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Appels à contributions
La Seconde Guerre mondiale et la littérature. Chroniques, mémoires, résurgences

La Seconde Guerre mondiale et la littérature. Chroniques, mémoires, résurgences

Publié le par Marc Escola (Source : Fabrizio Miliucci)

La Seconde Guerre mondiale et la littérature.

Chroniques, mémoires, résurgences

APPEL À CONTRIBUTIONS

 

Avec sa portée historique, politique, éthique et sociale, la Seconde Guerre mondiale a agi sur la nature même de l’écriture, posant radicalement le problème de l’expression. Le traumatisme de la guerre, avec ce qu’il a entraîné en termes de destruction, de douleur et de mort, a en effet imposé le besoin du mot comme outil essentiel, même si limité et peut-être insuffisant, pour (essayer de) donner un sens à ce qu’il s’était passé. La Seconde Guerre mondiale a inspiré et continue d’inspirer des oeuvres qui traitent la mémoire de cette saison et les questions troublantes qu’elle a soulevées. Dans l’immédiat, des chroniques ont paru qui essayaient, plus ou moins directement, de mettre en forme le vécu présent (par exemple Vasilij Grossman). Tout de suite après la fin de la guerre, il a fallu à la littérature de transformer cette expérience en souvenirs (qu’il suffise de nommer Primo Levi). La charge symbolique des événements de guerre ne s’est sans doute pas arrêtée avec la mort de ceux qui les avaient vécus. En effet, sur le marché de l’édition ne cessent d’être publiés des textes écrits par des personnes nées après la fin de la guerre, engagées de diverses manières pour faire face aux résurgences de cette saison (comme Jonathan Littell). Ce vaste corpus, dont nous n’avons proposé qu’une parmi les nombreuses classifications possibles, s’inscrit dans le système encore plus complexe et stratifié de la mémoire collective, dont le fonctionnement a été beaucoup questionné, à partir des recherches de Halbwachs (Les cadres sociaux de la mémoire, 1925) jusqu’aux études les plus récentes, consacrées à la mémoire des conflits mondiaux. Réfléchir notamment sur les textes littéraires et sur leur capacité de composer la fragmentation des espaces et des temps nous permettra d’approfondir la question en croisant différentes approches théoriques et méthodologiques (de la géocritique à la narratologie, de l’histoire de l’édition aux études de genre, etc.). Il sera donc intéressant d’essayer de dresser une carte, la plus articulée possible, à partir de laquelle s’orienter dans la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale. Considérant la catégorie de «littérature de mémoire» au sens large – c’est-à-dire en établissant une continuité entre les oeuvres qui relatent en direct les événements de la guerre et celles qui les rappellent – il sera possible d’interroger un large éventail de genres, du roman à la poésie, du théâtre à l’écriture pour le cinéma, du mémoire à l’autofiction, du reportage à la bande dessinée.

L’appel à contributions s’adresse aux chercheurs de toutes disciplines. On considérera des propositions qui traitent de la Seconde Guerre mondiale dans tout l’ensemble de son spectre, sans limites géographiques ni temporelles: occupation, résistance et libération; ségrégation, déportation et extermination; mémoire, rappel, réinvention d’événements. On acceptera des contributions théoriques, comparatives et interdisciplinaires, qui analysent des aspects de système et des liens entre différents domaines d’études.

À titre d’exemple uniquement, nous encourageons l’envoi de propositions portant sur les domaines d’investigation suivants :
- Relations entre production littéraire et perspectives historico-géographiques (à travers par exemple les questions de la mémoire, du traumatisme, de la résurgence) ;
- Témoignages d’un même événement enregistrés par différents auteurs et sous différents angles ;
- Phénomènes d’hybridation, de remise en cause, de redéfinition des genres littéraires et des formes traditionnelles ;
- Espace de mémoire comme espace transnational (oeuvres produites en dialogue avec des espaces autres que le domaine littéraire auquel il font principale référence, mécanismes de circulation internationale des produits culturels) ;
- Tropes et motifs récurrents dans la littérature sur la Seconde guerre mondiale ;
- Le marché de l’édition face à la guerre (de la propagande à la littérature de genre).
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Les propositions (max 1000 mots), accompagné de brèves indications biographiques (max 250 mots), sont à envoyer à l’adresse : svolte@writeupbooks.com

Langues acceptées : italien, anglais, français

Date limite pour l’envoi des proposition : 31 octobre 2021

Acceptation des propositions : 31 décembre 2021

Date limite pour la soumission des articles: 30 avril 2022

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Responsables :

Flavia Di Battista (Università degli Studi di Pavia)
Fabrizio Miliucci (Università di Torino)
Davide Pettinicchio (“Sapienza” Università di Roma)