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Appels à contributions
Les francophonies oubliées

Les francophonies oubliées

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Przemyslaw Szczur)

Appel à communications

Colloque à l’Institut de Néophilologie de l’Université Pédagogique de Cracovie

Du 26 au 28 septembre 2022

 

Les francophonies oubliées

Si le champ des francophonies postcoloniales semble désormais relativement bien balisé, grâce à un nombre impressionnant d’études parues depuis les années 1990, les études francophones possèdent bien leurs taches aveugles. Parmi celles-ci figurent sans doute les francophonies précoloniales et, plus généralement, celles qui n’ont aucun lien avec les phénomènes colonial et postcolonial. La perspective postcoloniale a été utile, voire salutaire à certains égards, mais elle ne permet pas de rendre compte de toutes les logiques de diffusion du français dans le monde, lesquelles ne se laissent pas ramener à un schéma de domination politique ou idéologique. 

Notre colloque a pour ambition de contribuer à la (re)découverte d’une partie de l’immense continent de ces francophonies que l’on pourrait qualifier d’« oubliées », « inexplorées », « négligées »… La perspective des savoirs situés nous étant proche, nous donnerons l’exemple de tous ces écrivains polonais, nombreux au fil des siècles, qui ont choisi le français comme langue d’écriture. Certains (Jean Potocki, Marie Krysinska, Jean Malaquais, Anna Langfus, Bruno Durocher et bien d’autres) sont habituellement inclus dans la littérature française, alors que leur lecture à travers le prisme francophone pourrait peut-être jeter sur leurs œuvres une nouvelle lumière. Le champ des francophonies oubliées serait donc susceptible d’embrasser également des figures largement connues mais dont on a « oublié » le statut de francophones d’adoption. L’exemple polonais n’est qu’un parmi beaucoup d’autres, comme ceux des francophonies hongroise, roumaine, russe, tchèque ou balkanique, pour ne citer que quelques cas est- ou centreuropéens.

Selon quelles logiques le français se diffusait-il en tant que langue littéraire dans d’autres parties du monde que celles colonisées par la France et à d’autres époques que celle de la colonisation ? L’adoption de la langue de Molière relevait-elle seulement de choix individuels, explicables par la situation propre à tel(le) ou tel(le) auteur(e) ou est-il possible d’y déceler, du moins dans certaines périodes, des facteurs (socio)historiques plus généraux ? Des phénomènes tels que les offensives diplomatiques françaises en Europe centrale sous l’Ancien Régime, les émigrations postrévolutionnaires en provenance ou à destination de la France, les campagnes napoléoniennes ou les politiques d’accueil de réfugiés dans divers pays francophones ont-ils entraîné des conséquences d’ampleur dans le domaine littéraire ? Ont-ils donné naissance à des phénomènes esthétiques intéressants ? Qu’ont-ils apporté aux littératures française, suisse, belge ou québécoise ? Quelles perspectives théoriques et critiques peuvent nous aider à penser les francophonies oubliées ? Voici quelques-unes parmi les interrogations auxquelles les communications présentées lors du colloque pourraient apporter des réponses. Les participant(e)s sont aussi invité(e)s à ouvrir d’autres perspectives auxquelles les auteur(e)s de cet appel n’auraient pas pensé. Tout questionnement susceptible d’élargir le champ des francophonies à des aires géographiques, figures ou problématiques jusqu’à présent négligées sera le bienvenu.

Les propositions de communication, comprenant le titre de la communication et un court résumé de la problématique abordée, sont à envoyer jusqu’au 15 mai 2022 à l’adresse suivante : francophonies2022@gmail.com 

 

Les frais de participation s’élèveront à 450 zlotys (100 euros). Les frais de déplacement et d’hébergement seront à la charge des participant(e)s.

 

Comité d’organisation :

Tomasz Chomiszczak

Grzegorz Duliński

Maria Gubińska

Stanisław Jasionowicz

Agnieszka Kukuryk

Alicja Rychlewska-Delimat

Przemysław Szczur