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La référence à l’originaire dans  la presse et les écrits musicaux de la première moitié du xxe siècle

La référence à l’originaire dans la presse et les écrits musicaux de la première moitié du xxe siècle

Publié le par Perrine Coudurier (Source : timothée Picard)

La référence à l’originaire

dans  la presse et les écrits musicaux de la première moitié du xxe siècle

 

Jeudi 16 janvier 2014

Université Évry–Val d’Essonne

Amphi 150, Bâtiment Maupertuis

 

Organisée en partenariat

Université d’Évry (RASM/SLAM) et Université Rennes 2 (CELLAM/IUF)

 

Contacts :

philippe.gumplowicz@univ-evry.fr

nicole.lanza@univ-evry.fr,

timothee.picard@gmail.com

En ses formes les plus diverses – le mythe, les racines, la naissance, l’enfance, la terre nourricière, le primitif – la référence à l’originaire (« l’éclat du feu planté jadis », selon le poète Claude Vigée) agrège tout autant des aspirations artistiques fécondes que des conséquences potentiellement ou réellement contestables. Le recours à l’origine accompagne le développement des récits nationaux et atteint son point d’orgue dans les logiques d’appartenance qui assurent le déploiement de l’ombre identitaire au cours de l’entre-deux-guerres. On perdrait néanmoins beaucoup à réduire l’ambivalence fondamentale de la notion à la seule opposition à l’idée de progrès ou à la norme d’ouverture à l’autre. 

Cette journée d’études circonscrit la réflexion autour de la presse musicale du premier XXe siècle et des écrits de compositeurs. Le mot-valise « origine » recoupe des usages polysémiques selon les aires géographiques, les enjeux historiques et artistiques, les parti-pris politiques ou crypto-politiques. Bornes-témoins en France : Debussy enjoint Stravinsky en 1915 de récuser « les blagues internationalistes » pour devenir « un grand artiste russe[1] » ; Jean Cocteau oppose la pureté du « cirque, des orchestres américains de Nègres » à un théâtre « toujours corrompu[2] » ; Hugues Panassié construit la légitimité du jazz sur un racialisme inversé[3] ;  André Jolivet renvoie ses Cinq danses rituelles, composées en 1939, « aux groupements humains […] dits primitifs chez lesquels l’âme humaine a gardé toute sa virginité[4] ». Si la civilisation a conduit à l’engourdissement sensible et à la barbarie, pourquoi ne pas revenir à l’origine pour refonder la civilisation ? Cette nébuleuse « originiste » pose d’autres questions : quels points de comparaison avec le primitivisme du début du siècle ? Se présente-t-elle comme une autre avant-garde ? Se retrouve-t-elle – et à quels titres ? – dans l’œuvre même ?

 

Programme

 

9  h  45  :  accueil des participants et mot d’introduction

 

Présidence : Philippe Gumplowicz (Université d’Évry Val d’Essonne)

 

10 h 00 – 10 h 30 : Fabrice Bouthillon (Université de Bretagne occidentale, Brest)

« Les origines de la quête de l’origine au premier xxe siècle »

 

10 h 30 – 11 h 00 : André Lischke (Université d’Évry Val d’Essonne)

« Rimski-Korsakov : une slavophilie sans ostracisme »

 

11 h 00 – 11 h 30 : discussion et pause

 

11 h 30 – 12 h 00 : Lucie Kayas (CNSMDP)

« André Jolivet : un primitivisme idéal ? »

 

12 h 00 – 12 h 30 : Marie Gaboriaud (Université Paris – Sorbonne)

«  "Au secours, Beethoven !" La référence à l’âge d’or de l’Europe intellectuelle et musicale comme rempart contre la décadence dans les textes de critique musicale du premier xxe siècle »

 

12 heures 30 : discussion et pause déjeuner

 

Présidence : Timothée Picard

 

14 h – 14 h 30 : Angelica Rigaudière (Université de Reims - Champagne-Ardenne)

« Affirmation identitaire, engagement et innovation : le compositeur américain et son recours aux origines dans The Musical Quarterly de 1915 aux années 1930 »

 

14 h 30 – 15 h 00 : Paulo de Castro (Universidade Nova de Lisbonne)

« Musique et pensée de l’origine dans l’espace ibérique à l’aube du xxe siècle »

 

15 h 00 – 15 h 30 : Anaïs Fléchet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)

« Villa-Lobos et le langage du temps : Le discours sur les origines dans la musique brésilienne dans l’entre-deux-guerres »

 

15 heures 30 – 16 h 00 : discussion et pause

 

16 h – 16 h 30 : Yannick Simon (Université de Rouen)

« Le "francisme" musical sous l’Occupation »

 

16 h 30 – 17 h 00 : Martin Kaltenecker (Université de Paris Diderot) :

« Ur : le traitement du paramètre mélodique dans un certain nombre d’œuvres des années vingt marquées par l’originaire »

 

17 h 00 : discussion ; conclusion par Philippe Gumplowicz et Timothée Picard

 


[1] Claude Debussy, Lettre à Igor Stravinsky, 24 octobre 1915, in François Lesure et Denis Herlin (éd.), Correspondance (1872-1918), Paris, Gallimard, 2005, p. 1952.

[2] Jean Cocteau, Le Coq et l’Arlequin (1918), Paris, Stock, 1979, p. 62.

3  Hugues Panassié, « Le  Jazz Hot », in La Revue Musicale, n ° 105, Juin 1930.

4 Voir la correspondance André Jolivet – André Cœuroy, Département de la Musique à la Bibliothèque nationale, cote  N.L.a 15.