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Le style de Samuel Beckett au miroir épistolaire 1929-1989

Le style de Samuel Beckett au miroir épistolaire 1929-1989

Publié le par Université de Lausanne (Source : Pascale Sardin)

Le style de Samuel Beckett au miroir épistolaire

1929-1989

Lettres modernes – Minard, Collection « Carrefour des Lettres modernes »

(http://www.lettresmodernesminard.org)

 

Parution 1er semestre 2021

 

Ce volume envisage d’étudier le style de Samuel Beckett au miroir de ses lettres. Depuis 2009, quatre volumes de lettres de l’auteur ont paru à Cambridge UP : Volume I, 1929-1940 (2009) ; Volume II, 1941-1956 (2011) ; Volume III, 1957-1965 (2014) et Volume IV, 1966-1989 (2016). Ils ont été traduits et publiés chez Gallimard entre 2014 et 2018. Malgré un corpus imposant, seulement une sélection d’environ 2 500 (L1, xx) a été reproduite, mais elle donne une idée de l’évolution du style épistolaire de l’auteur de Godot et Molloy, des années 1930 aux années 1980. Écrites en anglais, français et, dans une moindre mesure, en allemand, les lettres sont adressées à de nombreux destinataires : amis (Tom MacGreevy, Ethna MacCarthy), et collaborateurs (Jérôme Lindon, Robert Pinget) ; personnalités proches (Barbara Bray) ou destinataires occasionnels, comme David Hayman ou Matti Megged. 

Le style littéraire de Beckett est le sujet explicite de plusieurs missives, parmi lesquelles la fameuse “Lettre allemande” de 1937, où le jeune écrivain dit vouloir « déchirer » (L1, 518) « l’anglais officiel » et s’en prendre à sa « grammaire » et au « style ». Dans d’autres lettres, c’est son propre style épistolaire que commente Beckett dans des termes qui ne sont pas sans rappeler la péjoration générale qui caractérise l’esthétique beckettienne, comme ici : « Bd. St. Jacques not yet finished painted, awful English. » (L3, 357). Comme dans la “Lettre allemande”, la question du style est presque toujours convoquée en corrélation avec des considérations linguistiques. Ainsi l’écrivain se plaint-il de son anglais “merdique” qui “pullule”, alors que le français lui offre davantage de “contrôle”. Il déclare : « I’m inclined as always in English to shit and pullulate – but there’s a play there all right I think – if I can restrain my native vulgarity. » (L3, 366).

Si la question du style – entendu provisoirement comme idiolecte singulier – de Beckett n’a jamais manqué de préoccuper la critique à partir des déclarations faites par l’auteur, lors d’entretiens ou via ses narrateurs dans ses propres textes, ces lettres ouvrent donc de nouvelles perspectives de recherche. On envisagera ainsi d’étudier le style de Samuel Beckett au miroir épistolaire à partir des quatre axes de réflexion suivants :

— Définition et caractérisation du style épistolaire de Beckett (Quels en sont les traits, les saillances ?) ;

— Variations stylistiques en diachronie, en fonction des destinataires ou de la langue employée (Peut-on parler de style commun aux deux langues majeures d’écriture de Beckett ? Peut-on, au contraire, détecter des spécificités culturelles, sachant que Beckett qualifiait le français de « langue de l’infinitésimal » (L2, 188) ?) ;

— Parentés stylistiques entre les lettres et les œuvres (Y a-t-il ou non des constantes et des stylèmes communs ?) ;

— Comment les propos métastylistiques de Beckett dans ses lettres éclairent-ils son travail d’écriture ou encore celui d’autres créateurs ? L’attention que Beckett porte aux « rhythms » (L3, 254) de la langue est-elle la même dans ses lettres que dans ses œuvres ou lorsqu’il commente l’écriture d’autres auteurs ?

La notion de « style » est à envisager dans une perspective linguistico-littéraire sous ces angles divers et variés que sont : le lexique, l’énonciation, les figures, les registres, les tonalités, la phrase, etc.

Modalités de participation

Les propositions d’articles peuvent être en français ou en anglais. Un résumé d’environ 300 mots assorti d’une bio-bibliographie est à soumettre avant le 15 novembre 2019.

L’acceptation des propositions par notre comité scientifique sera communiquée en janvier 2020.

Après acceptation de la proposition, le texte définitif des articles (30 000 signes, espaces comprises) devra être remis le 15 avril 2020.

Après avis des relecteurs puis retour aux auteurs en juin 2020, les articles définitifs seront remis le 1er septembre 2020.

La parution du volume est prévue au cours du 1er semestre 2021.

Correspondance à adresser simultanément aux directeurs de l’ouvrage :

Karine Germoni, Pascale Sardin, Llewellyn Brown

Karine Germoni : karine.germoni@sorbonne-universite.fr

Pascale Sardin : Pascale.Sardin@u-bordeaux-montaigne.fr

Llewellyn Brown : llewbrown@orange.fr

 

Références

L1       The Letters of Samuel Beckett, t. 1, “1929-1940”, Martha Dow Fehsenfeld, Lois More Overbeck (éd.). Cambridge UP, 2009.

L2       The Letters of Samuel Beckett, t. 2, “1941-1956”, George Craig, Martha Dow Fehsenfeld, Dan Gunn, Lois More Overbeck (éd.). Cambridge UP, 2011.

L3       The Letters of Samuel Beckett, t. 3, “1957-1965”, George Craig, Martha Dow Fehsenfeld, Dan Gunn, Lois More Overbeck (éd.). Cambridge UP, 2014.