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Le vieux fou d’architecture - Katsushika Hokusai

Le vieux fou d’architecture - Katsushika Hokusai

Publié le par Perrine Coudurier (Source : INHA)

Le vieux fou d’architecture - Katsushika Hokusai

Journée d'études

Au sein de l’oeuvre imprimé de Katsushika Hokusai (1760-1849), l’architecture occupe une place privilégiée. La représentation du vivant par ce maître de l’ukiyo-e est incomparable ; mais si l’homme, le poisson, la vague, le brin d’herbe, le volcan sont les sujets qui ont fait sa célébrité, la place qu’il a donnée à l’architecture, avec les ponts, les maisons, les temples, les détails de charpente et les artisans au travail mérite toute l’attention.
Le maître de l’estampe a consacré deux livres à l’architecture : le cinquième volume du célébrissime Hokusai Manga publié en 1816 et le Shoshoku ehon shin-hinagata publié en 1836. Hokusai ouvre ce deuxième livre consacré aux Nouveaux modèles illustrés pour les artisans par une préface qu’il signe « Manji, le vieillard fou de peinture » :
« Depuis l’antiquité, l’homme a copié la forme des choses : ainsi dans le ciel il a pris le soleil, la lune et les étoiles, et sur la terre les montagnes, les arbres, les poissons, et puis les maisons, les champs ; et ces images simplifiées, modifiées, dénaturées, sont devenues les caractères de l’écriture. Mais celui qui se fait appeler un dessinateur doit respecter la forme originale des choses, et, ce dessinateur, quand il dessine les maisons, les palais, les temples, il est de toute nécessité qu’il sache comment les charpentes sont agencées. Il existait un ouvrage fait par un architecte, sous ce titre : LES MODELES DE L’ARCHITECTURE, mon éditeur m’a demandé de dessiner le second volume. Le premier a été fait par un homme du métier, avec des données techniques. Moi, ce que j’ai fait dans ce volume est plutôt du domaine de l’art ; toutefois si, grâce à mon enseignement, les jeunes dessinateurs arrivent à ne pas faire un chat à la place d’un tigre, un tombi à la place d’un faucon, quoique mon travail ne soit qu’un caillou à côté d’une montagne, je serai glorieux de ce résultat devant la postérité. »
Texte cité par Edmond de Goncourt, Hokousaï, 1896, chap.XLVI.


Cette journée d’études sera consacrée au Shoshoku ehon shin-hinagata, l’un des derniers manuels de dessin de Hokusai, et l’un des rares dont la préface est signée de la main du peintre. Les conférenciers souligneront l’importance de cet ouvrage méconnu dans l’oeuvre imprimé du maître de l’estampe et le replaceront dans la bibliographie japonaise, mais aussi chinoise et occidentale, des livres consacrés aux techniques de construction artisanale.
L’ouvrage sera abordé sous de multiples aspects : diffusion de la culture chinoise au Japon, en insistant sur l’influence des traditions continentales sur l’imprimé japonais ; diffusion de la culture occidentale au Japon, en rappelant notamment l’influence des imprimés occidentaux sur l’oeuvre de Hokusai ; diffusion de la culture architecturale japonaise en Occident enfin, avec l’entrée de l’oeuvre imprimé de Hokusai dans les bibliothèques des voyageurs et collectionneurs européens…

Cette journée d’études donnera lieu à une réédition commentée de la seconde édition du Shoshoku ehon shin-hinagata initialement publié à Kyôto en 1836. Cette seconde édition qui est teintée de rose et de gris fut publiée quelques années plus tard à Nagoya sous le titre Katsushika Iitsu iboku – Hokusai shin-hinagata, Ouvrage posthume de Katsushika Iitsu – Nouveaux modèles de Hokusai.

Pour découvrir le programme, rendez-vous sur : http://www.inha.fr/spip.php?article3985