Colloque international
"L’Unité du genre humain. Race et histoire à la Renaissance"
Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne, Salle 035
21-23 mars 2013,
Avec le soutien du Conseil scientifique de l¹Université de Paris-Sorbonne, de l’Ecole doctorale 3, du Centre de recherche sur la Création littéraire en France au XVIe siècle (Centre Saulnier, EA 2578) et de l’Association V.L. Saulnier, du CERPHI (ENS de Lyon, Institut d¹Histoire de la Pensée classique, UMR 5037), de l’IRCOM et du Centre Roland Mousnier (UMR 8596)
Comité scientifique : Frank Lestringant (Paris-Sorbonne, EA2578), Pierre-François Moreau (ENS de Lyon, UMR 5037/IUF), Denis Crouzet (Paris-Sorbonne, UMR 8596) et Alexandre Tarrête (Paris-Sorbonne, EA 2578)
Il s¹agira de comprendre comment la Renaissance, si éprise d¹unité, pour ne pas dire obsédée par la quête de l¹unité, est néanmoins parvenue à penser la diversité humaine. Au début de l¹ère moderne, plusieurs facteurs ont contribué à l¹émergence d¹une nouvelle anthropologie. Les grandes navigations ont entraîné un élargissement spectaculaire de la vision du monde et un renouvellement des savoirs géographiques. L¹invention du sauvage (ou sa réinvention) rendait nécessaire de penser à nouveaux frais le problème de la diversité des cultures, de leur origine commune, de leur évolution parallèle et de leurs contacts passés et à venir. La confrontation des Européens avec une altérité radicale (mais aussi la possibilité ouverte du métissage) posait de manière nouvelle le problème de l¹unité du genre humain. Les débats qui s¹engagèrent alors, en matière de missiologie notamment, ont opposé les tenants des divers types de polygénisme aux partisans du monogénisme, la doctrine orthodoxe en la matière. La construction des idéologies coloniales modernes mobilisait aussi bien l¹héritage patristique que les savoirs antiques et croisait à plaisir orthodoxies et hétérodoxies. Parallèlement se trouvaient jetées les fondations d¹un nouveau savoir historique, soucieux de vérifier et de hiérarchiser ses sources, et de confronter les savoirs livresques aux données de l¹expérience. Le renouveau de l¹histoire nationale permettait de mieux prendre en compte les témoignages des antiquaires ou des chroniqueurs, alors que l¹histoire universelle encore balbutiante tentait de penser l¹évolution parallèle des civilisations, leur décadence, leur progrès ou leur évolution cyclique. Dans l¹espace aussi bien que dans le temps, la prise en compte scientifique du réel voisinait volontiers avec l¹utopie et le mythe, la pensée religieuse faisait bon ménage avec la rationalité économique moderne. En tenant compte des apports de la réflexion de Lévi-Strauss, de Marcel Bataillon ou de Giuliano Gliozzi entre autres, on tentera de poser à nouveau la question de la diversité des cultures et de l¹unité de l¹humanité en nous intéressant en particulier à la Renaissance et aux débuts de la période moderne.
Lieu
Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne
28 rue Serpente
75006 PARIS
Salle 035
Programme: ci-dessous, au format pdf.