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"Le vestimentaire et le tatouage : Des signes et des codes culturels et littéraires en question" (ouvrage collectif)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Khalil BABA)

"Le vestimentaire et le tatouage : Des signes et des codes culturels et littéraires en question" 

Parler du corps et de tout ce qui l’entoure a toujours été étroitement lié à la société et par conséquent à la sociologie, à l’anthropologie et à la sémiologie entre autres. Dans cette perspective tout autant littéraire, anthropologique que sociologique le corps humain a suscité depuis toujours un intérêt particulier dans les milieux de la recherche qui tentent d’explorer le caractère multidimensionnel du corps signe. De la sorte, penser le corps dans ses relations avec le vestimentaire et le tatouage, c'est se mouvoir dans un champ de recherche extrêmement riche et complexe, mais séduisant dans le sens où :

« La médiation sémiotique par le vêtement ne s’arrête évidemment pas à ce rapport entre soi et soi, c'est-à-dire dans l’articulation entre les sphères du corps-chair et du corps enveloppe par l’ajout du vêtement en tant que prothèse. L’iconisation corporelle produite par l’habillement a une incidence sur l’image de soi et sur les interactions possibles avec autrui » (Anthony Mathé, 2014).

Comme signes révélateurs de significations profondes, le tatouage et le vestimentaire sont la partie à la fois visible et immergée de l’Iceberg, ici le corps. De fait, l’on peut avancer, à la suite des sémioticiens, que tout est signe, que la signifiance peut s’opérer en dehors des canons de la langue et que l’être humain ne peut échapper à la force de frappe de la culture.  

Expression d’une authenticité, d’une appartenance identitaire, d’une culture individuelle et/ou collective, d’une inquiétude, d’un refoulement et d’une mentalité à la recherche d’un équilibre et qui se questionne, le tatouage et le vestimentaire témoignent de la sensibilité de la personne, de sa spécificité et de son universalité et deviennent, surtout en littérature, des signes criants, discrets et des plus expressifs.

Tantôt sujet romantique, tantôt objet de transgression, le corps n’a pas pu échapper à être représenté tel qu’il figure dans son acception générale, sociétale ou fictionnalisée par le biais des plumes littéraires avec ses rites et ses traditions. Ces plumes ont également dépeint ce corps comme garant de certaines croyances et de pratiques culturelles. Or, comme étant objet sociétal, la peau occupe, dans différentes cultures, une place particulière et elle est aussi un élément de relation à l’Autre. Pilier dans certains rites et lieux de certaines pratiques culturelles, elle est l’intermédiaire entre le corps et le Monde puisqu’elle est champ d’échange et de communication. En effet, une peau tatouée (dans un contexte moderne ou même traditionnel) ne passe nullement inaperçue. De surcroit, elle attire les regards, suscite des curieux, laisse poser des questions. Dans le monde contemporain ou moderne, par ailleurs, on donne à lire une nouvelle vision à l’égard du corps tatoué totalement différente de celle du passé. Le sujet moderne (notamment dans l’univers occidental) choisit de son propre gré de se faire tatouer contrairement à ce qui se produisait au passé dans le monde oriental voire maghrébin. Si l’on se penche sur la pratique du tatouage, dans cette région et à notre époque, nous nous rendons immédiatement compte de la disparition totale de ces rites. Toutes les personnes tatouées appartiennent à une tranche d’âge bien précise. Les porteuses de ces signes, tant faciaux que corporels, dépassent généralement les 60 ans, ce qui témoigne à plus d’un titre de la disparition de cette pratique traditionnelle selon une étude faite par BENDAAS dont la synthèse est publiée en 2013 sur www.slateafrique.com.

