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Le livre, le musée et l'enfant (Paris)

Le livre, le musée et l'enfant (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Ivanne Rialland)

Le livre, le musée et l’enfant

Colloque international et interdisciplinaire

CHCSC (UVSQ, Université Paris Saclay)/ Musée du Louvre/École du Louvre

avec le soutien de la Fondation des sciences du Patrimoine

et du CNLJ (BNF)

9-10 décembre 2020

Appel à communication

Date-limite de soumission : 15 mars 2020

 

L’objectif de ce colloque interdisciplinaire est d’explorer les relations entre le livre pour enfants sur l’art et le musée. Il ne s’agit pas d’étudier la représentation littéraire du musée, mais de s’attacher au livre d’art pour enfants dans la mesure où celui-ci se donne, dans un héritage malrucien plus ou moins explicite, comme un « musée imaginaire », afin de penser l’articulation de ces musées de papier avec le musée réel, ses collections, son activité éditoriale, ses actions envers les publics jeunesse et familiaux.

1. le livre comme « musée imaginaire »

  • quelle représentation des collections muséales ces livres proposent-ils ? Quelles œuvres, quelle scénographie de ces expositions de papier ? Comment l’œuvre est-elle exposée sur la page, comment les pages sont-elles articulées pour former un espace d’exposition ? Il ne s’agira pas seulement d’étudier la production actuelle, mais aussi de mettre en évidence une histoire éditoriale, à partir de l’étude des fonds patrimoniaux du CNLJ et de L’Heure joyeuse, en soulignant par exemple le rôle pionnier de Sophie Curtil, de Pierre Belvès – ou, aux États-Unis, de Philip Yenawine. En termes de mise en pages, on peut penser également au rôle de Pierre Marchand et de la collection « Découvertes Gallimard », ou, plus récemment, de Loïc Le Gall, à Palette.

  • quel rapport ces musées de papier entretiennent-ils avec le musée « réel » : sont-ils des substituts, des condensés, des guide ? Des musées idéaux, ou des ersatz de musée ? Cela invite à l’examen non seulement des livres édités par les musées, mais aussi des collections et ouvrages, nombreux, affichant dans leur titre le terme musée, ou posant dans leur péritexte un lien avec le musée (par l’emploi d’expressions comme visite, guide, exposition, par l’invitation de l’enfant à aller au musée…).

  • quel rôle cherche à jouer le livre dans la confrontation à l’œuvre d’art ? Quel type de regard sur l’œuvre vise-t-il à éveiller ? Comment s’articule-t-il à d’autres actions de médiation ou de transmission, telles que les visites guidées ou les ateliers ? Comment les pédagogues et les médiateurs s’en saisissent-ils ? Des recherches fondées sur des pratiques concrètes et des observations en classes, en ateliers, en bibliothèques seront les bienvenues.

  • Quelle est, enfin, la spécificité de ces livres pour enfants sur l’art, au regard, d’une part, des livres sur l’art grand public, et, de l’autre, des produits numériques. On peut en effet s’interroger sur le public visé (enfants ? médiateurs ? familles ?), à un moment où les frontières entre production jeunesse et production adultes deviennent poreuses. Sur le plan du médium utilisé, le développement, dans les musées, de visites virtuelles, d’applications, de jeux porte-t-il un rapport autre au musée et à ses collection ?

2. Le livre pour enfants dans l’institution muséale

  • quelle articulation existe-t-il entre le livre et les actions en direction des publics jeunesse et les familles (ateliers, visites guidées, contées) ? Nombre d’auteurs de livres pour enfants sur l’art animent des ateliers pour les musées, qui donnent naissance à des livres ou à des collections – ce fut le cas de « L’art en jeu ». Ces ateliers sont parfois aussi des caisses de résonance pour ces ouvrages, et les éditeurs cherchent à développer ces ateliers en direction des écoles ou des musées – à un moment où les actions de médiation tendent à être externalisées.

  • quel rôle est donné au livre pour enfants sur l’art au regard du musée et des collections ? S’agit-il d’attirer le public jeunesse ? De servir de supports pédagogiques pour les parents ou en enseignants ? De prolonger l’expérience de la visite, de la préparer, de l’orienter ? Quelle est la place concrète donnée au livre dans l’espace du musée ?

  • quelle articulation y a-t-il aujourd’hui entre le livre et le développement d’autres produits culturels, et notamment numériques, à destination des publics jeunesse (e-books, visite interactive, jeux…) ? Y a-t-il concurrence entre ces différents médiums ? Y a-t-il un avenir pour l’édition de livres jeunesse au sein des musées ?

  • quelle est la place des éditions de musée dans l’institution, quel lien ont-elles avec les autres services (départements de conservation, services des publics) ? Quels liens les éditions de musée entretiennent-elles avec les autres acteurs de l’édition sur l’art pour la jeunesse : éditeurs privés, institution scolaire, bibliothèques ?

Ce volet de la réflexion invite particulièrement à une perspective internationale et comparative : les propositions portant sur des musées étrangers seront particulièrement appréciées.

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Les propositions (500 mots environ), accompagnées d’une brève bio-bibliographie et d’un titre, seront adressées avant le 15 avril 2020 à Ivanne Rialland (ivanne.rialland@uvsq.fr).

Acceptation des propositions : mai 2020

Les communications, en français ou en anglais, dureront 25 minutes. Une publication des actes est envisagée.

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Comité scientifique

Marie-Claire Guillard Le Bourdellès (Musée du Louvre)

Laurence Castany (Musée du Louvre)

Françoise Mardrus (Centre Vivant-Denon, Musée du Louvre)

Anne Krebs (Centre Vivant-Denon, Musée du Louvre)

Claire Merleau-Ponty (École du Louvre)

Jacques Vidal-Naquet (CNLJ, BNF)

Marine Planche (CNLJ, BNF)

Ivanne Rialland (CHCSC, UVSQ, Université Paris-Saclay)