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L’histoire dans l’histoire : Pratiques métatextuelles et littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes (APFUCC 2021, Edmonton, Alberta, Canada)

L’histoire dans l’histoire : Pratiques métatextuelles et littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes (APFUCC 2021, Edmonton, Alberta, Canada)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Julia Galmiche)

Congrès des sciences humaines 2021 (colloque de l'APFUCC),

Université de l’Alberta, Edmonton, Canada, 29 mai au 1er juin 2021

L’histoire dans l’histoire :

Pratiques métatextuelles et littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes

 

Si, comme l’entend Laurent Lepaludier dans Métatextualité et métafiction (2002), tout texte de fiction est métatextuel à partir du moment où il invite à une prise de conscience critique de lui-même, nombreux sont les écrivains francophones contemporains du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes à faire usage de cette pratique. Que ce soit la figure de l’écrivain chez Patrick Chamoiseau et Fatou Diome, le romancier fictif et l’intertextualité chez Alain Mabanckou et Dany Laferrière, le personnage lecteur chez Sami Tchak ou encore la mise en abyme chez Ken Bugul, toutes et tous ont en commun d’avoir une conscience aiguë de leur condition d’écrivain.e. Dans Le roman comme atelier (2019), Lise Gauvin va même jusqu’à affirmer que cette tendance à l’autoréférentialité dans les littératures francophones se serait amplifiée au cours des dernières années.

Et pourtant l’exploration de ces pratiques métaxtuelles reste limitée dans le champ des littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes par rapport aux études de même nature portant sur les littératures française, québécoise et franco-canadienne. Kodjo Attikpoé et Josias Semujanga soutiennent ainsi que la figure de l’écrit, notamment dans les littératures africaines, « semble avoir échappé à la vigilance de la critique » (Présence Francophone n°91, 2018). Les spécificités de la métatextualité, ses causes et les types d’autoreprésentation qui en découlent restent donc à interroger dans le contexte des littératures africaines et caribéennes. Il est également important de s’interroger sur l’apport de ces pratiques aux discussions sur l’altérité et les relations entre les peuples, ces dernières étant au cœur de l’actualité nord-américaine, notamment canadienne. Notre objectif est avant tout de mettre en évidence l’histoire dans l’histoire que les œuvres littéraires francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes nous donnent à lire à travers la métafiction, qu’elle soit de nature sociale, institutionnelle, critique ou bien encore esthétique.

Nous proposons les axes de recherche suivants (non exhaustifs et donnés à titre purement indicatif) :

  • Création 

L’œuvre – Comment l’œuvre littéraire francophone aborde-t-elle la question de sa création et son rapport au contexte linguistique, culturel ou politique dont elle est issue ? Comment pense-t-elle sa relation à la littérature en général et aux autres œuvres en particulier, que ce soit à l’échelle locale, régionale, (sous-)continentale ou encore mondiale ?

L’auteur.e – Comment l’auteur.e se représente-t-il/elle au sein de son/ses œuvre.s ? Quelles sont les difficultés auxquelles il/elle doit faire face ? Pourquoi a-t-il/elle recours à la métatextualité ? Ses objectifs sont-ils de nature esthétique, idéologique, politique, philosophique, autre chose restant à définir ?

L’écriture – Comment l’auteur.e, à travers son œuvre, traite-t-il/elle de la question de l’écriture, tant d’un point de vue formel que du sens donné à cette pratique ?

Le genre – Quelles sont les stratégies déployées par l’œuvre littéraire francophone pour s’inscrire dans une tradition (théâtre, poésie, roman) ou, au contraire, la rejeter ? Comment renouvelle-t-elle, ou non, le genre auquel elle appartient ?

  • Publication

L’éditeur – Comment l’auteur.e pense-t-il/elle sa relation à l’éditeur, mais aussi aux grands centres d’édition francophones que sont Montréal au Canada et Paris en France ?

  • Réception 

Le lecteur – Comment l’œuvre aborde-t-elle la question de son lectorat dans l’espace de la fiction ? Comment joue-t-elle avec l’horizon d’attente de ses lecteurs ?

La critique – Comment l’œuvre pense-t-elle sa relation à la critique, notamment universitaire ? Comment envisage-t-elle les relations de pouvoir qui l’unissent aux acteurs institutionnels (Académie française, prix littéraires, programmes scolaires) ?

Nous acceptons : 

  • les propositions de nature critique ou théorique (travaux de recherche),
  • mais aussi les créations littéraires* (textes métafictionnels).

***Note : Les textes de création littéraire doivent impérativement comporter une dimension métatextuelle, autrement dit opérer un retour critique sur la création littéraire elle-même. Il s’agit ainsi d’illustrer, par la pratique, les aspects critiques et théoriques qui seront abordés par ailleurs dans le cadre de l’atelier.

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Responsables de l’atelier : 

Morgan Faulkner (Université de Toronto) - morgan.faulkner@utoronto.ca

Julia Galmiche (Université de Toronto) - julia.galmiche@mail.utoronto.ca

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Les propositions (250-300 mots) sont à envoyer au plus tard le 15 décembre 2020 aux responsables de l’atelier.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2021 les informant de leur décision.

L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer à cet atelier. Il est également d’usage de régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. Ils doivent être réglés avant le 31 mars 2021 pour bénéficier des tarifs préférentiels. La date limite pour régler les frais de conférence et l’adhésion est le 9 avril 2021. Passé cette date, le titre de votre communication sera retiré du programme de l’APFUCC.

Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication pour le colloque de 2021. Toutes les communications doivent être présentées en français (la langue officielle de l’APFUCC).

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Références

Attikpoé, Kodjo et Josias Semujanga, « Présentation ». Présence francophone, no. 91, 2018 : 5.

Gauvin, Lise. Le Roman comme atelier. La scène de l'écriture dans les romans francophones contemporains. Paris : Éditions Khartala, 2019 : 8.

Lepaludier Laurent (dir.). Métatextualité et métafiction. Théorie et Analyses. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2002 : 9.