En Algérie et même dans le Maghreb d’ailleurs, le tatouage est considéré par certains comme étant une pratique archaïque largement dépassée. Pour d’autres, ces mêmes signes sont perçus comme un ornement pas couteux, imprimé sur la peau des bédouines et par conséquent sans valeur. Ces points de vue, qui s’accordent sur la faible importance du tatouage chez les maghrébins, ont négligé que celui-ci représente une composante essentielle de notre Histoire, de notre tradition et de notre culture comme le soutient BENDAAS dans ces propos : « Les tatouages traditionnels ont constitué une grande partie des croyances, de l’environnement et des besoins de leur période. Même si les réponses à la signification symbolique peuvent être moins concrètes, la signification des tatouages et le rôle qu’ils ont joué dans les vies de ces femmes est évidente » (BENDAAS, 2013). Ainsi, le tatouage est un signe écrit sur la peau marquant de façon indélébile l’Homme et son corps, son histoire et son être au monde. Toutefois, il est perçu comme étant un code qui fonctionne en tant que rite d’initiation et de passage, et qui dans certaines régions du Maghreb, prépare la jeune fille à sa vie de femme. Qu’il soit considéré en tant qu’une marque identitaire qui témoigne d’une appartenance sociale et régionale, ou comme un garant et protecteur contre tout envahissement étranger, le tatouage est intéressant dans tous ses états. Il serait donc question de l’interroger dans une optique multidisciplinaire touchant à la fois à la linguistique, à la sociolinguistique, à l’anthropologie, à l’ethnographie, à la sociologie, à la symbolique, à l’imaginaire, à la littérature mais aussi à la religion…. etc.

Dans cet ouvrage collectif, nous nous intéresserons aussi à certains signes socio-culturels attachés au corps, tel que le vestimentaire. Par contre, nous portons une attention particulière à la pratique du tatouage dans sa dimension sociale, culturelle et esthétique. Il s’agira d’explorer les différentes inscriptions du culturel et de l’imaginaire collectif sur la peau. Mais aussi, de mettre la lumière sur cette pratique en l’interrogeant dans sa double dimension aussi bien traditionnelle que moderne. Il est bien question également de voir comment les écrivains ont mis en récit ces signes expressifs ainsi que le corps qui les porte. Comme symbolique ouverte à l’interprétation, les canons du tatouage sont un véritable gisement de signifiance. 

À travers la problématique mais aussi la thématique de l’ouvrage, nous souhaitons permettre également aux experts qui partagent un intérêt porté sur l’étude du corps et des pratiques culturelles de façon générale, et sur les tatouages dans l’écriture littéraire de façon plus particulière de montrer que le tatouage, en tant que produit d’un moment historique rejeté par certains et accepté par d’autres, est une pratique culturelle où se disputent diverses mentalités et croyances.

En termes clairs, l’on peut dire que toute réflexion sur le corps, le tatouage et le vestimentaire doit être rattachée à la problématique des cultures et des mentalités qui, d’une part, se dessine en terrain fertile en représentations multiples et, d’autre part, tente de promouvoir une part d’identité parfois occultée et sacrifiée chez toute personne. 

AXES

Corps et accessoires Corps et vêtement La peau  Tradition orale et tatouage Tatouage et modernité Tatouage et significations Tatouage et communication Corps, tatouage et fiction Tatouage et identité Tatouage et religion

Références bibliographiques

Bendaas Yasmin, « Algérie : Que signifient les tatouages que portent les femmes âgées ? » in SlateAfrique du 08.08.2013, www.slateafrique.com, consulté le 06/12/2019 Chebel Malek, Le corps dans la tradition au Maghreb, Paris, PUF, 1984  Chebel Malek, Le livre des séductions, Paris, Lieu Commun, 1986 Denneys-Tunney Anne, Ecriture du corps : de Descartes à Laclos, Paris, PUF, 1992 Fernandez-Zoila Adolfo, La chair et les mots, Paris, La pensée sauvage, 1995 Fintz Claude, Les imaginaires du corps : pour une approche interdisciplinaire du corps. Tome 2, Arts, sociologie, anthropologie, Paris, L’Harmattan, 2000 Friedman AnnaFelicity, Atlas mondial du tatouage, Paris, Pyramyd, 2016 Ghellal Abdelkader et Mahmoudi Ammar, Le tatouage ou la sémiotique graphique et ses signifiés, Saint Denis, Edilivre, 2012 Kempf Roger, Sur le corps romanesque, Paris, Seuil, 1968 13. Le Breton David, Anthropologie de la douleur, Paris, Métailié, 2003 Le Breton David, Anthropologie du corps et modernité, Paris, PUF, 2001 Le Breton David, La sociologie du corps, Paris, PUF, collection « que sais-je » n° 2678, 1992 MathéAnthony, « Le vêtement au prisme du corps, vers une sémiotique du corps habillé », Actes Sémiotiques [En ligne], 117, 2014, consulté le 06/12/2019, URL : https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/4965 Watkins Jack, Tatouages : symboles et significations, Paris, Guy Trédaniel, 2016

