Essai
Nouvelle parution
La digression dans la littérature et l'art du Moyen Âge

La digression dans la littérature et l'art du Moyen Âge

Publié le par Sébastien Douchet

La digression dans la littérature et l'art du Moyen Âge

Etudes réunies par Chantal Connochie-Bourgne

450 p.

ISBN 2-85399-597-6 ISSN 0339-1752

Presses Universitaires de Provence

Ce volume réunit les 31 contributions des Actes du colloque du CUER MA (2004). Étudier la digression dans la littérature médiévale constituait une sorte de défi. Il ne s'agissait ni de condamner ces excursus ni d'en faire l'éloge. Qui, de l'auteur ou du lecteur, est le plus apte à borner l'espace digressif et à l'apprécier ? Dans les précautions que les auteurs prennent à commenter ou à justifier leur écart, se prononcent les fonctions différentes, mais non exclusives l'une de l'autre, qu'il est censé remplir. La digression se présente comme utile ; qu'elle cherche à amuser, à séduire, à conseiller, à renseigner, à engager à l'action, ou à faire participer le lecteur à l'acte d'écriture, elle relève toujours d'une stratégie. Du XIIe au XVe siècle, son emploi témoigne d'une volonté sommative, avouée, voire revendiquée, dans les encyclopédies, les traités didactiques, les récits de voyages, les chroniques, plus masquée dans les œuvres de fiction, où son usage permet paradoxalement à nombre d'auteurs de renforcer la cohésion d'une matière narrative sujette aux égarements du plaisir de raconter. Lecteurs en quête de sens, nous montrons comme nous sommes portés à découvrir sous l'abondance des mots et le déplacement des points de vue un ordre de la pensée. Quant à l'usage médiéval de la digression, il témoigne d'une littérature qui cherche à définir sa fonction dans la société, son utilité, son pouvoir, qui laisse voir comment elle s'enracine dans une tradition qu'elle ne cesse de renouveler.

 Chantal Connochie-Bourgne est professeur de langue et littérature françaises du Moyen Âge à l'Université de Provence et directrice du Centre Universitaire d'Études et de Recherches Médiévales d'Aix.

Contributions

 

Avant-propos par Chantal Connochie-Bourgne

Jean Arrouye. « Digression sculptée »

Pierre-Yves Badel, « Jean de Meun ou la digression impossible »

Anne Berthelot. « Digression et entrelacement : l'efflorescence de l'arbre des histoires »

Carine Bouillot. « Un refus de la digression ? Étude de l'art narratif des Croniques et Conquestes de Charlemaine de David Aubert »

Elodie Burle. « D'errances en digressions - La digression dans quelques récits médiévaux de voyage et de pèlerinage »

Damien De Carné. « Tristan dans la forêt d'Arvances : écart et miroir du roman »

Mattia Cavagna. « La notion de « digression » dans le Speculum historiale de Vincent de Beauvais »

Stefania Cerrito. « Mes en nostre matiere n'apartient pas : la vengeance de Médée dans le Roman de Troie et sa mouvance »

Nicole Chareyron. « Errances et digressions dans un récit de voyage au XVe siècle : l’Evagatorium de frère Félix Fabri »

Paola Cordella. « La digression mise en cycle dans Renaut de Montauban (versions rimées) »

Isabel de Barros Dias. « Au carrefour des intentions et des analogies. L'usage pragmatique de la digression dans l'historiographie ibérique des XIIIe  et XIVe siècles »

Ollivier Errecade. « Merlin dans le Lancelot propre : digression et art poétique »

Hélène Galle, « Parenthèses généalogiques et « incidents » dans les chansons narbonnaises : du parcours du héros au parcours du texte »

Francis Gingras. « Le Biausdous de Robert de Blois : la nature du roman et l'art de la digression »

Valérie Gontéro. « La digression encyclopédique dans le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure : définition et enjeux de la translatio diagonale »

Marie-Geneviève Grossel. « La digression comme espace de liberté : les « queues » dans les Miracles Notre Dame de Gautier de Coinci »

Danièle James-Raoul. « La digression dans les arts poétiques des xiie et xiiie siècles : aperçu théorique »

Jannick Jatteesing-Baucheron de Boissoudy. « La digression pour une didactique du bien dans le Livre de la Deablerie d'Eloy d'Amerval »

Jean Lacroix. « Digression-jouissance et digression pédagogique chez les découvreurs de « nouveaux mondes » (XIVe et XVe siècles) »

Françoise Laurent. « Des or m'est vis que je demor. Exorde et excursus : l'ouverture de l’Histoire des ducs de Normandie de Benoît de Sainte-Maure »

Silvère Menegaldo. « Un roman qui ne sait pas finir : l'interminable épilogue matrimonial dans le Cleomadés d'Adenet le Roi »

Martine Pagan. « La digression, une technique d'approche paradoxale de l'inconscient du lecteur »

Jean-Marc Pastré. « Digressions et transmission du modèle héroïque dans les romans de Tristan au Moyen Âge »

Irena Prosenc Segula. « La digression dans le Trecentonovelle de Franco Sacchetti »

Delphine Reix-Videt. « Le Livre de la Paix de Christine de Pizan ou la digression morale et politique »

Adeline Richard. « La digression, en somme. L'exemple du Tristan en prose »

Alessandra Stazzone. « Movemi timore d'infamia. Digresser pour se défendre de l'infamie, du Convivio à la Comédie »

Armand Strubel. « Jean de Meun : la digression comme principe d'écriture »

Karin Ueltschi. « La digression dans l'économie du discours didactique vernaculaire du Moyen Âge français : manifestations et enjeux dans le Mesnagier de Paris »

Patricia Victorin. « Pour abréger... Statuts et enjeux du dispositif digressif dans Jehan de Saintré »

Fleur Vigneron. « Digression, marginalité et hiver dans le Lais et le Testament de François Villon »

Commande : http://www.up.univ-mrs.fr/wpup

Jusqu'au 28.02.2005, prix de souscription 28 euros + 3 eurs de port.

A partir de mars 2005, prix public 35 euros