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La phrase en contexte : grammaire et textualité

La phrase en contexte : grammaire et textualité

Publié le par Marc Escola (Source : Luciana T. Soliman)

Appel à communications

Journées d’études internationales

La phrase en contexte : grammaire et textualité

Padoue, 24 et 25 mars 2022

Le DiSLL (Département d’Études Linguistiques et Littéraires) de l’Université de Padoue (Italie) organise les 24 et 25 mars 2022 des Journées d’études internationales portant sur la phrase dans son contexte. En fonction de la situation épidémiologique, elles se dérouleront soit en présentiel à Padoue, soit en visioconférence via ZOOM, soit selon une formule mixte que l’on évaluera le temps venu.
Les langues des Journées d’études seront le français, l’italien, l’espagnol et l’anglais, mais d’autres langues sont accueillies favorablement si le résumé et le diaporama support de la communication sont en français, en italien, en espagnol ou en anglais.

La quantité et la complexité des raisonnements portant sur les faits linguistiques à décrire et à justifier est absolument pléthorique quand on va au-delà des frontières de la phrase fabriquée. La phrase n’est désormais plus conçue comme un objet linguistique abstrait, isolé, prêt à être proprement disséqué, les linguistes optant depuis belle lurette pour les attestations authentiques écrites ou appartenant à la communication orale. La phrase a donc subi une refonte théorique ; elle constitue l’acte de parole que l’énonciateur accomplit et assume. Les quatre modalités assertive, injonctive, interrogative et exclamative témoignent de l’intention du locuteur/scripteur, mais il ne suffit pas des faits de modalisation pour tout expliquer. Dans la réalisation de l’acte de communication orale/écrite, le locuteur/scripteur a recours à des procédés de construction phrastique différents selon les finalités expressives du texte oral/écrit. La visée phrastique, avec les rapports hiérarchiques qu’elle instaure, les mécanismes de coordination qu’elle tisse et l’ordre des constituants qu’elle établit, est influencée non seulement par la situation de communication et son registre, mais aussi par le type de texte. En effet, le contexte extra-verbal (mondes réels et fictifs, sociaux et subjectifs) et le « voisinage local » (Rastier 1998 : 106) interagissent en conditionnant la production textuelle (Bronckart 1997 : 93). Une « situation d’action langagière externe » et une « situation d’action langagière interne » trouvent ainsi leur lieu de rencontre dans la phrase et dans le texte. L’impact des deux s’avère intéressant au niveau du genre discursif. Il nous paraît que les phrases d’une légende sont plus structurées au niveau séquentiel, par exemple, que celles d’un récit biographique. En conséquence, on pourrait analyser l’architecture phrastique et séquentielle d’un texte en partant des raisons de la création de celui-ci. Sans doute la récurrence dans un texte d’un ou plusieurs types de phrases pourrait-elle révéler les affinités existant entre la langue et le texte décrivant l’expérience vécue, réelle ou imaginative. Incontestablement, ces traces de la caractérisation discursive permettent de définir plus ou moins aisément les composantes – à part entière ou dominantes – d’un texte, notamment narratives, descriptives et dialogales. Comme le suggère Adam (2008 : 39) à partir de la définition linguistique strictement phrastique du récit, « une proposition donnée n’est définissable comme narrative ou descriptive ou autre qu’à la double lumière de ses caractéristiques grammaticales et de son insertion dans un cotexte, dans une suite de propositions que l’interprétant relie entre elles ». Au-delà du type de phrase et de tout ce qui est inhérent à la connexité dans les dimensions supérieures de la séquence et du texte dans sa globalité grammaticale, le rôle de la temporalité s’avère remarquable, car certains « tiroirs » s’assemblent dans un certain type de texte jusqu’à le cerner : le couple imparfait/prétérit (Weinrich 1973, Molendijk 1990) n’est par exemple que l’un des phénomènes récurrents d’un texte narratif. L’étude de l’ordre des événements racontés et de l’ordre temporel réel serait également fort utile, sans oublier l’influence d’indicateurs extra-linguistiques et linguistiques sur la construction progressive de la structure discursive et temporelle dans le cas de scénarios soumis à des contraintes référentielles. Pour ce qui est de la description, souvent inscrite dans la narration (Adam et Petitjean 1989), le rôle ancillaire des sous-phrases relatives avec leur sous-catégorisation et de tant d’autres mériterait un approfondissement en termes structurels et au niveau des mécanismes interprétatifs. Quant au dialogue pur ou joint à des sections narrativisées, il pourrait être avantageux de tracer les marques des frontières de chaque unité d’échange, en vérifiant les phrases et leur agencement par rapport à la continuité du récit. L’exploration éclairante des contours du discours rapporté pourrait ainsi ouvrir d’amples horizons.