Sous la direction de

Dre ATOUI-LABIDI Souad, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Comité scientifique 

Dre ATOUI-LABIDI Souad, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr BABA Khalil, Université Moulay Ismaïl de Meknès, Faculté polydisciplinaire d’Errachidia, Maroc

Dre BELKACEM Dalila, Université d’Oran 2, Algérie

Pre BENDAMIR Amina, Université de Tunis, Tunisie

Pr BENLOKRICHI Ammar, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr BOUDJADJA Mohamed, Université Farhat Abbas, Sétif, Algérie

Dre DE BARROS DIAS Isabel Maria, Université d’Aberta, Lisbonne, Portugal

Pre FAKHFAKH Amel, Université de Tunis, Tunisie

Dr FRANÇOIS Cyrille, Université de Lausanne, Suisse

Pre GANNIER Odile, Université de Nice, France

Dre HOSTEIN Alicia, Université de Genève, Suisse

Pr KHADRAOUI Saïd, Université Mostefa Ben Boulaid Batna 2, Algérie

Dre KHADRAOUI Errime, Université Mostefa Ben Boulaid Batna 2, Algérie

Pr LE BRETON David, Université de Strasbourg, France

Dre NERCI Najate, Université Hassan II Casablanca, FLSH Mohammedia, Maroc

Dre OUCHERIF Lamia, Ecole Normale Supérieure de Bouzaréah, Algérie

Dre SOUALAH Keltoum, Université de Bordj Bou Arreridj, Algérie

Dre TEBBANI Lynda-Nawel, chercheure indépendante et écrivaine, France

Dre TOUZEAU Maeva, Université d’Angers, France

Pr WUNENBURGER Jean-Jacques, Université Jean Moulin Lyon III, France

Dre ZAGHBA Lynda, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Comité de lecture et de révision

Dr AMEUR Azzedine, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr BELKACEM Mohammed Amine, Université Mostefa Ben Boulaid Batna 2, Algérie

Dre BENKHELIL Rima, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr BENYAHIA Tarik, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr BOUKHALAT Djamel, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dre CHETOUANI Nora, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr HADJ LAAROUSSI Belkacem, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dre HADJAB Lamia, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

M LEHIMEUR Noureddine, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

M MESSAOUR Riad, Université Mostefa Ben Boulaid Batna 2, Algérie

 

M MOUNES Fayçal, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Dr SLITANE Kamel, Université Mohamed Boudiaf de M’Sila, Algérie

Calendrier  

Le dernier délai de la réception des propositions : le 15.06.2021

La réponse du comité scientifique : le 23.06.2021

Le dernier délai de la réception les articles : le 10.10.2021

Soumission des propositions : Les propositions d’articles en format Word (résumés de 300 mots, mots clés, nom et prénoms de l’auteur, institution, adresse électronique), accompagnées d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer en pièce jointe à l’adresse suivante : tatouagecolloque@gmail.com avant le 15.06.2021

Langue de l’ouvrage : Le français

                                                                                                         

Normes rédactionnelles

de l’ouvrage collectif

 

Texte et mise en page 

Utiliser WORD, police Times New Roman 12 avec interligne 1,5. Texte justifié. Marges : 2,5 cm partout. Tous les paragraphes et intertitres commencent par un alinéa de 0.5.

Les majuscules en initiale sont (parfois) dotées d’un accent. (É, À, Â, etc.)

La ponctuation obéit aux règles traditionnelles françaises.

Les mots étrangers, les locutions latines sont en italiques.

Les siècles sont indiqués en chiffres romains : XIXe siècle.

Sont en italiques : les titres d’ouvrages (romans, recueils de nouvelles, de poésies, de contes, etc.), les noms de journaux, de revues, les titres de films.

