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"Le Perceforest dans un siècle moral : questions d’éthique et de didactique à la fin du Moyen Âge" (Sorbonne Nouvelle)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marie-Christine Payne)

"Le Perceforest dans un siècle moral : questions d’éthique et de didactique à la fin du Moyen Âge"

Journée d'étude

Maison de la Recherche de l'Université Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris

 

En 2009, un premier colloque dédié entièrement au Perceforest avait lieu, témoignant de l’intérêt grandissant du monde des études médiévales pour ce texte. Depuis, l’édition est devenue disponible dans son intégralité grâce aux travaux de Gilles Roussineau, une première collection d’études est parue sous la direction de Christine Ferlampin-Acher et le texte a été partiellement traduit en anglais par Nigel Bryant. Le Perceforest, doucement mais sûrement, a fait son entrée dans la liste des classiques du Moyen Âge tardif. Il semble donc qu’il soit temps de faire le point sur une œuvre dont la complexité a encore bien des richesses à révéler.

La dimension morale et éducative du Perceforest, notamment, offre de nombreuses perspectives. Le Perceforest est composé, lu et remanié à une époque qui s’interroge tout particulièrement sur ces questions d’éthique et de didactique. Avec la Guerre de Cent Ans, les défaites de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt et le déclin général de la féodalité, les XIVe et XVe siècles sont marqués par une série de crises qui affectent le monde chevaleresque et suscitent une réflexion sur le pouvoir, les droits et responsabilités des différents membres de la société, ainsi que sur la meilleure manière de les instruire. La littérature y joue un rôle de premier choix. Le Roman de Fauvel fait la satire du monde de la cour, Philippe de Mézières rêve d’un renouveau de la classe chevaleresque dans le Songe du Vieil Pèlerin, Jean Froissart dépeint les conséquences de la guerre dans ses Chroniques, tandis que Christine de Pizan et Alain Chartier s’interrogent sur les principes qui doivent régir un bon gouvernement.

C’est dans ce contexte que le Perceforest doit être envisagé, comme l’œuvre d’un « siècle » (au sens large du terme) où la nostalgie d’un passé arthurien glorieux le dispute à une vision du monde critique et avide de changements, entre ruptures et continuités. C’est donc la volonté de mener une réflexion sur l’insertion du Perceforest dans son temps qui a motivé l’organisation de cette journée d’étude : miroir des princes, mais aussi « delicieuse, melliflue et tres plaisante hystoire »,[1] comment le Perceforest nous invite-t-il à penser la création littéraire à la fin du Moyen Âge ?

Pour mener à bien la discussion, il nous a paru essentiel d’ouvrir la journée aussi bien à des spécialistes du Perceforest qu’à des chercheurs travaillant sur d’autres textes de la fin du Moyen Âge et sur le monde bourguignon.

Nous nous proposons d’étudier ces questions d’éthique et de didactique sous la forme de trois tables rondes centrées autour des thématiques suivantes:

  • Croyances et religion : Nous tenterons d’analyser l’avènement du Christianisme tel qu’il est mis en scène dans le Perceforest, notamment en relation avec les systèmes qui le précèdent (ruptures et continuités). Comment se positionne le texte sur ces questions ? Plusieurs pistes pourront être envisagées: réflexion sur la Vérité et le merveilleux mais aussi sur le Bien et le Mal. Nous n’oublierons pas de mentionner le rapport à Dieu/aux dieux et à la foi ainsi que la question du libre-arbitre. Enfin, où se place notre texte dans le renouveau spirituel et la devotio moderna de la fin du Moyen Âge?
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  • Questions de gouvernement : Il conviendra d’examiner le(s) discours tenu(s) sur les questions de pouvoir, de hiérarchie, et d’ordre social afin de mieux appréhender l’organisation du monde et de la société dans le Perceforest. Le Perceforest offre-t-il un modèle de société idéale ? Comment s’établissent les nouvelles formes de gouvernement? Comment sont régulées les mœurs ? Cette table ronde pourra être l’occasion d’analyser les pratiques chevaleresques. La place de l’Autre, les personnages féminins et la question du relativisme culturel pourront aussi être envisagés.
    [Suite à une réponse exceptionnelle au premier appel à communications, nous ne recherchons plus d’intervenants pour cette table ronde.]
     
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  • La place de l’écrivain : Nous étudierons la figure de l’écrivain sous toutes ses formes (personnages compositeurs, voix narrative). Quel rôle l’écrivain remplit-il selon le Perceforest ? Quels sont ses pouvoirs, responsabilités et limites ? Quelle relation la littérature entretient-elle avec la politique ? Nous pourrons prendre en compte le choix du genre, entre chronique, roman, miroir des princes/dames, et autres, mais aussi le réseau auquel appartient l’écrivain travaillant avec/contre les commanditaires, illustrateurs, autres écrivains, etc.

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Informations pratiques : 

Les propositions d’intervention dans les tables rondes, en vue d'une présentation de 10 minutes maximum, doivent se faire en français et parvenir avant le 15 août 2021 à l’adresse suivante : jeperceforest@gmail.com.

Merci d’inclure un titre, un résumé (limité à 300 mots) indiquant la table ronde souhaitée, une brève notice biographique et une affiliation professionnelle. Une réponse sera donnée vers la fin du mois d'août 2021.

Les participants auront la possibilité de nous rejoindre soit in situ (Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle, Salle Claude Simon, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris), soit par visioconférence.

Pour les présents, le déjeuner sera pris en charge. Pour tout frais de transport et/ou d’hébergement, nous vous demandons de vous tourner vers vos équipes de recherche.

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Comité organisateur :

- Michelle Szkilnik (Université Sorbonne Nouvelle) : michelle.szkilnik@sorbonne-nouvelle.fr

- Coline Blaizeau (University of Exeter): cb802@exeter.ac.uk

- Marie-Christine Payne (Université Sorbonne Nouvelle) : mariechristinepayne@gmail.com