Bibliographie

Adam J.-M. (1985) : Le texte narratif, Paris, Nathan Université, nouvelle éd. revue et augmentée, 1994.
Adam J.-M., Petitjean, A. (1989) : Le texte descriptif, Paris, Nathan Université.
Adam J.-M. (2008) : Les textes : types et prototypes, Paris, Armand Colin.
Badiou-Monferran, C., Bajrić, S., Monneret, Ph. (éds) (2017) : Penser la langue. Sens, texte, histoire. Hommages à Olivier Soutet, Paris, Champion.
Banfield A. (1995) : Phrases sans paroles. Théorie du récit et du style indirect libre, Paris, Seuil.
Brassant D.G. (1973) : Logique du récit, Paris, Le Seuil.
Bronckart J.P. (1997) : Activité langagière, textes et discours. Pour un interactionisme socio-discursif, Lausanne, Delachaux & Niestlé.
Everaert-Desmedt N. (1989) : Sémiotique du récit, Bruxelles, De Boeck.
Fauconnier G. (1984) : Espaces mentaux. Aspects de la construction du sens dans les langues naturelles, Paris, Minuit.
Furukawa N. (2005) : « Sémantique des propositions relatives : adnominale/prédicative », in F. Lambert, H. Nølke (éds), La syntaxe au cœur de la grammaire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 99-107.
Gardies J.-L. (1975) : La logique du temps, Paris, Presses Universitaires de France.
Guillaume G. (1929) : Temps et verbe. Théorie des aspects, des modes et des temps, Paris, Champion.
Guillaume G. (1951) : « La représentation du temps dans la langue française », in Langage et science du langage, Paris/Québec, Nizet/Presses de l’Université Laval, p. 184-207.
Hamon Ph. (1981) : Analyse du descriptif, Paris, Hachette.
Irandoust, H. (1998) : « Le passé simple et les combinaisons séquentielles », in Sv. Vogeleer, A. Borillo, C. Vetters, M. Vuillaume (éds), Temps et discours, Louvain-la-Neuve, Peeters, p. 65-78.
Kerbrat-Orecchioni C. (1990) : Les interactions verbales, t. 1, Paris, Armand Colin.
Kleiber G. (1987) : Relatives restrictives et relatives appositives. Une opposition « introuvable », Tübingen, Niemeyer.
Leeman D. (2002) : La phrase complexe. Les subordinations, Bruxelles, De Boeck.
Le Goffic P. (2008) : « Phrase, séquence, période », in D. van Raemdonck, K. Ploog (éds), Modèles syntaxiques. La syntaxe à l’aube du XXIe siècle, Bruxelles, Peter Lang, p. 329-356.
Lopez Muñoz J. M., Marnette S., Rosier L. (éds) 2004) : Le discours rapporté dans tous ses états, Paris, L’Harmattan.
Molendijk A. (1990) : Le passé simple et l’imparfait : une approche reichenbachienne, Amsterdam/Atlanta, Rodopi.
Propp V. (1965) : Morphologie du conte, Paris, Seuil.
Rastier F. (1998) : Sens et textualité, Paris, Hachette.
Vetters C. (1992) : « Foreground and background : Weinrich against Labov, in J. van der Auwera, M. Kefer (eds), Meaning and grammar, Berlin, Mouton de Gruyter, p. 367-381.
Vetters C. (1993) : « Passé simple et imparfait : un couple mal assorti », Langue française, 100, p. 14-30.
Vuillaume M. (1990) : Grammaire temporelle des récits, Paris, Minuit.
Weinrich H. (1973) : Le temps. Le récit et le commentaire, trad. M. Coste, Paris, Seuil.
Wunderlich D. (1982) : « Langage et espace », DRIAV 27 : Des bords au centre de la linguistique, Centre de Recherche de l’Université de Paris VIII, p. 63-82.