Ni les caractères gras ni le soulignement ne doivent être employés pour mettre en relief l’importance d’un mot ou d’une idée ; Seulement l’italique est utilisé à cet effet. La composition en caractères gras est réservée aux titres, sous-titres et intertitres.

Les textes en écriture non romaine (arabe, grec, etc.) s’en tiendront aux conventions de transcription établies pour chacune.

Le titre de l’article doit être centré, en gras et en 14 points. À la suite, l’auteur indiquera aussi de façon centrée, en 10 points : Prénom et NOM (en gras) ; Titre et grade ; Institution et Pays.

Le sous-titre et les intertitres en gras, 12 points.

Les articles seront divisés en sections introduites par intertitres, numérotées 1., 2., 3., etc. Aucun autre type de numérotation (1.1, 2.3.1) ne sera utilisé.

La taille de l’article variera entre 15 000 et 35 000 signes (notes, bibliographie et espaces compris).

Citations

Une citation inférieure à trois lignes est insérée dans le corps du texte, mise entre guillemets (« ») et suivie de la référence (auteur-date-page). Une citation enchâssée dans une citation est signalée par les guillemets hauts (" … ").

Les parties tronquées d’une citation sont indiquées par des crochets et des points de suspension : […]. De même, toute insertion personnelle de l’auteur dans une citation est placée entre crochets.

Une citation supérieure à trois lignes est reportée dans un paragraphe distinct, entre guillemets, en corps de 10 et interligne 1.

Références

La référence, placée en fin de citation, obéit à la méthode auteur, date, page.

Quand l’auteur est cité une seule fois en bibliographie, on placera entre parenthèses le nom de l’auteur et la page.

Exemple : « "J’en vins presque à croire" : voilà la formule qui résume l’esprit du fantastique. » (Todorov, 35).

Si la bibliographie comporte plusieurs ouvrages du même auteur. L’ordre est le suivant : auteur, date, page. On précisera la date afin d’éviter la confusion. (Todorov, 1970, 35).

Notes

Les notes seront faites en numérotation continue, en bas de page. L’appel de note se situe avant la ponctuation, ou après les guillemets fermants.

Références dans les notes

Si la référence est citée en bibliographie, on la formulera ainsi : Prénom Nom, Titre, page.

Si la référence ne figure pas en bibliographie, elle comportera tous les éléments d’une référence complète. Exemple : Patrick Modiano, Rue des Boutiques Obscures, Paris, Éditions Gallimard, 1978, p. 128.

Bibliographie

Elle est obligatoire en fin d’article. Les noms d’auteurs seront mis en majuscules.

Un auteur, un ouvrage

VERSINI Laurent, Le roman épistolaire, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Littératures modernes », 1979, 264 p.

Un ouvrage, deux auteurs

SOUILLER Didier et WLADIMIR Troubetzkoy, Littérature comparée, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Premier Cycle », 1997, 787 p.

Ouvrage collectif

BACKES Jean-Louis et al., Romans du crime, Paris, Didier Érudition CNED, 1998, 198 p.

Article dans un périodique

NEVEU Érik,. « La banlieue dans le néo-polar », Mouvements. Le polar entre critique sociale et désenchantement, n° 15/16, La Découverte, Mai-août 2001, p. 22-27.

Thèse

NOM prénom, « Titre », Thèse, Université, Directeur de recherche, Année.

Publication en ligne

NOM Prénom, « Titre de la contribution », Titre du site [en ligne]. Disponible sur : http://www. ..... (Date de consultation).

Exemple : DELEUZE Gilles, « Le temps musical », conférences Ircam 00/00/1978. Les cours de Gilles Deleuze [en ligne]. Disponible sur : http://www.webdeleuze.com/php/sommaire.html (consulté le 10 octobre 2003).

Notice bio-bibliographique de l’auteur 

Chaque article doit être accompagné (après la bibliographie finale) d’une notice bio-bibliographique concise de l’auteur (de 5 lignes tout au plus, précisant l’établissement d’affiliation, statut, ses publications, sa participation à des colloques et son adresse électronique).

Chaque article doit être accompagné de deux résumés, l’un en français et l’autre en anglais.