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Les pratiques littéraciques entre texte(s) et contexte(s)

Les pratiques littéraciques entre texte(s) et contexte(s)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Amir Mehdi)

En raison du développement exponentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il n’est plus envisageable de considérer les pratiques littéraciques uniquement à travers le prisme des activités liées à la lecture/compréhension des textes (Dagenais, 2012). En fait, la notion de littératie va au-delà des savoir-faire rédactionnel et lecturel, elle ne se limite plus aux attitudes et aux connaissances qu’un individu ou un groupe manifeste à l’égard de l’écrit (Harkness, 1981 in Giasson & al, 1985). En réalité, c’est une culture de l’écrit, qui permet notamment à qui la possède de maîtriser le temps, l’espace, le monde d’une manière spécifique (Bouchard & Kadi, 2012). Par ailleurs, en considérant la complexité que revêt cette notion, elle interroge à plus forte raison, les relations entre langue, culture et cognition (Dabène, 1990).

De nos jours, on parle plutôt de « sociétés littératiées » grâce au processus de scolarisation. L’écrit, étant réservé autrefois à la classe ecclésiastique et aux érudits est passé d’un réceptacle de la parole sacrée à un réceptacle de la parole quotidienne. Par conséquent, cette pratique a envahi la vie quotidienne de l’individu et par un mouvement synecdochique, l’ensemble de la société à savoir :

           - Le contexte domestique : les écrits domestiques organisant le temps ;

           - Le contexte extra-domestique : les écrits planifiant les différentes situations complexes (réunions, séances de travail…) ;

            - Le contexte scolaire et universitaire.

On comprend ainsi l’enjeu de la démocratisation de cette activité qui fonde l’ensemble des pratiques cognitives et sociales. Il est donc indispensable, non seulement d’alphabétiser tous les individus d’une société, mais d’intensifier le contact avec l’écrit, ce que la seule alphabétisation n’implique pas (Faure, 2011 : 26)

En effet, Moore et Molinié (2012) insistent sur le fait que le domaine de la littératie ne doit plus être réservé aux seuls didacticiens et pédagogues. L’importance sociale de cet acte invite donc à ouvrir ce champ de réflexion à d’autres disciplines : les sciences cognitives, la linguistique, la psycholinguistique, la sociolinguistique et même l’anthropologie. En plus, l’intérêt pluridisciplinaire que requiert la littératie ne fait en réalité que renforcer son importance fondamentale vis-à-vis du développement de l’individu et de la société.

De là, limiter la littératie à un simple rapport impliquant la lecture et l’écriture s’avère désuet. C’est pourquoi, il est temps de re-considérer cette forme de pensée de langue et de langage dans un champ pluridisciplinaire très vaste, permettant de mener une réflexion sur le langage dans sa dimension à la fois individuelle, bi-plurilingue et sociale sur l’organisation du monde à travers ce processus de verbalisation, ainsi que sur la spatialisation du langage via cet acte d’énonciation (Faure, 2011) .

Dans ce sens, il s’agit fondamentalement d’outrepasser la vision considérant la littératie comme un concept autosuffisant qui serait indifférent aux variations et aux contextualisations (Chiss, 2012).

 En somme, il semble évident à ce stade de réflexion de s’intéresser aux fonctions que remplit ou peut remplir l’écrit au sein même des sociétés littératiées en rattachant la littératie au sens primaire de « literacy ». En d’autres termes, ce concept qui est en perpétuelle construction/déconstruction, interroge à présent les formes et les espaces dans lesquels se déploient toutes les formes d’écrit : du privé au public, de la sphère de l’école au monde du travail, de l’immigration et son lot de plurilinguisme et de pluriculturalisme aux relations qu’entretiennent les langues entre elles, des écrits urbains (réseaux sociaux – graffitis – tags ) aux écrits littéraires et de la littératie traditionnelle à la littératie numérique.

Axes :

- Nouvelles pratiques littéraciques et sociétés numériques

- Pratiques littéraciques en temps de pandémie (s)

- Pratiques littéraciques et représentations

- Texte (s), genre (s) et contexte (s)

- Pratiques littéraciques et construction de la connaissance

- Pratique (s) littéracique (s), spatialisation du langage et énonciation.

- Scripturalité et textualité

Références bibliographiques :

BOUCHARD, R. & KADI, L. (2012). Didactiques de l’écrit et nouvelles pratiques d’écriture. Recherches et applications, Le Français dans le Monde, n° 51 (numéro entier).

CHISS, J-L. (2018). « De la littératie aux littératies : conceptions et frontières », Recherches en didactique des langues et des cultures-2 | 2012.

DABENE, M. (éd.) (1990). Des écrits (extra)ordinaires - Éléments pour une analyse de l’activité scripturale. Lidil, n° 3 (numéro entier).

DAGENAIS, D. (2012). « Littératies multimodales et perspectives critiques », dans Recherches en didactique des langues et des cultures : Les Cahiers de l’Acedle, n° 9(2), pp. 15-46. Accessible en ligne à : http://acedle.org/IMG/pdf/02_Dagenais.pdf

FAURE, M-F (2011). « Littératie : Statut et fonction de l’écrit ». Penser à l’écrit. Le français d’aujourd’hui. Paris : Armand Colin.

GIASSON et al. (1985). Le lecteur précoce au Québec : caractéristiques individuelles et familiales. Psychologie appliquée. V34 N4,

GOODY, J. (2010). Le Vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, Paris : Gallimard [trad. fr. de The Theft of History, Cambridge University Press, 2006].