Soumission d’une proposition

Les communications se dérouleront sous la forme d’une présentation orale (20 minutes) suivie d’un temps d’échanges (10 minutes). 
Les spécialistes souhaitant participer à ces Journées d’études sont invité-e-s à soumettre une proposition de 300 à 400 mots (titre, résumé, 4 références maximum et 4 mots-clés, TNR 12) résumant l’objet de leur communication. 
Les langues prévues seront le français, l’italien, l’espagnol et l’anglais, mais d’autres langues sont admises si le résumé et le PPT qui accompagne la communication sont en français, en italien, en espagnol ou en anglais.
Les participant-e-s seront sélectionné-e-s, après avis du comité scientifique, sur la base des résumés qui doivent indiquer le nom de l’auteur-e et de son institution de rattachement.
Ces résumés seront envoyés avant le 19 décembre 2021 à l’adresse suivante : luciana.soliman@ unipd.it Une notification d’acceptation sera envoyée le 17 janvier 2022. L’évaluation des propositions retenues sera conduite par le Comité scientifique. 

Session posters

Une session poster sera organisée afin d’assurer aux doctorant-e-s et aux chercheur-e-s ou enseignant-e-s-chercheur-e-s intéressé-e-s de présenter en bref leurs projets ou les résultats intermédiaires ou définitifs de leurs recherches. Il faudra nous adresser par mail, avant le 19 décembre 2021, le titre du poster proposé, accompagné d’un résumé de 300 à 400 mots (titre, résumé, 4 références maximum et 4 mots-clés, TNR 12). Si les Journées d’études se déroulent en présentiel, il faudra prévoir un exposé oral de 5 à 10 minutes, à l’intention de celles/ceux qui se présenteront devant le poster. En cas de modalité en ligne, une session sera consacrée aux auteur-e-s des posters qui présenteront au bout de 10 minutes leur projet sous la forme d’un diaporama commenté suivi d’un temps d’échanges (5 minutes).
Les langues prévues seront le français, l’italien, l’espagnol et l’anglais, mais d’autres langues sont acceptées si le résumé et le poster (ou le PPT) qui accompagne la communication sont en français, en italien, en espagnol ou en anglais.
Quant aux normes du document, le modèle proposé par ces Journées d’études est le poster A0.
Nous vous prions de bien vouloir envoyer vos propositions au contact suivant : luciana.soliman@ unipd.it
L’évaluation des propositions retenues pour une présentation poster sera menée par le Comité scientifique, qui prendra en compte l’originalité de la recherche. La notification d’acceptation sera envoyée par courrier électronique le 17 janvier 2022.
 
Comité scientifique

Oana Aurelia Gencărău (Université d’Oradea)
Ştefan Gencărău (Aix-Marseille Université)
Geneviève M. Henrot (Université de Padoue)
Abraham Madroñal (Université de Genève)
Alberto Manco (Université de Naples L’Orientale)
Philippe Monneret (Sorbonne Université)
Mirella Piacentini (Université de Padoue)
Sophie Saffi (Aix-Marseille Université)
Luciana T. Soliman (Université de Padoue)

Comité d’organisation

Mirella Piacentini
Luciana T. Soliman

Modalités pratiques

Langues des résumés : français, italien, espagnol ou anglais
Longueur des résumés : 300 à 400 mots

Calendrier

- Date limite de soumission : 19 décembre 2021
- Date d’envoi de la réponse d’acceptation : 17 janvier 2022
- Date des JE : 24-25 mars 2022