions

 

This is a non-exhaustive list of issues, themes, and avenues of thought that the conference will address:

 

 

Possible Philosophical Approaches:

 

  • Why do some filmmakers seek to disturb the traditional representations of the body?

  • What aesthetic resources do they use to shape bodies that are far from their normative or conventional representations?

  • Are these original, sometimes distressing, representations of the human body necessarily related to specific filmic genres such as horror and gore films or science-fiction?

  • Which theoretical and philosophical conceptions of the body inform these representations?

  • What (re)definitions of the body do they suggest?

  • What vision(s) of human beings do they encapsulate?

  • What social, cultural or political implications do they contain?

  • What critical discourses can these figures embody?

 

 

Possible Thematic Approaches:

 

  • The Monstrous

  • Post-humans and Trans-humans

  • The Human and the Unhuman

  • Animalistic Bodies

  • New Era, New Bodies

  • Sexual Deviance

  • Gender Transgression

  • (Cinematic) Genre Transgression

  • Homosexuality, Transsexualism, Hermaphroditism...

  • The Body as an Allegory of Social, Cultural, Political, or Economical Evolutions or Crisis

  • Bodily Lacks, Excesses and Extremes (e.g.: anorexia/bulimia, obesity, diseases, withdrawal symptoms...)

  • Sensory Overload in Films, Visceral and Distressing Sensations, and Spectators' Troubled Bodies

  • Mutations, Transformations, Metamorphoses, and “Becomings”

 

 

Filmic Techniques and Strategies that Disturb Bodies on Screen: Suggested Analyses

 

  • Special effects, prostheses, make-up and costumes are major tools for shaping, transforming and inventing new, original bodies on screen.

  • The mise-en-scene can also effect disfigurement of the body, especially through framing choices, blurring, or superimpositions that can fragment, obscure, or diffract the images of the body.

  • The strategic use of lighting and reflections on bodies (shades, striation) can also cut up, redraw, and distort their contours.

  • The cuts in the editing can also “attack” the bodies, cause them to lose their unity, their consistency, or their density.

  • Similarly, sound effects and aural textures can either dematerialise the bodies or render them distressing and monstrous.

 

 

III – A Few Examples…

 

  • Unusual representations of the body are to be found in many horror and gore films as well as in zombie, vampire, or ghost films which invent a wide range of abnormal, disfigured, fragmented, disembodied, and monstrous bodies...

  • A new cinematic tendancy, often called “Extreme Cinema”, combines the characteristics of auteur or art films with elements of extreme violence and morbid sex which disturb the conventional representations of the human body. This new tendancy can be found in the films of Gaspar Noé, Claire Denis, Bruno Dumont, Michael Haneke, Lars Von Trier, and Nicolas Winding Refn, among others, which present marginal, bestial, aggressive or attacked bodies and make them the bearers of broader social, cultural or philosophical issues.

  • This is also the case of the “Body Horror” or “Biological Horror” genre which gained renown through directors such as David Cronenberg, Brian Yuzna, Lloyd Kaufman, and Clive Barker. In these fiction films, horror essentially derives from the the representation of degeneration, destruction or monstrous transformation of the bodies: diseases, psychosomatic pathologies, and other diverse phenomena of mutation distort the traits of the human figure, sometimes so much that it is utterly unidentifiable as such.

  • Certain productions (action or combat films, series…) feature super-humans or super-heroes whose bodies are not subjected to the same physical limits as ordinary people.

  • Other films rethink the human body in the light of gender studies and queer theories, offering new representations of the body that are much more plastic and unstable than in more classical films that reproduce an essentialist vision of identity and corporality.

  • Certain experimental films resculpt the human figure through diverse filmic techniques and strategies that offer a new range of representations of the human body.

 

 

IV – Practical Information

 

Submission and Registration:

The candidates should submit a 500-word proposal (for a 20-minute paper) and a short bio to the conference email address (BodyInFilm.ENS@gmail.com) before the 15th of January, 2014. They will receive an answer from the organisers by the end of February. There will be a 20 euro registration fee for the participants.

 

Conference Languages:

English and French

 

Dates and Location:

The conference will be held at Ecole Normale Supérieure (ENS) in Paris (France), on the 27th and the 28th of June, 2014.

 

Organisers:

Jérôme Bloch, Benjamin Flores, Sophie Walon (ARIAS, ENS, Université Sorbonne Nouvelle - Paris III).

 

Presented papers will be considered for publication in a volume of essays (publisher to be confirmed).