GOODY, J. (1986). La logique de l’écriture : aux origines des sociétés humaines. Paris : Armand Colin.

LAHIRE, B. (2008). La raison scolaire. Ecole et pratiques d’écriture, entre savoir et pouvoir. Presses universitaires de Rennes.

KADI, L & BARRE-DE-MINIAC C. (2009). La littéracie en contexte plurilingue. Synergies Algérie. Accessible en ligne à : chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/viewer.html?pdfurl=https%3A%2F%2Fgerflint.fr%2FBase%2FAlgerie6%2Ftitre%2520sommaire.pdf&clen=163191&chunk=true

MOORE, D & MOLINIE, M. (2012). Notions en Questions (NeQ) en didactique des langues : Les littératies, Recherches en didactique des langues et des cultures : Les Cahiers de l’Acedle, 9(2) (numéro entier). Accessible en ligne à : http://acedle.org/spip.php?rubrique217

SCRIBNER, S & COLE, M. (2010). La littératie sans l'école : à la recherche des effets intellectuels de l'écriture. Langage et société, 133, 25-44. https://doi.org/10.3917/ls.133.0025

TOUHMOU, A. H. (2017). De la littératie à la bilittératie chez les élèves bi/plurilingues au Québec. Éducation et francophonie, 45(2), 22–46. https://doi.org/10.7202/1043527ar

Modalités de soumission

• Les contributeurs sont invités à soumettre une contribution (400 mots maximum, accompagnés de cinq mots clés et d’une bibliographie indicative ainsi que d’une liste des cinq dernières publications). Les contributions sont à envoyer à prfu-2022@hotmail.com avant le 10 juin 2022.

Calendrier

• Avril 2022 : mise en ligne de l’appel

• 10 juin 2022 : date limite pour la réception des résumés

• 10 juillet 2022 : Envoi des évaluations des résumés

• 10 septembre 2022 : date limite pour la remise des articles

• 15 octobre : retour de l’évaluation des contributions

• 01 novembre octobre 2022 : soumission des contributions définitives

• Juillet 2023 : Publication de l’ouvrage

Coordinateur :  Dr. MEHDI Amir, Université de Tiaret, Algérie

Comité scientifique

Pr. CUQ Jean Pierre, Université de Nice. France

Pr. LEGROS Denis, Paris 8, France

Pr. CORTIER Claude, Université de Lyon, France

Pr. KADI Latifa, Université d’Annaba, Algérie

Dr. MEHDI Amir, Université de Tiaret, Algérie

Dr. COCULESCU Steluta, Université de Poleisti, Roumanie

Pr. AMOKRANE Aït Djida, Université de Chlef, Algérie

Dr. TOMESCU Ana Marina, Université de Pitesti, Roumanie

Pr. MOSTEFAOUI AHMED, Université de Tiaret, Algérie 

Dr. MOUTIA Anas, ENS-Université Cadi Ayyad, Maroc

Dr. MEDANE Hadjira, Université de Chlef, Algérie

Dr. MOKHTARI Fatima, Université de Tiaret, Algérie 

Pr. AMMOUDEN M’hand, Université de Béjaia, Algérie

Dr. DJAMALEDDINE Nourdinne, Université de Tiaret, Algérie

Dr. AOUNALLAH Soumia, Université de Tiaret, Algérie

Dr. LAHCEN Chahrazed, Université de Laghouat, Algérie

Dr. ARRAR Salah, ENS de Sétif. Algérie

Dr. ACHAB Djamila, ENS d’Oran, Algérie

Pr. BOUDECHICHE Nawal, Université d’El Taref, Algérie

Dr. SMAIL Zoubir, Université de Saida, Algérie

Dr. BENAICHA Fatima Zohra, Université d’Alger 2, Algérie

Dr. SAYAD Kamel, Université de Guelma, Algérie

Dr. BELKAIM Leila, Université de Tiaret, Algérie

Dr. KHELLADI Sid Ahmed, Université d’Adrar, Algérie

Dr. SOUAME Schahrazed, Université d’El Taref, Algérie

Dr. MAHFOUDH Benyoucef, Université d'Oran 2, Algérie 

Comité de (re)lecture

Pr. LEGROS Denis, Paris 8, France

Pr. CUQ Jean Pierre, Université de Nice. France

Pr. CORTIER Claude, Université de Lyon, France

Pr. KADI Latifa, Université d’Annaba, Algérie

Dr. MEHDI Amir, Université de Tiaret, Algérie

Dr. MOUTIA Anas, ENS-Université Cadi Ayyad, Maroc

Pr. KAMANO Lamine, Université de Moncton, Canada

Dr. MEDANE Hadjira, Université de Chlef, Algérie

Dr. SOUAME Schahrazed, Université d’El Taref, Algérie

Dr. AOUNALLAH Soumia, Université de Tiaret, Algérie

Dr. LAHCEN Chahrazed, Université de Laghouat, Algérie

Dr. ARRAR Salah, ENS de Sétif. Algérie

Pr. BOUDECHICHE Nawal, Université d’El Taref, Algérie

Dr. SMAIL Zoubir, Université de Saida, Algérie

Dr. BENAICHA Fatima Zohra, Université d’Alger 2, Algérie

Dr. SAYAD Kamel, Université de Guelma, Algérie

Dr. MAHFOUDH Benyoucef, Université d’Oran 2, Algérie