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Le seuil (Journées de la Francophonie, IAŞI, 27-28 mars 2020)

Le seuil (Journées de la Francophonie, IAŞI, 27-28 mars 2020)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Diana Gradu)

Journées de la Francophonie, IASI, 27-28 mars 2020
Le seuil


Il y a un avant, il y a un après. Mais là, sur le seuil, le temps et l’espace sont suspendus dans le règne du possible. Pousser une porte ou franchir une frontière qui nous sépare de l’autre côté, c’est faire un choix, déclencher une série d’actes irréversibles, basculer d’un univers à un autre, de la promesse à la matérialisation, du rêve à la réalité, de la vie à la mort. Dans ce no man’s land, dans cet entre-deux ambigu, rien n’est encore décidé, le continu ne s’est pas encore brisé en discontinu, le secret ne s’est pas encore révélé, l’interdit n’a pas encore été enfreint...

L’imaginaire du seuil ne cesse de hanter nos assises ontologiques. Point de convergence et d’ambivalence, le seuil est aussi un de ces « technèmes » qui sont, dans la vision de Philippe Hamon, « ces objets architecturaux (portes, fenêtres, vitraux, cloisons, passages…) qui sollicitent la pensée structurale et constituent comme la concrétisation de ses interrogations». 

Opérateur logique également, servant à répartir de façon binaire les espaces, les temps, les structures linguistiques, l’idée de seuil a depuis toujours fasciné écrivains, poéticiens, philosophies, linguistes, didacticiens, anthropologues, ethnologues, etc. La richesse inépuisable des fonctions du seuil dessine une zone, réelle ou imaginaire, où l’échange est possible, où le danger est stimulant, car on peut tout aussi bien amorcer un mouvement ascensionnel qu’une chute, en changeant de niveau de réalité et de connaissance.

La traversée vers un ailleurs, vers autre chose, quels qu’en soient la structure ou l’enjeu, passe forcément par un seuil. Le seuil est la marque incontournable du monde créé. Mettre en oeuvre, achever, figer implique obligatoirement poser des limites, donner une forme, qu’il s’agisse d’un mot, d’une pensée, d’un geste. Dans sa complexité paradoxale, le seuil nous rappelle inlassablement à notre condition créaturale d’êtres finis parce qu’inachevés dans notre aspiration vers l’unité absolue.

Nous vous proposons donc une réflexion sur les notions du dehors et du dedans, de l’identité et de l’altérité, du dit et du non-dit, du déjà-là et du pas-encore dans les mythes, les récits, la poésie, le théâtre, sans oublier les théories linguistiques et didactiques des seuils, tout aussi riches et fertiles. Limen – seuil, limes – limite, voici une invitation à jouer des oppositions, à multiplier les niveaux d’interprétation, à permettre l’intrusion d’un espace-temps spécifique, aux tonalités fantastiques ou poétiques, à sublimer l’opposition qui semble irréductible entre lisière et passage, séparation et réunion, entre la fonction limitative des seuils et leur fonction unificatrice, vers une transfiguration symbolique. 

Axes de réflexion possibles:
- Éloge des seuils : enjamber les frontières culturelles.
- De Perrault à Amélie Nothomb en passant par les contes arabes – le mythe de la porte interdite.
- La rêverie littéraire, entre la vie et le rêve.
- Au seuil du texte, en perspective genettienne.
- L’ironie ou quand dire, c’est ne pas faire.
- Temps et seuils.
- Métaphysique du seuil.
- La peur / la fascination des seuils.
- Au seuil de l’autre langue : la traduction, entre opacité et transparence.
- Actualité / inactualité dans la pensée guillaumienne des seuils.
- La théorie des seuils dans la didactique des langues.
- Les seuils, construction et circulation de la notion et problématique épistémologique en didactique des langues étrangères.
- Dans le paysage sociolinguistique plurilingue : des seuils pour reconnaître le fran(can)glais ou d’autres métissages linguistiques.
- Poièsis et opsis : les seuils du théâtre.

Calendrier 
Date limite de soumission des propositions : 15 janvier 2020
Notification des acceptations : 30 janvier 2020
Programme préliminaire : 20 février 2020
Programme définitif : 1er mars 2020

Soumission
Les propositions d’environ 500 mots suivis d’une brève bibliographie sont à envoyer pour le 15 janvier 2020, sous forme électronique, à Mme Diana Gradu, dianagradu@yahoo.com 

Questions pratiques
• Taxe de participation : 
60 euros (documents, pauses café, cocktail, déjeuner et publication de la communication dans les Actes) ; 40 euros (ou l’équivalent en RON) pour les membres ARDUF et ARPF. 
No. compte RON : RO07BUCU2361036657330RON
No. compte EURO : RO88BUCU2361036657337EUR (code SWIFT BUCUROBU) ; Alpha Bank, Roumanie
titulaire des comptes : Gradu Diana, dianagradu@yahoo.com)
• Les frais de voyage et de séjour à Iasii sont à la charge des participants. Les organisateurs peuvent assurer des réservations à la Résidence Internationale de l’Université (Gaudeamus ou Akademos) (40 euros/nuit), dans la limite des places disponibles. 


Comme d’habitude, les Actes du colloque seront publiés par les Éditions Junimea de Iasi.

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Simona MODREANU, responsable du Département de Français, au nom des organisateurs